On dit fréquemment que l’industrie du cycle est de plus en plus difficile. David Robert, fondateur de cycles Léon s’est pourtant lancé dans cette aventure. La marque ayant lancé son site web hier, on a profité de l’occasion pour en savoir plus sur leurs produits et leurs méthodes de travail.
Tu es le fondateur de cycles Leon, peux-tu nous dire un peu comment tout cela a commencé?
Je constate que le marché actuel du cycle se partage essentiellement entre 4 grandes marques quand au début des années 90 il y avait plusieurs dizaines de marques. Cette absence de choix m’a motivé à me lancer dans l’aventure avec des produits performants avec un excellent rapport qualité / prix. Je suis un peu nostalgique des années 90′, car il y avait beaucoup d’initiatives et de concepts (certes, pas tous aboutis!) qui nous faisaient rêver…Je rêve qu’il y ait des dizaines de petites marques françaises comme Victoire, LE VACON, CMT, etc….
Parle-nous de l’offre de Leon
L’offre actuelle est composée de: – 3 vélos de montagne – 2 vélos de route – 1 vélo d’endurance appelé aussi Gravel – 1 vélo de cyclocross – 1 vélo de triathlon 3 vélos sont en titane, 5 sont en carbone.
Étant à vos débuts, et donc, avec un volume de vente à atteindre, est-ce qu’il est tout de même possible d’être compétitif?
Nous n’avons aucun intermédiaire et bénéficions des tarifs constructeurs, nous offrirons les meilleurs rapports qualité /prix / poids du marché, en tenant compte du matériel, des périphériques et des garanties proposées. Nous avons une grande réactivité et des garanties de fabrication de la part des industriels aussi nos vélos seront toujours disponibles avec le même délai (6 semaines). Le fait de ne pas avoir de stock et de travailler en flux tendu nous permet de travailler avec une marge extrêmement réduite.
Du coup, j’imagine que dans le processus d’achat, cela passe par un contact direct avec vous où l’acheteur peut faire des changements spécifiques…
C’est l’intérêt même de Cycles LEON, nous pouvons quasiment tout faire! Peinture perso, montage perso, sur mesure (titane), et tous les types de vélos (titane): CLM, triathlon, Fixie, Gravel, Tandem, etc.
On voit beaucoup de marques arriver qui se contente de poser leurs logos sur leurs cadres, mais cela n’est pas le cas pour vous non?
Nous avons cherché les fabricants de cadres nous garantissant leur qualité de construction et avec une certaine souplesse de production. Nous travaillons avec trois usines en Chine. Nous ne pouvions développer nos moules nous-mêmes, car le coût est pharaonique aussi une usine chinoise nous a proposé cette démarche en nous engageant sur une quantité annuelle (LEON CLIVO et LEON MONTEM). Nous avons donc proposé nos géométries qu’ils ont réalisées. Pour le LEON HORA et le LEON TERRA, nous n’avons pu intervenir que sur la qualité de la fibre, moyennant supplément, aussi ces deux derniers sont fabriqués en TORAY 1000 et le protocole de test est assuré par l’usine.
Pour les cadres titane, nous avons toute latitude de fabriquer selon les souhaites des clients. La principale différence entre les grandes marques et notre démarche est le bureau de recherches et développement, car la fabrication est assurée quasi systématiquement par la Chine qui garantit un réel savoir-faire.
Est-ce que tu peux nous en dire plus sur les propriétés du Toray 1000 pour votre vélo de Tora.
La démarche pour développer un vélo de triathlon était simple, soit on développe un vélo avec un bureau de R&D et on doit vendre ce vélo 12000€ pour consolider les frais, avec des risques qu’il termine bradé en fin de saison à 7000€ vu l’état du marché (Offre supérieure à la demande, vélos bradés, etc.) , soit nous partions sur une base existante en apportant un petit plus sans plomber le budget.
Le TORAY 1000 apporte un léger gain de poids (120g sur une taille 51) mais une rigidité accrue de 10%. Nous cherchions un cadre qui a fait ses preuves (géométrie), que nous puissions personnaliser (peinture custom) et qui reste accessible avec un prix constant toute l’année . Ainsi est né le HORA, disponible en ULTEGRA mécanique, sans roues à partir de 3900€ jusqu’à 6490€ en ULTEGRA DI2 / roues artisanales DUKE Racing carbone (hauteur au choix) et moyeux HOPE.
Mais tu sais quand même qu’Il se dit beaucoup de choses avec les vélos faits en Chine et le contrôle de la qualité… et ils sont d’ailleurs directement accessibles, alors pourquoi passer par un intermédiaire?
Si les vélos fabriqués en Chine sont critiqués alors c’est 99% de la production mondiale qui est critiquée, tant en carbone qu’en titane! Les usines chinoises sont désormais très modernes et l’image de l’ouvrier payé au bol de riz est à définitivement bannir! La qualité de construction, la réactivité, les matériaux utilisés assurent une fabrication irréprochable. Nous ne passons par aucun intermédiaire, nous traitons directement avec les usines en Chine. Nous ne craignons pas le mot Chine, car passer par un intermédiaire taiwanais pour la facturation et indiquer TAIWAN sur nos vélos sous-entendrait que les Chinois fabriquent de mauvais vélos! Nous assumons pleinement notre choix et assurons la clarté de notre démarche.
Peux-tu nous parler plus précisément du Leon Clivo puisque dans ce cas, vous êtes propriétaire du moule.
Une usine avec laquelle nous étions en contact nous a proposé une maquette de vélo qui nous plaisait beaucoup sur la forme mais pas pour la géométrie, nous leur avons suggéré notre géométrie et ils ont développé le moule en fonction de celle-ci. En nous engageant sur une quantité annuelle , ils nous produisent NOS vélos, toujours en fibre TORAY 1000. Nous avons un vélo hyper performant avec le CLIVO, l’entrée de gamme est à 3590 € avec Ultegra mécanique, tous les périphériques LEON carbone, roues artisanales françaises DUKE racing RR SL/moyeux HOPE, déco personnalisable et 7.1 kgs!
Est-ce que l’on peut s’attendre à vous voir proposer plus de vos propres créations?
Nous ne souderons pas sur place! Nous avons des sous-traitants qui nous assurent des garanties exceptionnelles. De notre côté, nous avons les postes conception,montage et peinture et c’est déjà une énorme masse de travail.
Parlons du titane, peux-tu nous expliquer ce choix parce que pour beaucoup, il n’y a que le carbone qui compte…
En fait, nous axerons le développement de notre gamme vers des vélos en titane, il y a actuellement un énorme travail de réflexion et nous allons commencer des tests avec les coureurs… je ne peux en dire plus à l’heure actuelle.
Que faut-il te souhaiter pour les prochaines années ?
Voir des passionnés rouler sur des vélos LEON, assurément différents!
Pour en savoir plus: www.cycles-leon.com