À toutes les semaines, Trimes tentera de partager un entrainement ou un principe à suivre. Notre but n’est pas de prétendre avoir la séance magique qui vous permetta de passer un cap, mais bien de vous éduquer. Un athlète doit ajouter des outils à son coffre tout en maîtrisant le comment et pourquoi de chacun. Le questionnement est perpétuel.
On est d’ailleurs très critique face aux plans d’entrainements puisqu’ils ne répondent pas totalement à l’individualité de l’athlète. Par son expérience, ainsi que par sa réponse face à l’intensité ou au volume et sans oublier la technique, l’universalité est illusoire et le produit d’un discours facile.
Pour ce premier article, pas de séance détaillée, mais bien un principe à appliquer.
L’athlète souhaite généralement s’entrainer dans des conditions optimales afin d’être le plus rapide possible comme en s’entrainant à une température modérée et sur une piste assurant un revêtement optimale.
Dans les faits, plusieurs études ont démontré que l’entraînement sous contrainte permettait de franchir de nouveaux paliers. En évoluant dans un milieu avec des exigences supérieures à celle exigée en course, l’athlète sera plus adapté et se donne les moyens de surpasser les attentes.
En tout logique, un athlète qui prépare Kona sait qu’il aura besoin de s’entrainer dans la chaleur afin de s’adapter. L’athlète sait qu’il doit répondre à certaines spécificités. La réflexion mérite d’être poussée plus loin.
La performance est le produit de plusieurs facteurs la gestion du stress, athlétique, mais aussi cognitive.
Lors d’une course, un athlète doit savoir prendre des décisions. Même si la longue distance peut-être vue comme un effort très uniforme, il faut tout de même être très réactif et suivre un plan, savoir quand changer des vitesses, modifier son effort en fonction du profil du parcours, bien gérer son alimentation.
La performance de l’athlète est donc confrontée à une lourde charge informationnelle où il doit apprendre à répondre rapidement à un événement tent en conservant une précision spatiale et gestuelle. L’athlète est donc du un processus de traitement d’informations et lorsque cerveau est totalement dédié au mouvement, sa faculté à répondre aux événements extérieurs est presque nulle.
Par conséquent, lorsqu’un athlète est fatigué ou est poussé à la limite, sa capacité à traiter l’information est déjà surchargée, il subit et prendra alors le minimum de décision possible, il ne sera plus en mesure de suivre son plan (gestion d’effort et nutrition).
Si vous prenez le triathlon élite, les chutes à vélo sont le résultat d’un athlète qui a mal anticipé et qui est très souvent provoqué lors d’un rythme trop soutenu.
C’est le produit d’un manque de technique, mais aussi par une stratégie de traitement de l’information (mémorisation des événements, explorations visuelles, interprétation).
Il n’est donc pas étonnant de voir plusieurs études mentionner que le sport rend l’athlète plus intelligent. C’est toujours le principe des contraintes. Une piste à suivre est donc d’imposer à l’athlète des exigences supérieures pour améliorer sa perception, son attention et sa mémoire. De plus, en ajoutant des exercices cognitifs durant un entrainement, l’athlète prendra conscience de ses dispositions.
L’athlète doit apprendre à traiter plus d’informations en même et pour cela, il faut s’entrainer en conséquence.
En pratique.
Évidemment, simuler les conditions de courses avec un groupe d’entrainement peut paraitre optimal. Malheureusement, cela reste un environnement contrôlé où l’athlète se sentira moins vulnérable et sera plus réticent à prendre autant de risques qu’en course.
Il existe donc quelques pistes pour simuler certaines sollicitations pour développer votre faculté à analyser plus d’informations visuelles et auditives ainsi que la mémorisation et le ressenti durant l’effort. L’objectif est de refuser un état où l’athlète accepte d’être « bête » dans l’effort parce qu’il en subira forcément les conséquences.
Un effort constant comme sur un tapis roulant ou un rouleau ne sollicitera pas vos habiletés cognitives. Il est donc préférable de se tenir occupé en regardant une télévision puisque cela fera appel à une certaine concentration.
Figure imposée. Lors d’un entrainement, vous pouvez multipliez les paramètres à suivre dans un intervalle avec des multiples changements de vitesse ou de cadences à suivre afin de solliciter constamment votre prise de décision. Si vous avez à disposition un home-trainer intelligent, en simulant des parcours avec de nombreux changements de pentes, cela vous forcera à fréquemment adapter votre effort. Vous êtes en mode de résolution de problèmes.
Avec votre téléphone intelligent, vous pouvez utiliser l’application fitbrain. Ce sont des jeux qui permettent de mesurer votre rapidité et votre focus. Cela peut s’avérer didactique de jouer avec durant vos entrainements ou lors des périodes entre les intervalles (fatigue extrême). Cela vous permettra d’observer les effets de votre fatigue sur vos facultés cognitives.
D’autres stratégies encore plus ambitieuses sont aussi envisageables comme de jouer à une simulation de course de voiture (console) tout en produisant en simultané un effort soutenu, dans ce cas, les contraintes dépassent les exigences.
Maintenant à vous d’être imaginatif et de prendre conscience de cette spécificité qui est primordiale pour performer.
L’image est tirée du documentaire d’Intérieur Sport sur Sébastien Ogier. Il utilise l’outil neurotracker pour augmenter sa faculté à traiter plusieurs informations à la fois.