Facebook a ce talent pour te rappeler à quel point les choses vont vite. Il suffit de resortir une image et voilà…
Il y a 3 ans, même si Trimes n’était pas encore cette occupation obsessive, les pions s’alignaient déjà. À l’origine de toute cette curiosité, c’est la rencontre avec plusieurs élites. Trimes était un électron libre, et on avait créé une sorte d’équipe rassemblant quelques meilleures élites canadiens, les succès profitaient à l’un et à l’autres.
Évidemment, tu te dis qu’il n’y avait rien de précurseur là-dedans, on voit cela cela sur tous les ironmans, banal quoi. Sauf que nous, on supportait des jeunes, ceux qui rêvaient d’aller aux Jeux olympiques.
Encore hier, j’avais cette discussion avec un néo-pro. À quel point son partage avec la commuauté doit accompagner ses performances. Est-ce que gagner des courses le dispense de partager ses expériences? Pourquoi il y a continuellement cette peur d’en dire trop? Sans cette expérience avec la TrimesTeam, j’aurai surement un avis très différent et caractérisé par l’incapacité de rattacher l’athlète à un individu. Tout cela est pourtant indissociable.
Dans cette aventure, j’ai pu connaitre le sport de l’intérieur. Voir de mes propres yeux les difficultés et les sacrifices à faire pour développer un jeune. Mieux comprendre les mécanismes et surtout avoir un accès privilégié à l’information. Cela m’a aussi permis d’obtenir la confiance des plusieurs cadres techniques dans plusieurs fédérations. Ce chapitre s’est pourtant terminé par une prise de conscience.
Mais à l’aube de la nouvelle saison de triathlon, pas la peine de dire à quel point je suis fier de voir Amélie Kretz, Tyler Mislawchuck, Sarah Anne Brault ou encore Xavier Grenier Talavera, tous ces anciens membres de l’équipe qui amorceront un nouveau chapitre à leur carrière ce week-end.
Je n’ai aucun doute que certains iront à Rio cette année. Pouvoir se dire que tu aidais ces jeunes quand ils étaient encore junior…
Même si mon apport est passé de négligeable à marginale, j’ai le sentiment d’avoir une minuscule part de moi dans les individus qui sont devenus. Mon grand-père me disait toujours en passant devant le château de St-Germain en Laye, tu sais, j’ai une brique à moi dedans, je paye des impôts…
Ces jeunes nous ont tout simplement permis d’avoir une fenêtre sur leur monde. Certains se questionnent sur notre curiosité et pourtant, on à toujours l’impression d’être encore très loin du compte.
Sans eux, Trimes n’aurait tout simplement pas cette couleur.
Fin 2014 marquait donc la fin de mon implication, mais cela n’a pas marqué la fin de nos échanges, enfin… ce n’est pas si simple. Comme tout, il y a eu une mise aux normes.
Si Trimes veut rester exemplaire et garder le respect de ses lecteurs, il doit faire preuve de neutralité. Quelque soit nos rapports privilégiés ou pas avec certains athlètes et entraineurs, nos propos doivent être mesurés, transparents et vérifiables. On avait avant tout des entremetteurs à la curiosité et à la connaissance. Évidemment, lorsqu’une connaissance gagne, cela n’a pas la même signification, mais cela n’est pas pour cela qu’il faudrait dénigrer les autres.
On s’est donc interdit de jouer sur tous les plans. Non, on ne souhaite pas accumuler les mandats en jouant les éditeurs, gérants, photographes, graphistes, publicitaires, baby-sitters ou commercial. Cela s’appelle l’éthique, un truc devenu trop rare. On joue la carte du mérite, pas celle de la belle parole.
Un cadre de l’équipe de France semble croire que j’ai des préférés, ce qui n’est pas le cas et qui m’énerve profondément. Trimes souligne tout simplement en valeur un état d’esprit qui nous rejoint parce qu’il rend légitime notre besoin en compétitivité. Cela s’arrête là.
Forte tête ou pas, grosse tête, bah on croit en nous.
On est de plus en plus fier du contenu de Trimes.
Que cela soit le travailleur de l’ombre, Nicolas Hemet qui s’assure que je ne dise pas trop de conneries. Sacha Cavelier qui couvre le triathlon sous un axe inusité ou encore Xavier Garcin qui s’assure de nous rappeler les origines du triathlon. Tout cela, s’est le résultat d’une équipe qui s’est constituée par le besoin de redonner.
C’est drôle, ce week-end en lisant l’article sur le dopage de Sacha Cavelier, les questions se multipliaient. Est-ce que Sacha l’aurait écrit sans Trimes? Oui ou non, pas la peine de vous souligner ma fierté. Est-ce que cette publication a un impact sur le sport triple. Oui on non, je peux vous confirmer que les différents collaborateurs de Trimes me forcent à élever mon niveau.
C’est aussi cela le fruit d’une équipe. Avant, c’est moi qui soutenais, maintenant, ce sont eux qui soutiennent trimes en étant plus généreux.
Maintenant, à nous de continuer à faire nos preuves pour obtenir votre soutient financier avec l’abonnement participatif. Terminer un édito comme cela? Malheureusement, Trimes ne pourra pas continuer sur cette lancé éternellement sans votre aide.
Et cela se termine comme ça? Ouin.