Voilà la nouvelle est tombée, Nice ne s’effectuera plus avec un départ en masse. Sur le Facebook de Trimes, vous êtes unanimement contre. Quelques rares osent se prononcer pour. Mais dans la réalité, cette décision refléterait les opinions des athlètes après course. Oui, les sondages, ce n’est pas juste pour connaitre la popularité d’un homme politique, aussi en Triathlon, il y a la majorité silencieuse.
Chez Trimes.org, on le savait que cela finirait par arriver, comme on le dit, c’est un bien pour un mal. Il faut être réaliste, la France a probablement été chanceuse sur cet aspect parce que le nombre de courses avec 2500 athlètes au départ se compte sur les doigts d’une main.
Mais lorsqu’on multiplie les événements, on se rend rapidement compte que les fatalités en natation sont de plus en plus fréquentes. De 2003 à 2011, on a compté 45 morts en triathlon (aux États-Unis), dont 31 durant la natation. En comparaison, de 1975 à 2005, 26 Américains sont morts durant un marathon.
Lors d’un accident dans l’eau, on parle généralement d’hypothermie, ou d’une anxiété causant des noyades. Crise cardiaque ou pas, il faut aussi ajouter la problématique grandissante des contacts qui peuvent entrainer des commotions cérébrales. Oui, on peut aimer le côté viril du sport, mais, mais cela peut aussi avoir des conséquences dans des très rares cas. On connait personnellement des athlètes de très haut niveau qui ont dû mettre un terme à leur carrière pour un seul coup de coude au visage.
À la fin, c’est un peu ça l’histoire, est-ce que l’on doit accepter certains changements si cela permet de sauver des vies? Cela peut paraitre fataliste, mais s’il y a plus de morts en triathlon qu’en wingsuit (6). Si on peut prendre certaines initiatives pour offrir un environnement plus sécuritaire, pourquoi pas?
Malheureusement, certains d’entre nous sont un peu plus réaliste. Ils ont vu que même une médaillée olympique de Londres étaient à deux doigts de terminer au fond du lac lors d’une course ITU. Cette case danger est plus ou moins visible dans notre cerveau.
Je sais je sais je sais, tout cela se travaille à l’entrainement, reste que nager à Nice n’est pas reproductible.
Évidemment, et parce que cela n’est pas dans l’esprit de Trimes… cette décision nous satisfait qu’a moitié. Vous êtes nombreux à dire qu’on a tout simplement tué l’esprit d’origine du triathlon. Mais, la réalité, c’est que le sport n’a pas été imaginé en pensant qu’il serait 2500 athlètes au départ.
C’est un peu comme une station de métro, elles sont conçues pour un certain nombre d’utilisateurs, il suffit de les doubler pour que la congestion et les risques d’accident se multiplient. Ironman a donc imaginé cette solution pour faire partir tout le monde en moins de 15 minutes. Est-ce que cela changera vraiment certaines choses? Est-ce vraiment la solution pour diminuer le drafting. On est toujours dans l’incertitude, ce qui est certain, c’est que le sport doit retrouver un équilibre. Ce sont ces mégas événements qui apportent une visibilité de notre sport, malheureusement, il faut aussi accepter de faire certains compromis.
De notre part, on a toujours ce sentiment qu’Ironman devrait tout simplement différencier le compétitif au participatif. Est-ce que ceux qui souhaitent simplement terminer leurs courses doivent en faire payer ceux qui cherchent la performance et qui veulent « courser » contre les meilleurs?
Comme on l’a dit dernièrement, tout est une question d’équilibre et les organisateurs se plieront toujours aux exigences des athlètes. Mais pour cela, il faut accepter de faire des choix.
Au passage, est-ce que je ferai tout de même Ironman Nice si on me donnait le choix, oui…