Tendance qui se concrétise, alors que le circuit Ironman continue d’afficher son désir d’une expansion mondiale, elle a pourtant annoncé l’arrêt de deux courses Ironman 70.3 en sol américain, soit Silverman (Las Vegas) et Lake Stevens (Redmond, Washington).
Ironiquement, il y a 5 ans, l’ITU et Ironman choisissait Silverman pour y présenter leurs championnats du monde (70.3 et LD) la même année. Avec une offre hôtelière très abondante et des attractions touristes en nombre, tout semblait idéal pour attirer de nombreux athlètes surtout que les paysages dans le parc national du Lake Mead.
Avant d’être racheté par Ironman, Silverman était vu comme une course mythique, un défi ultime et sans conteste le triathlon (distance Ironman) le plus dur en Amérique du Nord. Afin de présenter les championnats du monde de 70.3, la WTC avait racheté la course.
Après seulement 2 éditions sur un contrat de 5 ans avec la ville d’Henderson, la WTC décida de déménager le Championnat du monde de 70.3 tous les ans. Silverman 70.3 fut donc créé. Malheureusement, la course n’a jamais rencontré le succès habituel avec seulement (c’est très relatif), 1500 athlètes au départ.
Après deux éditions et même en essayant de modifier le parcours vélo pour le rendre plus accessible, la WTC a finalement décidé d’arrêter la course.
Toujours sur la cote Ouest américain, Lake Stevens 70.3 vient d’aussi d’annoncer son arrêt. Le symptôme semble être identique. Face à une offre plus abondante, la difficulté de son parcours vélo (1100 mètres de dénivelé du parcours vélo) est un obstacle dissuader pour les inscriptions.
Il faut savoir qu’environ 50% des athlètes lors d’une course Ironman 70.3 sont des débutants sur la longue distance. Cela signifie que le taux de rétention est très faible et que ces nouveaux venus préfèrent commencer par des parcours plus faciles.
Coup sur coup, ce sont les deux 70.3 les plus difficiles en Amérique du Nord qui sont éliminés.
Un changement de culture à faire?
On peut critiquer Ironman, mais malheureusement, le problème est avant tout culturel. L’athlète nord-américain évite les parcours plus difficiles et veut avant tout terminer une course du circuit Ironman.
Malheureusement, la WTC ne semble pas être intéressée en organisant des courses avec moins de 1600 participants. Dans les faits, elle ne veut pas diluer l’expérience avec des événements plus restreints et afficher une image d’un sport trop restrictif. Son développement passe avant tout par des gens normaux qui font du triathlon et non des aventuriers.
On peut critiquer cette attitude de la WTC mais dans les faits, est-ce qu’il existe véritablement un marché pour des courses plus exigeantes? Si cela est vraiment le cas, ces événements renaîtront sous d’autres formes.
Est-ce qu’il y a justement la place pour un nouveau type de circuit offrant des challenges plus important? Cela semble être le cas avec le trail. Le triathlon est en pleine mutation. Tout cela est à suivre.
Chose certaine, les Européens et particulièrement les Français font dans la résistance puisque les courses offrant des challenges plus importants ont toujours leur place. Est-ce qu’un gain de popularité du sport pourrait changer la donne?