Dans la vie active, il y a un consensus pour dire que la nouvelle génération s’adapte très mal à la hiérarchie classique (verticale). Si on transporte ce modèle au sport, un coach agit pourtant et toujours comme votre supérieur hiérarchique. On vous l’aura imposé parce qu’il est considéré comme un leader. Il dicte des ordres qui sont généralement non négociables et sa position lui permet d’obtenir plus de vous.
L’athlète répond donc à ses ordres où les échanges sont finalement très rares. L’élève et le maitre, le coach et l’athlète. On a d’ailleurs tous cette image où le coach à cette liberté de pouvoir être dur et franc avec l’athlète. Une position de force que seul lui peut avoir.
Mais notre époque est en pleine évolution, les athlètes peuvent se connecter, échanger leurs expériences, se motiver les uns les autres et collaborer comme ils le souhaitent. On assiste désormais à des changements structurels où les solutions ne sont plus uniques et où l’athlète peut bâtir son propre environnement en fonction de ses besoins.
Malheureusement, les vieux maitres ont horreur de ce changement, considérant que les athlètes doivent suivre leurs instructions et leurs visions. Ils ne veulent tout simplement pas que leurs athlètes échangent pour trouver par eux même des expériences.
Ils sont hostiles à la critique, c’est pourtant un processus nécessaire pour s’adapter aux changements.
Pourquoi parler de tout cela? Depuis quelque temps, on voit de nombreux coachs prendrent la parole et agir comme des gurus en nous rabâchant leur philosophie. Entre l’argumentaire du groupe d’entrainement, où les débats sans fin sur la répartition entre volume et intensité, ils débutent leurs idées sur des conclusions, et font un retour en arrière pour les confirmer.
Les philosophies d’entrainements se transforment en croyance religieuse parce que c’est devenu la manière pour un coach de se distinguer. Malheureusement, rien n’est basé sur des évidences scientifiques et ce sont finalement les résultats des athlètes qui prévalent.
En fait, lorsque vous parlez à de nombreux coaches, il est très difficile d’en savoir plus sur le niveau d’intervention avec les athlètes. Sur quels indicateurs se basent-ils pour faire des changements dans leur programmation. Sur quels éléments ils se basent pour mieux comprendre le profil de leurs athlètes. Comment savoir qu’une série d’intervalles sera mieux adaptée à un athlète? Quelles sont ses méthodes pour juger de l’adaptation de son athlète à la charge?
Lorsqu’on peut lire que l’entraineur de la championne du monde avait comme régime à suivre de courir un marathon au 3 jours (en plusieurs sessions) et que la manière sera choisie en fonction de son état de fatigue, on est tout simplement dans la pseudoscience. Cela répond simplement a un principe élémentaire, plus l’athlète s’entraine, plus il progresse, mais où le point de rupture?
On est donc en position pour affirmer que des entraineurs se sont tout simplement déchargés de leurs fonctions principales, soit d’être en mesure de quantifier/d’ajuster adéquatement la charge d’entrainement pour permettre à tous leurs athlètes d’atteindre leur potentiel. On est dans un système pyramidal. Beaucoup de casse pour très peu de réussite. Il n’en suffit pourtant que d’une pour imposer une philosophie.
Des réussites sans véritable suivi, comment est-ce possible? L’aspect commun de cette méthode et de se baser uniquement sur le ressenti de l’athlète et non sur des données. C’est une formule très risquée lorsque l’individu n’est pas en mesure de se fixer des limites occasionnant le surentrainement. Les philosophies d’entrainement se basent donc sur des idées universelles.
Oui, certains athlètes réussissent en répondant simplement à la demande. Ils n’ont naturellement pas ce questionnement en eux. Ils ont appris à respecter une hiérarchie. Est-ce qu’ils sont vraiment dans un processus d’apprentissage pour une longue carrière?
Le but de cet article n’est pas de jeter la pierre sur tous les entraineurs, mais bien pour rappeler que l’athlète doit s’interroger sur son interaction avec son coach afin de le pousser à être meilleur.
Lorsque vous recevez votre entrainement, questionnez-le sur les directions. Munissez-vous d’outils pour connaitre vos progrès.
Certains élites l’ont d’ailleurs très bien compris, ils sont devenus les décideurs de leurs propres structures où le coach est considéré comme un associé et non comme le directeur. Les rôles se sont inversés et les critiques et demandent se font des deux cotés.
Dans un contexte de performance, c’est à vous d’être exigeant face à votre entraineur pour que des deux bords, l’engagement soit total.