Édito > l’usure ou pas.

Hier, une bombe est sortie. Herbert Krabel du site web Slowtwitch a décidé de quitter sa position d’éditeur en chef. Ses raisons avouées publiquement mentionnent un emploi du temps imposant des voyages qui ne lui permet pas de passer assez de temps de qualité avec sa famille. Évidemment, en connaissance de cause, on ne peut que le rejoindre sur cet aspect. Le monde du triathlon est tellement vaste, qu’on a toujours la peur de passer à côté de quelque chose. 

Le week-end dernier, par exemple, le calendrier était très, très chargé. Entre Ironman, Abu Dhabi WTS, les courses continentales, les championnats de France de cross, un Ironman 70.3 en Asie et un autre en Amérique du Sud…. Trimes n’a pas parlé des coupes continentales de Clermont (USA) et de Wollongong (AUS). Ces courses sont pourtant aussi des étapes déterminantes pour des athlètes en développement. Évidemment, c’est facile de couvrir Vincent Luis, parce qu’on a l’assurance que l’intérêt sera au rendez-vous, mais pour nous, couvrir l’émergence de talents reste un impératif. Au résultat, on a un sentiment de culpabilité de ne les avoir pas couvertes. Malheureusement.

Dans le cas de Herbert, c’était perceptible (enfin selon nous) d’une perte d’intérêt pour le sport. La couverture du triathlon est très cyclique et il y a forcément le sentiment de l’usure qui fini par s’imposer, ou si tu préfères, de lassitude. La problématique du milieu est qu’il est souvent difficile de faire du vrai journalisme. Décrire une situation sera décriée par un entourage. Ce n’est même plus une question de neutralité, mais le besoin d’enjoliver un milieu. Toutes les courses sont décrites avec un incroyable plateau. Un excellent exemple ; Ironman Whistler présentera la même journée que l’Ironman, un 70.3. Pour les médias, c’est une très grande nouvelle, dans la réalité, cela cache un événement qui est déjà en perte de vitesse. 

Alors, elle vient d’où cette fameuse lassitude ? D’un manque de motivation ? Et l’éternelle recherche de l’excellence alors ? L’ennemi numéro un, c’est lorsque tu crois que tu ne peux pas mieux faire et que ton mandat finit par être un remplissage de cases…

Moi, je préfère souligner la victoire de Cam Brown pour la 12e fois Ironman New Zealand à 43 ans et 8 mois. Elle démontre justement que certains sont imperméables à l’usure. Il est avant tout encore à ce niveau pas parce qu’il a une recette magique pour lutter contre l’âge, mais bien parce qu’il a su garder intact son amour pour le sport.  

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