Lors du marathon de New York, la majorité des Kenyans ne portaient tout simplement pas de montre. Cela parait pourtant impassable pour les amateurs. Qui n’a pas de GPS de son arsenal? Même si c’est un outil qui a su se faire accepter, il faut comprendre qu’on est toujours dans l’estimation et non de la précision. Si l’on était aussi critique dans ce secteur que pour les capteurs de puissances, la marge d’erreur de nos montres est tout simplement trop importante.
De manière générale, après une course, nombreux comparent les chiffres et déclarent si le parcours était trop court ou pas. Mais les choses se compliquent rapidement parce qu’il existe une variabilité dans la mesure totale. Évidemment, par l’influence des trajectoires, directes ou plus indirectes, il y aura forcément des différences.
De plus, médiatiquement, on entend fréquemment dire que le GPS à une précision au centimètre près. Cela n’est pas totalement faux, mais la précision dépend de son utilisation et de l’environnement. Pour l’agriculture, il n’y généralement aucun obstacle dans un champ. Pour les chantiers, on est dans l’ultra statique ou tout est mis en place pour obtenir le signal le plus fiable possible.
En course à pied, tout se complique puisque l’athlète court fréquemment dans un environnement très problématique entre difficultés de réception et une vitesse de déplacement où une petite marge est rapidement amplifiée. Ironiquement, certains sites très connus se sont lancés dans l’exercice de la comparaison entre différents modèles et même si les puces à l’intérieur sont souvent les mêmes.
Les chercheurs de l’université de Salzburg (UoS), la Salzburg Forschungsgesellchaft (SFG) et l’université de technologie de Delft se sont penchés sur le sujet. Leur étude est sans appel, les GPS surestiment les distances.
On y apprend que vos mouvements sont affectés par des erreurs de mensuration, mais aussi d’interrogation. La distance mesurée entre deux points est généralement plus grande que la véritable et même sur une ligne droite.
Dans le papier, on apprend qu’il faut prendre de nouveaux critères en considération comme
- Le retard de propagation causé pour des changements atmosphériques (densité des électrons libres dans l’ionosphère) qui ont un effet sur la réactivité du signal GPS
- Des erreurs d’éphémérides soit lorsque le satellite lui-même ne fournit pas parfaitement sa propre position)
- Fréquence d’enregistrement
- Les dérives de l’horloge satellite
- Le placement des différents satellites affecte la précision.
- Des erreurs de calcul dans les algorithmes de la montre (chiffres arrondis)
Par cela, il faut comprendre qu’une mesure ne sera jamais la même jour après jour.
Pour votre information, le GPS s’est imposé une norme R95 (précision minimale). Cela signifie que 95% des positions doivent être dans un cercle de 3m (comparaison avec le SPS – Standard Positioning Service. L’étude démontre aussi que plus l’athlète va vite, plus la précision est améliorée.
La bonne nouvelle est que l’étude ne fait pas simplement dans le constat. Il offre d’ailleurs une formule permettant de déterminer précisément à quel point le GPS allait se tromper. Les fabricants ont donc l’option de nous avertir de la marge d’erreur en fonction des conditions. Malheureusement, cela serait considéré comme un pas en arrière et pourrait mettre en danger une industrie.
Est-ce que cela signifie que les GPS sont des simples gadgets? Non, cela demeure une aide fiable dans l’estimation de votre volume d’entrainement. Pour ce qui est des vitesses à l’entrainement et en course, vous devriez toujours avoir le reflexe de prendre vos tours, que cela soit sur une piste, sur un parcours bien connu, mais aussi en compétition (où chaque kilo devrait être indiqué).
Maintenant, méfiez-vous de ceux qui prétendent que certaines montres sont plus précises que d’autres. On doit avant tout dire que certains produits sont plus affectés par certaines variables. Malheureusement, il est impossible de faire mieux si le retour d’informations fourni par les satellites est déjà faussé. Cet problématique est aussi vraie dans le mesure d’altitude à partir de baromètre puisque les résultats sont aussi affectés par les conditions atmosphériques.
Les organisateurs devraient savoir que la manière la plus efficace pour mesurer un marathon reste la règle et la roulette.
Peut-on avoir la référence du papier ? Merci
L’intégralité de la recherche est ici et gratuite.
http://www.tandfonline.com/doi/pdf/10.1080/13658816.2015.1086924
personnellement, je fais regulierement des serie basées sur une distance ( 400m ou 1000m ) en faisant des allers/retours sur une ligne droite et sur 5 ou 10 rep le top distance est toujours donné au meme repère
Les critères d’erreurs mentionnés dans l’article sont en fait extrêmement corrélés dans le temps. Ceci revient a dire que si la position absolue peut etre facilement affectee par ces erreurs, la vitesse et le deplacement le sont tres peu. Le seul point delicat restant les environnements perturbes, notamment en ville, avec de forts signaux reflechis ou des changement de constellation GPS
Je connais rien au sujet mais je me demande quelle est la marge d’erreur liée au fait que le poignet – sur lequel se trouve la montre – ne fait pas du tout la même distance que le reste du corps ? Entre la position arrière de la main et la position avant il y a bien 50 à 60 cm. Si la précision de la localisation est plus faible que cela, l’incertitude lié au déplacement relatif de la main doit être importante. Et cela me semble justifier que la distance annoncée soit supérieure à la distance réelle.
Une des raison de la piètre précision des montres GPS, c’est qu’elles acquièrent le signal de 4 satellites, alors que les études qui arrivent aux meilleures précisions en utilisent 8 ou plus.