Vélos > les freins à disque de plus en plus inévitables?

Le cyclisme collectionne les débats interminables. À l’image du choix entre les pneus et les boyaux, le sujet à la mode est celui des freins à disque. L’UCI a annoncé que les équipes du World Tour pourront désormais utiliser des vélos avec des freins à disque dès 2016.

Dans l’industrie, on entend déjà parler de rendre les freins à disque obligatoires dans un avenir très proche. C’est un choix étrange et logique à la fois. Le plus grand obstacle dans cette adoption est le changement de roue. Aucun standard ne s’est imposé en matière des axes et surtout, en changeant une roue, l’ajustement des freins est généralement à refaire.

Est-ce que l’on verra des changements de vélos et non de roues dès 2016? L’UCI veut accélérer les choses en forçant l’industrie à trouver rapidement des solutions. Entre pneus «tubeless» pratiquement increvables ou des freins plus facilement ajustables en cas de changement de roues. Il ne fait aucun doute que les fabricants y voient une opportunité pour renouveler une demande. À l’image des dérailleurs électriques, tout cela est simplement une question de temps avant de s’imposer.

Pour le moment, les triathlètes se pensent à l’abri de cette révolution et espèrent même éviter son adoption. Cela est totalement compréhensible puisque le passage aux freins à disque impose de changer l’intégralité de son matériel. Avec des surfaces de freinage de plus en plus performantes sur les roues carbone, l’adoption sera plus tardive chez les triathlètes.

Voici les différents avantages que cette technologie devrait offrir.

– Freinage plus constant, modulaire et fiable quelques soient les conditions.

Même si les patins pour des jantes en carbone ont fait des progrès ces dernières années, le freinage sur un anneau avec une surface en carbone ou en aluminium est très différent. Le frein à disque permet donc d’avoir un freinage constant, quelle que soit la jante utilisée.

Lorsque le frein à disque est associé à la technologie hydraulique, le freinage est modulaire et progressif, on peut donc plus facilement réduire sa vitesse. Avec une distance de freinage plus courte, on peut freiner plus tardivement et en tirer un avantage sur ses adversaires.

– Plus besoin changer ses patins en fonction des conditions et de votre roue.

– Plus besoin de changer les réglages de vos freins à chaque changement de roues. (largeur de jantes différentes).

Dans ces derniers mois, on a d’ailleurs vu les fabricants faire marche arrière pour faciliter les réglages des freins en les rendant plus facilement accessibles.

– Nouvelles possibilités en matière d’aérodynamisme.

Sans la présence des étriers sur la fourche ou les haubans, les concepteurs ont désormais des nouvelles possibilités en matière des formes. Sans freins intégrés dans les cadres, la conception de ceux ci est simplifiée et l’on peut s’attendre à voir apparaitre des produits bon marché. L’intégration des freins était le détail qui séparait visuellement le superbike au vélo plus accessible. Il suffit de penser à la différence entre le Cervélo P5 et P2.

– Les freins à disque ne sont pas affectés par la saleté.

Leur puissance n’est pas affectée par des dépôts de boue. Aussi, même après un choc ou un passage dans un nil de poule qui aurait voilé votre jante, le frein à disque continuera à fonctionner à sa pleine puissance.

– Des roues carbones plus accessibles et avec une durée de vie plus longue à l’avenir?

Les surfaces de freinage des roues carbones sont de qualité très inégales, mais surtout, elles s’usent rapidement. N’étant plus nécessaire sur les roues pour freins à disque, cela simplifie leur fabrication puisqu’elles n’ont plus besoin d’être solidifiée à l’emplacement de la surface de freinage. Cela offre de nouvelles possibilités en matière d’aérodynamisme et cela pourrait relancer le «tubeless» pour les vélos de route.

– Un entretien plus simple?

Avec des câbles en acier, il faut généralement les changer après une saison pour éviter la corrosion et l’étirement des câbles. Avec l’hydraulique, même si ce système est légèrement plus lourd, étant sellé, lorsqu’il est bien installé et bien réglé, il ne nécessitera en théorie aucun entretien.

Par sécurité, il est nécessaire de changer le fluide hydraulique périodiquement afin d’éviter l’apparition d’air dans le système et que votre fluide reste clair et propre. L’apparition d’une bulle d’air entrainerait une perte de puissance importante dans le freinage.

Le Bleeding (injection du fluide dans le système) est une opération simple et complexe à la fois. Pour un athlète qui a du mal a changer un pneu, cela sera un calvaire. Même certains mécanos se défilent face à cette opération qui n’a pourtant rien de sorcier. C’est une question de fluide puisque certaines marques préfèrent utiliser un liquide qui peut rapidement attaquer la peinture de votre vélo et vos pneus. Il est donc préférable d’être minutieux dans cette opération.

Des inconvénients limités?

Les détracteurs parlent du problème de brulure lors des chutes, ce qui est vrai, mais qui n’a pas stoppé son adoption pour les vélos de montagne où les chutes avec contact de son vélo sont nettement plus courantes.

BH-Bikes_G7-Disc_aero_disc-brake_road-bike_fork-brake-detailPas aéro?

Les fabricants ont déjà trouvé une réponse avec des freins dits « plats ». Placé directement derrière la fourche, il n’ajoute pas d’exposition frontale.

Plus lourd?

Il existe une pénalité d’environ 200 grammes sur un système à câble. Cela reste une technologie en développement qui devrait rapidement évoluer. Il existe ailleurs des disques en carbone.

Mais alors, pourquoi ne pas l’adopter tout de suite?

Parce qu’il ne faut pas agir dans la précipitation. Campagnolo n’offre pas de freins à disque, il existe pour le moment une lutte entre Shimano et Sram pour faire imposer un diamètre de disque et des axes de roues.

Certaines marques n’étant pas totalement prêtes à faire la transition, cette évolution prendra du temps. On était d’ailleurs très étonné par le choix de Specialized et de Trek en offrant des nouveaux vélos avec des systèmes de freinages propriétaires.

Une compagnie comme BH vient justement d’investir dans l’avenir en sortant son nouveau vélo aéro avec des freins à disque. C’est pour le moment, le premier vélo conçu exclusivement pour cette technologie. Avant cela, les fabricants se contentaient de faire des modèles dérivés des freins traditionnels.

Maintenant, la grande question est de savoir si cela permettra de limiter le coût  toujours grandissant des vélos. À suivre!

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4 commentaires
  1. Tout ça c’est de la théorie.
    Quand on change de roues équipées de disque il faut des fois recentrer l’étrier.
    Et que se passe-t-il si au cours d’une sortie on change de roue suite à une crevaison et qu’on a la maladresse d’appuyer sur les freins ? Avec le rattrapage automatique des plaquettes on ne peut remettre la roue.
    Et puis, le circuit hydraulique étanche ??? là encore ça dépend beaucoup des systèmes. Certains nécessitant une purge annuelle.
    Etc etc.

  2. Les moyeux des roues avants et les rayons devront sans doute être renforcés pour transmettre le couple de freinage d’où un léger accroissement du poids. Cependant le gain sur probablement la jante sera plus significatif.

  3. Ok donc on a bien compris que la maintenance des systèmes à étriers+patins+ câble ne rapportaient rien donc, comme sur les mountains bike, on passe à l’hydraulique avec plaquette et purge.
    Et au fait, tu le balances ou ton liquide après?

    Et bien sur, il faudra racheter les 2 paires de roues (en moyenne 🙂 que tu as dans ton garage. Pour peu qu’on se retrouve avec différent ‘standard’, limite on va devoir changer de disques aussi suivant la marque des freins.

    Avant la réduction de la distance de freinage, le changement de patins suivant la jante…etc La vraie argumentation pour passer aux freins à disques est super simple :
    $$$$$ , £££££, €€€€

    Mais pour 2025, j’annonce l’ABS sur les bikes pour …éviter de bloquer les roues au freinage.