En 2014, Denis Chevrot s’était contenté d’une 7e place à l’Ironman 70.3 de Mandurah. À peine un mois plus tard, il enregistrait sa première victoire sur le circuit en remportant Ironman Western Australia. Alors que l’athlète commençait à prendre le contrôle sur sa carrière, il sera embêté par une blessure au pied, ce qui le plongera dans le doute. Cela sera pour une courte durée puisque Denis gagnera son premier Ironman 70.3 à Dublin. Le sociétaire de Versailles réalisait son rêve en assurant son billet pour Kona. Malheureusement, sa participation à ses premiers championnats du monde Ironman s’arrêtera rapidement. Un jour sans où il fera le choix de ne pas mettre sa santé en danger. Discrètement, Denis s’est dirigé vers l’Australie pour prendre sa revanche. Cela se soldera par une troisième victoire sur le circuit en moins d’un an. Trimes s’est entretenu avec lui pour en savoir plus.
Kona ne s’est passé comme tu l’aurais voulu, comment as-tu vécu la situation?
Bien, ça reste du sport, il y a bien pire dans la vie. L’essentiel était de comprendre ce qui avait pu arriver.
On n’en parle pas souvent, mais quand un athlète à une mauvaise course, disons qu’il est rapidement moins sollicité. Est-ce que tu as ressenti cela?
Kona attire beaucoup d’attention, on peut dire qu’il y a un pic de sollicitations lors de cette période. Je n’ai pas l’impression que l’on parle moins de moi qu’avant Hawaii.
Tu as finalement décidé de te rendre en Australie. Est-ce un choix de dernières minutes?
J’ai pris cette décision il y a six mois. Tout a été remis en question après Hawaii. Je n’allais pas venir si je ne pouvais pas être performant. Les examens réalisés en France ont montré que tout allait bien dix jours après la course. Je suis donc parti pour l’Australie.
Pourquoi l’Australie?
Il y a plusieurs raisons. Le climat est assez différent de la France sur la même période, c’est un plaisir de s’entrainer en court durant les mois de novembre/décembre. Je suis déjà venu l’an passé et ça m’avait bien plus. Je peux également enchainer un Ironman70.3 et un Ironman (dans le but de prendre des points pour la qualification 2016) en quatre semaines sans avoir besoin de prendre l’avion (les deux épreuves sont distantes l’une de l’autre d’environ 200km).
Parle-nous de la course, durant la natation Montgomerie réussira à faire la différence dans l’eau. Qu’est-ce que tu savais sur lui?
Je ne savais rien de lui! Après 150 mètres de natation, il en avait déjà 10 d’avance, sur un 70.3, c’est vraiment costaud!
À vélo, vous ne serez jamais en mesure de vous rapprocher, toi, as tu toujours l’impression de contrôler la course.
Non, je n’ai rien contrôlé du tout, j’ai subi sur le vélo… Mais peut-être un peu moins que d’habitude.
Tu poses finalement le vélo avec 5 minutes de retard et un Terenzo Bozzone, à ce moment-là, est-ce que tu crois vraiment que la victoire est possible?
Encore une fois non. Terenzo Bozzone n’est pas n’importe qui, quand tu as deux minutes de retard à T2 sur lui, tu te dis que les carottes sont cuites. Montgomerie avait quant à lui 5’30 d’avance, ça paraissait impossible. Je pensais que j’allais devoir me battre pour la troisième place.
Tu signeras finalement le meilleur temps en course à pied. As-tu le sentiment que c’est ta meilleure performance de ta carrière à ce chapitre?
Elle est du même niveau que celles que j’ai pu faire à Dublin, au Luxembourg ou sur l’Émeraude Tri Race.
Est-ce que Kona est déjà oublié?
Non et je souhaite ne jamais l’oublier.
Et maintenant, c’est quoi la suite?
Ironman Busselton dans quatre semaines.
Merci pour cette interview.