Le Canada est l’une des nombreuses nations où les athlètes n’ont pas été en mesure d’atteindre les critères permettant d’obtenir une qualification automatique (top 8 à Rio ou Chicago) durant la saison 2015. Cela signifie que Triathlon Canada devra mettre en application la seconde phase.
Le comité techniquea identifié trois épreuves soit, Abu Dhabi, Gold Coast et Yokohama.
Pour qu’un athlète se qualifie en vertu de la phase 2 de nomination, il doit obtenir ou obtenu au moins un résultat parmi les huit premiers (top-8) à une épreuve de qualification de la phase 2 et avoir obtenu ou obtenir au moins un autre résultat parmi les huit premiers (top-8) à une épreuve de la WTS ITU (distance sprint ou standard) entre le 20 mai 2014 et le 15 mai 2016.
La ou les places de qualification de la phase 2 sont attribuées à un ou plusieurs athlètes qui obtiennent le ou les meilleurs résultats lors des trois épreuves énoncées.
Seuls Paula Findlay et Andrew Yorke ont déjà un top 8 à leur actif. Notre interprétation du critère semble nous faire croire qu’ils n’obtiendront pas de sélection automatique s’ils ne terminent pas à nouveau dans le top 8. Pour les autres, ils doivent impérativement obtenir deux tops 8 sur les 4 épreuves possibles (incluant Cape Town en Sprint).
De plus, afin de départager les athlètes en cas d’égalité, c’est le meilleur résultat sur les 3 épreuves identifiées qui primera.
Si plus de deux (2) athlètes du même sexe obtiennent le même résultat à l’une des épreuves énoncées à la section 3.2, ces athlètes seront classés selon le nombre de résultats parmi les huit premiers (top-8) et/ou le meilleur résultat obtenu aux épreuves de qualification de la phase 2. Toute autre situation d’égalité sera résolue en classant premier l’athlète ayant obtenu le meilleur résultat à une épreuve énoncée à la section 3.2 dont la qualité de la concurrence était la plus élevée.
Si aucun n’athlète ne rencontre les critères, Triathlon Canada sera alors forcé de rentrer dans un processus discrétionnaire.
Avant la sélection, il faut les dossards.
Chez les femmes, les Canadiennes sont pour le moment titulaires de 3 dossards. Sarah-Anne étant 43e et Paula Findlay à la 45e, elles sont très proches de perdre le place (coupure à la 51e place). Sachant que Paula Findlay sera absente en début de saison. Le Canada est loin d’être assuré de garder tous ses dossards. En contrepartie, Amélie Kretz pourrait remonter dans le classement et reprendre ce fameux 3e dossards.
Sur papier, le Canada a une équipe très dense avec Paula Findlay, Kristen Sweetland, Ellen Pennock, Joanna Brown et nos deux Québécoises Amélie Kretz et Sarah-Anne Brault. On assiste pourtant à une course à l’usure ou les blessures se sont multipliées.
Deux Québécoises olympiennes, est-ce que l’on peut rêver.
Isabelle Turcotte-Baird en 2000, Samatha McGlone en 2004 et Kathy Tremblay en 2008 et 2012 sont les québécoises qui ont participé aux Jeux Olympiques. Dans les faits, il n’y a jamais eu d’Olympiade sans une athlète originaire de la belle province.
Pour cette première étape de la série mondiale, nos deux Québécoises, Amélie Kretz et Sarah-Anne Brault seront les deux seuls représentantes du Canada. Évidemment, dans cette course après le temps, le report du début de saison des autres canadiennes s’explique avant tout par des retards dans leur préparation causés par des pépins physiques.
Pour Amélie Kretz et Sarah Anne Brault, la porte est donc bien grande ouverte.
Amélie a déjà démontré qu’elle avait le potentiel pour faire un top 8 en série mondiale. Elle est une athlète moderne qui offre un profil complet, capable de répondre aux attaques dans les trois sports.
Sarah Anne Brault a deux top 8 à son actif. Après une saison 2015 plus difficile, on espère que l’athlète réussira par rebondir cette saison. Ces deux athlètes profitent toujours du squad de Jamie Turner et s’entrainent donc avec l’imbattable Gwen Jorgensen.
Nos deux Québécoises ont sans conteste le potentiel pour obtenir leur qualification. Elles partent en quelque sorte avec une longueur d’avance.
Pour leurs coéquipières ont toutes eu de grands succès dans le passé. Au lieu d’espérer obtenir un niveau cde compétitivité jamais obtenu auparavant, on est avec des athlètes qui espèrent retrouver leurs anciens niveaux.
Kristen Sweetland, ancienne championne du monde junior et médaillée en série mondiale, elle a été forcée de retarder sa rentrée. Paula Findlay, elle était tout simplement imbattable en 2010 et début 2011, l’Olympienne de Londres est dans la même situation.
Ellen Pennock et Joanna Brown sont les deux athlètes qui pourraient aussi évoluer sur le circuit de la série mondiale et donc éligible pour la sélection olympique. Ces deux athlètes sont des anciennes médaillés des championnats du monde U23.
Et les hommes?
Chez les hommes, la situation est encore plus compliquée. Le Canada est pour le moment titulaire d’un seul dossard. Cela s’explique par le fait que Kyle Jones a longtemps été écarté de la compétition. L’arrivée express de Tyler Mislawchuk sur le circuit ne lui a pas permis d’accumuler pendant toute la période olympique (mai 2014). C’est donc Andrew Yorke qui est le seul titulaire d’un dossard. Les choses pourraient rapidement évoluées.
Même si Kyle officiera comme le vétéran puisqu’il a déjà participé aux Jeux olympiques, il profite du squad de Joel Filliol et cotoit des athlètes comme Richard Murray et Mario Mola.
Les trois Canadiens ont des profils très différents. Tyler Mislawchuk est celui qui a démontré le plus fréquemment qu’il pouvait se maintenir dans le groupe de tête après la natation. À seulement 22 ans cette saison, il devrait continuer à progresser. Andrew Yorke est l’un de ces athlètes qui sont très forts à vélo et qui continuent de progresser en course à pied. L’Ontarien a récemment signé un temps de 14:20 sur 5k intérieur.
À cela, il faut ajouter Russell Pennock et le québécois Alexis Lepage. Ces deux athlètes ont réussi à se hisser dans le top 10 au dernier championnat du monde U23. Probablement encore trop jeunes pour se faire valoir, Russell Pennock sera au départ de la série mondiale d’Abu Dhabi et aura donc aussi sa carte à jouer pour obtenir sa sélection. Pour Alexis Lepage, ayant participé à plusieurs séries mondiales en 2015, on imagine que cette expérience pourra se répéter et il pourra lui aussi obtenir une chance.
Malheureusement, dans tout ce processus, il faut se rendre à l’évidence que les Canadiens ont encore du chemin à faire. Ces athlètes se battent pour une sélection et on est encore loin d’un stade où il est possible d’aspirer à une médaille olympique.