La route aura été longue avant la commercialisation du groupe électrique et sans fil de SRAM. Exploit que les anciens savent que Mavic avait déjà effectué 16 ans plutôt.
Après sa première apparition lors d’un cyclocross en décembre 2013, sa première sortie dans le peloton s’est faite lors du tour de la Californie. À cette époque, SRAM lui avait ajouté de faux câbles pour confondre/augmenter le secret.
Depuis quelques jours, le groupe est désormais disponible. Il faut donc compter environ 1600$ US/Euros pour mettre la main sur le mini groupe (sans pédalier, cassette et freins).
Son prix est finalement comparable à celui du Shimano Di2 Dura Ace. Mais voilà, son arrivée à provoquer des baisses des prix pour tous les différents groupes que cela soit le Sram Red 22 et ceux de Shimano.
Les premières impressions sont déjà très positives. Pour une fois que nouveauté facilite enfin le travail des mécaniciens. Il suffit d’installer les dérailleurs et de régler les buttés (position interne et externe). Pour l’ajustement, il suffit d’appuyer sur le bouton « function » pour rentrer dans le mode ajustement. Cette opération peut même se faire lorsque vous roulez.
Seul aspect négatif, la réponse est moins réactive que les autres groupes électroniques. Cela s’explique aussi sur son fonctionnement puisqu’il faut appuyer simultanément sur les deux manettes/blips (pods) pour changer de plateau (dérailleur avant). C’est une adaptation qui risque d’être difficile pour ceux qui ont plusieurs vélos à leur disposition. La manette de gauche permet de descendre de vitesse, et celle de droite de monter.
En contrepartie, avec ses deux batteries amovibles, elles se clippent directement sur les dérailleurs, il est nettement plus simple de les recharger. Les deux dérailleurs sont munis d’un LED qui utilise un code de couleur pour vous avertir du niveau de la charge. Lorsqu’elle clignote lors d’un changement de vitesse, cela signifie que vous disposez d’une autonomie inférieure à 15 ou 22 heures (dérailleur AR/AV). Une pleine charge offrirait un minimum de 1000 kilomètres ou 60 heures.
Dans le cas où une batterie serait totalement déchargée, profitant de l’interchangeabilité et du fait que le dérailleur arrière est plus énergivore, l’échange vous permettra de faire au moins fonctionner le dérailleur arrière.
Pour les commandes, que cela soit les manettes, ils utilisent des simples batteries plates CR2032.
Pour la configuration pour les vélos de contre la montre, les shifters sont remplacés par des pods (blips). Ils sont tout simplement connectés avec un fil à un boitier cerveau.
Ceux qui sont familiers au Di2 apprécient le fait de pouvoir disposer des shifters sur le guidon en plus de ceux placés sur les barres.
Même si l’eTap permet la connexion de 4 pods, SRAM n’a pas développé de poignet de freins adaptés à ce système. Faire passer le fil à l’intérieur dans le guidon sera donc un challenge.
Malheureusement, le boitier cerveau prend par surprise les fabricants qui n’ont pu concevoir un rangement pour ne pas l’exposer au vent. Il faut donc oublier le tout intégré, tout caché.
Et la sécurité et fiabilité? SRAM eTap utilise une version cryptée de l’ANT+ (Airea). Les changements de vitesse se font donc sous des commandes cryptées. Il est d’ailleurs impossible de jumeler les dérailleurs avec plusieurs poignets. SRAM confirme d’ailleurs que son système est étanche aux interférences.
Le système est d’ailleurs vendu avec sa propre clé USB afin de faire des futures mises à jour ouvrant la possibilité que le système permette à un compteur Garmin d’afficher et enregistrer la vitesse utilisée.
Pour le reste, la précision dans le changement de vitesse n’est plus à démontrer. Profitant de la technologie Yaw, impossible d’observer un frottement de chaine et même en la croisant. Cela ne signifie pas que vous devez le faire puisque la torsion d’une chaine vient jouer sur son rendement.
Maintenant, est-ce que le SRAM eTap est vraiment prêt pour les vélos de triathlon? La solution des pods (Blips) est probablement à améliorer et gâche l’intérêt du sans-fil. La question du comment et où les placer s’impose.
Maintenant, SRAM nous a habitués à être la référence en matière du poids. On pouvait croire que l’absence de câble permettrait de faire un gain et d’offrir un groupe encore plus léger, ce qui n’est pas le cas.
En conclusion, le SRAM eTap est sans conteste la nouvelle référence et offre des belles perspectives pour les concepteurs de vélo. On peut tout de même regretter que l’intégration pour les vélos de triathlons ne soit plus aboutie. Parce qu’au final, avec son boitier et ses blips, les groupes de Shimano ne sont pas tant dépassés.
Poids | 1876 |
Derailleur avant | 187 |
Derailleur arrière | 239 |
pédalier | 557 |
blips + boitier cerveau | 47 |
Chaine | 244 |
Cassette | 151 |
Freins + poignets | 378 |
boitier pédalier | 53 |
Batterie (x2) | 24 |