En 2009, l’Union Internationale de Triathlon (ITU) a implanté la série mondiale, communément appelée WTS (World Triathlon Series). Le titre de champion du monde était alors attribué à celui qui avait marqué le plus de points et non plus au gagnant d’une seule course, récompensant la régularité plus que les coups d’éclats sans lendemain. D’ailleurs, dans ces 7 saisons, Javier Gomez (archétype de l’athlète complet et régulier) n’a jamais été exclu du podium final, accumulant 4 titres mondiaux sous cette nouvelle formule.
L’instauration de cette série avait pour but de s’assurer de la présence des meilleurs athlètes à la majorité des courses. En 2016, ce circuit comptera 8 étapes et une grande finale comparativement à 10 WTS en 2015.
Contrairement à l’année passée avec le Test Event de Rio ainsi que les Jeux PanAméricains (Toronto) et européens (Baku), la seule course en extra de la WTS sera la plus importante à savoir les Jeux Olympiques.
En comparaison avec 2009, l’ITU ne présentait alors que 8 courses mais elles étaient toutes sur la distance olympique. Par ailleurs, il y avait la course Hy-Vee et le Championnat d’Europe qui était encore populaire à l’époque ; de fait, la charge du calendrier est restée très comparable au fil du temps.
À titre d’exemple, un athlète comme Javier Gomez a pris le départ de 9 courses OD en 2010 et 2011.
Les nouveautés et les départs pour 2016.
Les étapes de Chicago, Auckland et de Londres ne seront plus au calendrier. Pour Auckland, c’est certainement un arrêt qui sera très remarqué cette saison. Cette étape permettait de mettre en lumière les athlètes les plus complets dans les trois sports.
Même s’il faudra attendre Rio pour voir une course avec plus de dénivelé, l’étape de Leeds devrait aussi mettre en vedette un parcours de vélo avec plusieurs challenges. Pour la première fois de la WTS, le circuit s’envolera pour le Mexique pour clôturer la saison à Cozumel.
Que cela soit Leeds ou Cozumel, le circuit a favorisé des lieux où le triathlon est très populaire. On est déjà impatient. Malheureusement, face aux exigences du circuit, des destinations comme Londres ou encore Chicago subissent trop de contrecoups face à la fermeture prolongée de ses rues.
L’introduction du format sprint
C’est seulement en 2011 que la distance Sprint fait son introduction dans la série mondiale avec Lausanne. La formule sera reprise à Hamburg et à Stockholm en 2012. Avec les Jeux Olympiques de Londres, il y a une crainte que les athlètes en préparation pour Londres boudent l’événement, l’épreuve allemande est donc raccourcie. De plus, Stockholm fera aussi son entrée dans la série sous le format sprint.
En 2013, l’ITU continuera dans cette direction en changeant le parcours de Kitzbuhel. Même si la distance n’est pas réellement celle d’un sprint (ascension d’un col), cela reste un effort d’une durée d’une heure.
En 2014, c’est finalement Londres qui passera en distance Sprint et le circuit s’accroche de la parité avec 3 sprints. En comparaison avec les débuts de la série mondiale en 2009, le nombre d’épreuves reste pourtant identique.
Pour 2016, les sprints ont été déplacé. Abu Dhabi passe en distance olympique. Cape Town change pour offrir un sprint. En préparation ultime, Hambourg sera à nouveau couru sur le format sprint. L’étape est désormais spéciale pour les français puisque celle qui a marqué la première victoire d’un athlète de l’équipe de France en WTS.
Abu Dhabi, UAE – 4-5 mars – OD
Gold Coast, Australie – avril 9-10 – OD
Cape Town, Afrique du Sud– 23-24 avril – SPRINT
Yokohama, Japon – 14-15 mai – OD
Leeds, GB – 11-12 juin – OD
Stockholm, Suède – 2-3 juillet – OD
Hambourg, Allemagne – 16-17 juillet – SPRINT
Edmonton, Canada – 3-4 septembre – SPRINT
Cozumel, Mexique – 11-18 septembre – OD
Un calendrier vraiment incertain ?
L’ITU a su modifier son parcours en fonction des exigences des fédérations. Pour de nombreuses nations comme le Canada, l’Australie, la Nouvelle Zélande, la Belgique, elles doivent toujours sélectionner les représentants pour les JOs de Rio. De plus, il existe toujours une course pour la désignation des dossards pour les Jeux.
À l’exception d’une dizaine athlètes comme Javier Gomez, les frères Brownlee, David Hauss, Vincent Luis, Richard Murray, Mario Mola, Sven Riederer, Andrea Hewitt, Gwen Jorgensen, Sarah True, Nicola Spirig, Vicky Holland, Non Stanford et une autre poignée, les non-cités doivent toujours faire leur preuve pour consolider leur place dans le processus olympique. C’est seulement après l’épreuve de Yokohama que l’attribution des dossards par nation pour les JOs sera définitive.
Spécificités ? L’incertitude.
Au chapitre des spécificités, la manière de courir un sprint et un olympique reste très différente. Cela aussi pour effet de ne pas figer la hiérarchie puisque les écarts après la natation ont généralement des conséquences moins importantes sur le résultat final.
Malheureusement, on sait déjà que la préparation olympique prendra le dessus. Par ce fait, les ténors comme les frères Brownlee et même Javier Gomez risquent fort d’être peu présents sur le circuit.
Est-ce que certains oseront reprendre les rênes ? Est-ce qu’on assistera à des dynamiques de courses plus passives ? Est-ce que cela risque de favoriser les meilleurs coureurs à pied qui étaient souvent virtuellement hors course après la natation ?
Des courses classiques ?
Une habitude est en train de se créer. Même si certains aimeraient retrouver des parcours plus difficiles avec plus de dénivelés, il existe une grande variété sur le circuit permettant à tous les styles d’athlètes d’avoir au moins 2 courses mettant en valeur leurs forces. Hambourg et Stockholm sont devenus des références au travers le temps. À la fin, celui qui décide de rendre un parcours de vélo difficile, c’est toujours le coureur.