Équipe de France – Le 3e dossard pour les J.O. de Rio, pas juste un duel entre Pierre Le Corre et Dorian Coninx ?

L’équipe de France de triathlon distance olympique est dans une situation idéale. En effet, avant même la fin du processus de qualification pour les prochains J.O. (système d’attribution des dossards basé sur les résultats de mai 2014 au 15 mai 2016 donc après la manche World Series de Yokohama), la France est déjà assurée d’avoir trois représentants masculins au départ.

De plus, avec l’Espagne et la Grande Bretagne, elle est l’une des rares fédérations à avoir des athlètes ayant déjà rempli les critères de pré-sélection. Avec une seconde place lors du test-event de Rio, Vincent Luis était indiscutable. David Hauss, 4e à cette même épreuve remplira le critère de second rang, ce qui lui vaudra de se faire confirmer l’obtention de son billet pour Rio en fait de saison dernière.

L’équipe dirigée par le DTN, Frank Bignet, a donc l’embarras du choix pour la suite. Le dossard sera attribué à sa discrétion en analysant l’ensemble des résultats sur la période olympique qui a débuté en mai 2014. Il ne reste donc que 3 épreuves pour que les postulants à ce 3ème dossard fasse leurs preuves.

Dans les faits, tous les athlètes français en mesure de prendre le départ d’une série mondiale sont encore sélectionnables. Cela comprend donc : Pierre Le Corre, Dorian Coninx, Anthony Pujades, Simon Viain et Aurélien Raphael.

Pour Raoul Shaw et Etienne Diemunsch, ils ne profitent pas du même soutien de l’équipe de France. Malheureusement, sachant que les athlètes étrangers sont aussi dans une lutte pour obtenir leur dossard et leur sélection, il serait très étonnant qu’ils puissent obtenir un départ en série mondiale (WTS).

Quant au champion du monde Junior de 2014, Raphaël Montoya, après une saison blanche, il est identifié comme un projet pour Tokyo 2020.

Un choix stratégique ?

Pour les Jeux Olympiques, on ressort généralement le fameux concept de domestique. C’est un athlète qui est sélectionné pour se sacrifier pour un ou deux leaders en natation et/ou vélo. C’est une formule qui aurait fonctionné pour Simon Whitfield (Beijing 2008) ainsi que pour les frères Brownlee (Londres 2012). Dans les faits, cela reste très discutable puisque le choix du troisième homme peut aussi être considéré comme un moyen d’éliminer un concurrent direct pour les nations à forte densité.

Un athlète qui n’a pas la faculté de nager avec les meilleurs et qui risque de sortir dans le second groupe pourrait compromettre les chances d’un coéquipier qui serait dans le groupe de devant. Dans cette logique, fournir un domestique à Vincent Luis – qui est reconnu pour sa constance à sortir dans le groupe de tête en natation – pourrait nuire aux chances de David Hauss de remonter s’il ne parvenait pas à sortir dans le premier pack. A l’inverse, offrir une police d’assurance à David Hauss compromettrait alors les chances de Vincent Luis de se séparer des meilleurs coureurs comme Richard Murray ou de Mario Mola.

On peut donc imaginer que le projet de domestique est en quelque soit oublié pour le moment. À moins que des résultats ou blessures entre temps puissent modifier la donne.

Alors, une sélection ouverte ? Ou surtout un duel entre deux athlètes ?

Logiquement, la fédération ne se contentera pas d’envoyer des athlètes faire de la figuration aux Jeux Olympiques, il y a toujours ce désir de remporter des médailles à Rio et à minima d’être finaliste. L’équipe de France ne se basera pas donc sur des potentiels mais des athlètes qui ont déjà fait leurs preuves. 

Les deux anciens champions du monde U23, Pierre Le Corre et Dorian Coninx partent avec une longueur d’avance.

Pierre Le Corre est d’ailleurs l’un des très rares francais à être monté sur un podium en WTS. Il a réussi cette exploit à Auckland, une course offrant un parcours de vélo similaire à celui Rio. Il ajoutera deux autres Top 8, malheureusement son milieu de saison sera plus difficile. Il reviendra tout de même en force en gardant son titre national.

Pour Dorian Coninx, seul athlète au monde à gagner les deux titres mondiaux, junior et U23 en deux ans, les choses vont très vite. À sa première véritable saison en WTS, il aura fallu apprendre très vite, il réussira aussi deux top 8 sur le circuit (6e Londres et 4e Hambourg). Tout comme son camarade, il a ensuite connu une période plus difficile et n’aura pu courir en pleine forme sur le test event de Rio.

À l’image de Vincent Luis qui aura réalisé sa plus belle performance à 26 ans, lorsqu’il fut le premier français à remporter une WTS, l’on peut penser que Pierre Le Corre et Dorian Coninx devraient continuer à progresser.

Ils ont donc 3 séries mondiales (Abu Dhabi, Gold Coast et Yokohama) pour en faire la démonstration et confirmer la longueur d’avance qu’ils semblent avoir.

Et les autres ?

Même si d’autres français ont réalisé de bons résultats la saison passée (Pujades, Viain, Raphaël), un TOP 8 olympique semble plus difficile à réaliser. Pour convaincre, il faudra en faire plus et seul un podium pourrait changer la donne. De plus, dans le jugement des résultats, l’absence des favoris pour les J.O. lors des premières séries WTS risque fort de compliquer les analyses puisque les dynamiques de courses pourraient être différentes et non-représentatives des scénarios habituels.

Est-ce qu’Aurélien Raphaël peut encore nous surprendre ? Il ne faudrait pas oublier que lui aussi a déjà terminé au pied du podium en WTS, avec une 4e place à Stockholm en 2013. Malheureusement, depuis son autre résultat le plus notoire reste une 9e place en 2015.

Pour Anthony Pujades, le potentiel est indéniable. Malheureusement, il lui a toujours manqué cette fameuse finition qui est souvent fatal sur la distance olympique. Mais lui aussi, il a deux top 8 à son actif (Hambourg 2015 et Stockholm 2014).

Pour finir Simon Viain, l’athlète qui est en progression constante et dont les Jeux olympiques arrivent probablement trop rapidement. Ses qualités en vélo et en course à pied sont très prometteuse pour l’avenir.

Que l’action commence… Rendez-vous le 4 et 5 mars pour la première étape.

3 commentaires
  1. Vincent Luis a gagné sa première course Série Mondiale à 26 ans!! et non 27 ans..
    il est né en 1989, donc en 2015, 26 ans 🙂
    merci pour l’article sinon..