Lors de notre escapade en France, nous nous sommes dirigés vers Nevers en plein centre de la France pour visiter les installations de Look. L’exercice s’est rapidement révélé très informatif puisqu’il a confirmé notre perception de la singularité de cette compagnie. Look est toujours resté à part dans l’industrie du vélo. Habituellement, visiter le bureau en chef d’un fabricant se résume généralement à visiter un bureau d’étude, de marketing, de logistique et un énorme entrepôt, avec Look, ce fut tout à fait différent.
L’histoire
Fondée en 1951, Look est avant tout un fabriquant de fixation de ski, mais maintenant ce secteur ne lui appartient plus. Dans les années 80, le constructeur français, alors propriété de Bernard Tapie, révolutionne le cyclisme professionnel avec ses pédales automatiques. En 1986, Greg Lemond gagne le Tour de France sur le premier cadre carbone (KG 86) avec des tubes kevlar de TVT ce qui en fait un cadre très rigide. À cette époque déjà, Look a 10 ans d’avance sur la concurrence. En 1990, il est le premier fabricant à lancer un cadre entièrement en carbone et monocoque (KG 186/196). En 1989, Tapie vend Look à un fond Suisse. Les ventes ne permettent pas de couvrir les frais de recherche et d’innovation. Il fait faillite en 1998 pour être finalement racheté par Dominique Bergin. Toujours à la tête de Look, sa philosophie n’a jamais changé et cette marque française continue à collectionner les brevets.
Une petite visite à leur musée nous rappelle que le désir d’innover à toujours été d’actualité pour la marque.
Une fausse perception.
Avec cet héritage et cette créativité, nous aurions pu nous imaginer des locaux à l’image d’un ingénieur, très ordonnés et soignés pour répondre à des processus si industrialisé. En réalité, c’est totalement l’inverse, la compagnie a su garder des allures de grande famille avec ses 150 employés réguliers et nous avons eu plus l’impression d’évoluer dans un milieu artisanal qu’industriel.
Comme nous dira l’un de ses représentants, le taux de roulement du personnel est très faible ici et c’est une grande fierté pour nous. La femme qui passe les « liners » dans les cadres fait cette opération depuis plusieurs décennies et affiche une certaine fierté face à sa dextérité.
L’importance des pédales.
La vente de pédales représente la moitié du chiffre d’affaires de Look. Ce segment permet une certaine liberté à la compagnie puisque sa viabilité ne repose pas totalement sur la vente de certains vélos. C’est une flexibilité qui lui permet de prendre des risques. Il nous sera d’ailleurs avoué que la production des vélos de piste, secteur où Look est favorablement représenté, reste un exercice à perte, puisque cela demande énormément d’investissement en recherche et développement.
L’encastrement des roulements, la découpe des lames en carbone, les tests d’usures des roulements sur plusieurs axes et leur exposition accélérée à l’air marin, l’intégralité de l’assemblage ainsi que le contrôle de la qualité se font à Nevers.
Ce qu’on entend n’est pas toujours vrai.
Selon ce que nous lisons sur les forums, tous les vélos actuels seraient fabriqués en Asie. À la visite des installations, nous nous rendons rapidement compte que cela n’est pas le cas pour les vélos Look puisque de très nombreuses opérations sont toujours faites en France.
Même si l’émergence des marques américaines dans les années 90 grâce à la délocalisation de la fabrication en Extrême-Orient aurait eu des répercussions sur la stabilité de l’entreprise, Look est toujours dans la résistance.
Look a donc préféré rester propriétaire de sa propre chaine de production en s’installant en Tunisie. Elle n’a jamais essayé de le cacher et en tire d’ailleurs une fierté parce qu’elle sait que cela lui permet de rester compétitif sans totalement dénaturaliser le produit.
Cet investissement lui permet de garder son propre savoir-faire, puisque Look n’a pas à partager ses méthodes de fabrications à des sous-traitants. Des ingénieurs français font d’ailleurs régulièrement le voyage pour s’assurer que les nouveaux processus sont bien acquis. Seuls les cadres route (675 / 765) et certains VTTs sont fabriqués en Asie.
De la conception à la production…
Selon nos entretiens avec les ingénieurs, la conception d’un vélo peut s’étaler sur une durée avoisinant 3 ans. Plusieurs phases s’enchainent, après l’étude de la concurrence, les ingénieurs profitent d’une imprimante 3d pour faire les premières ébauches du cadre et de ses périphéries. Comme toute l’industrie, ils testeront et analyseront avec les outils industriels comme FEA et CFD avant de créer des premiers moules.
Contrairement à ses concurrents, Look ne s’est pas départi de son main d’oeuvre afin des pouvoir fabriquer des cadres en carbone dans ses installations françaises. Cela permet à Look de continuer à fabriquer des cadres en petite série pour effectuer des tests. C’est un luxe qui permet à Look d’être nettement plus exigeant dans le peaufinement du comportement de ses vélos. BMC, Trek et Cervélo (micro usine en Californie) sont les rares fabricants pouvant profiter d’un studio de fabrication à leur siège.
Par exemple, pour le 796, entre la création d’un premier moule et sa finalisation, cela s’étend sur une période proche d’un an. C’est le temps nécessaire pour peaufiner le comportement du vélo. Le jeu consiste à trouver un consensus. Certaines parties du cadre doivent être renforcées pour apporter de la rigidité et d’autres allégées pour offrir plus de confort. L’équilibre des éléments doit offrir un ensemble cohérent. Il suffit de voir les nombreux cadres utilisés dans les différentes salles pour comprendre que cette opération ne se fait pas uniquement avec des logiciels de simulation.
Même si les vélos sont visuellement de plus en plus identiques dans l’industrie, c’est un très long puzzle à terminer. Il faut déterminer le nombre, la forme et l’emplacement des différents morceaux qui constitueront le cadre.
L’aérobarre du 796 représente à elle seule 10 heures de travail. Ces petits détails qui font la différence sont malheureusement invisibles de l’extérieur et c’est pourtant cet aspect qui détermine le coût de la fabrication d’un cadre.
Look profite d’une importante flotte de testeurs avec des expériences et des profils très divers afin d’obtenir leurs avis sur les sensations et les comportements du vélo. Les différents triathlètes pros de Look comme Mike Aigroz et Sylvain Sudrie ainsi que l’équipe pro de Bretagne Séché ont véritablement été mis à contribution. Petite info, les pros ont réussi à rouler avec le 796 pendant un an sans qu’il y ai eu bruit…
Même si la marque française n’est pas reconnue dans la légèreté de ses cadres, sa capacité technique que lui offre son propre studio de fabrication de cadres, lui permet de privilégier le comportement avant le poids. Le résultat reste le fruit d’une philosophie constante à travers du temps. L’esthétisme distinct de ces vélos fait aussi parti d’un engagement à se distinguer de la concurrence.
Bien que nous sommes nombreux à ne pas donner trop d’importance aux périphériques et nous avons sûrement tort, Look garde cette volonté d’optimiser tous les aspects possibles du vélo allant jusqu’à développer son propre pédalier, potence et guidon. Comme vous pouvez l’imaginer, il serait plus facile d’utiliser un guidon d’un autre marque. Look est pourtant convaincu que cela est nécessaire pour former un ensemble cohérent et d’offrir le meilleur vélo possible. Cette distinction est l’une de ses forces, en contrepartie, elle continue pourtant à alimenter certains critiques puisque en comparaison avec la concurrence, son offre est loin d’être accessible.
Un ingénieur nous avouera, « On propose des kits-cadres complets avec des pédaliers, potences et guidons qui sont faits pour fonctionner ensemble, c’est certain que cela fait plus cher en comparaison avec des vélos bon marché, mais la qualité n’est tout simplement pas comparable ».
Look est à l’image de l’excellence dans le sport, sans compromis. Dans ce désir de repousser toujours les limites, Look a réussi l’exploit d’avoir un tube de direction sur la fourche du 796 qui n’est pas rond mais oval. Le but était de diminuer au maximum le diamètre pour offrir l’exposition frontale la plus petite du marché. Cet effort n’aurait probablement pas été possible pour une marque ne profitant pas d’un atelier de carbone à disposition, car cela nécessitait de longs tests de validation qui sont aussi fait dans leurs locaux.
Que le vélo soit toujours en phase de conception ou déjà en production, il sera soumis à plusieurs tests d’effort. Look s’impose ses propres normes en matière de rigidité en doublant celles imposées par la commission européenne.
Ces tests permettent de savoir si les fibres ont gardé leurs propriétés et si les couches sont toujours solidaires. Le chargé des tests à l’effort, nous avouera qu’un cadre ne perd pas réellement sa rigidité. C’est plutôt le contraire, ses propriétés peuvent s’améliorer dans le temps puisque les contraintes replaceraient les fibres dans certains cas. Selon son expérience, lorsqu’un cadre perd sa rigidité, c’est généralement synonyme de fissures.
Une qualité made in France?
Contrairement aux croyances, de nombreuses étapes de la fabrication sont toujours faites en France. Look reçoit les cadres nus à son installation française. Une partie serviront d’échantillon pour subir des tests d’efforts ainsi que la vérification de l’alignement des triangles arrière pour valider la conformité d’un lot.
Cadres avec imperfections
Tous les cadres sont visuellement inspectés pour corriger les imperfections esthétiques. Ils passeront après à l’étape du décalquage. Look n’utilise plus de peinture, ce sont tout simplement des appliqués de vinyles. Cela permet d’obtenir des designs plus élaborés, colorés et plus variés sans alourdir le vélo.
Si l’application répond aux exigences, le cadre sera alors verni. À nouveau, il sera inspecté, si le travail n’est pas parfait, il faut tout recommencer à zéro. Look a donc su garder toutes les étapes du contrôle de qualité et de finition dans ses locaux.
Les commandes de vélos prises via le configurateur (choix du coloris, du groupe, des roues) ainsi que les VTT 987/989 seront totalement assemblés à Nevers. Le reste est sous traité.
Look n’a probablement pas la force marketing de ses concurrents. Comme son responsable des ventes nous le dira, on reste un petit joueur dans l’industrie, et cela se vérifie avec ses installations à taille humaine qui ne tombe jamais dans le tape à l’oeil et cela se voit dans ses installations. Nous avons cherché, pas d’oeuvre d’art, pas de vélo concept, pas de phrases inspirantes dans aucune des salles. Les valeurs n’ont pas besoins d’être affichées.
Look a cette dimension humaine mêlant histoire et innovation qui semble perdurer malgré tout. Évidemment, elle n’est pas un exemple en terme d’accessibilité, mais en visitant et en parlant aux ingénieurs, sa promesse d’offrir des produits performants est plutôt sincère.
On vous parlera plus longuement du 796 lors d’un prochain article.
Ben voyons, article long ennuyeux manque d’objectivité totale, avec une marge bénéficiaire brute de 1000% sur un cadre chrono, çà frôle l’escroquerie, et surtout cela démontre toute l’incompétence des pseudos acteurs de ce support, visiblement encore un adepte de la pensée unique qui a vendu son libre arbitre comme tous les médias aussi prévisibles, stupides, qu’inutiles….
Encore un détail prenez des cours de rédactions, utilisez le présent pour donner du dynamisme et de la consistance palpable à vos propos….encore des amateurs au service d’arnaqueurs!!!!
Si tu es si fort, tu n’as qu’à écrire des articles pour Trimes, on va voir ce que tu vaux. Tu peux même fabriquer des vélos et te faire une marge de seulement 900% comme ça tu vas vendre des tonnes de vélo. Trimes et Look on le mérite d’apporter quelque chose à la communauté du sport, même si c’est pas parfait, et on est tous super curieux de savoir ce que tu sais faire de tes dix doigts.
Dans le cas contraire, plutot que d’insulter les gens, tu n’a juste qu’à pas acheter de vélo Look, pas lire d’articles de Trimes, et fermer ta g…..