On refait la course avec Emmie Charayron, 6e à ITU Abu Dhabi WTS

Emmie Charayron a fait forte impression sur l’ouverture du circuit WTS, le week-end dernier à Abu Dhabi en venant prendre une 6ème place au terme d’une course impressionnante. Première et unique française ayant déjà accédé à un podium mondial, Zéles (petite sœur de Trimes) l’a rencontrée à l’issue de la course.


Comment s’est déroulée ta course ? Quelles ont été tes sensations sur cette rentrée internationale ?

J’ai fait un bon départ en natation, le travail d’hiver a payé. Je continue donc de travailler prioritairement dessus.

Comment as tu géré le vélo ? Y’a t-il eu des risques de chutes ? Comment s’est passée la remontée jusqu’au groupe de tête (quelle dynamique) ?

En vélo, Nicola rejoint mon groupe au bout de 3km. Comme d’habitude elle travaille fort pour revenir sur la tête, bien aidée cette fois par Ashleigh Gentle. Les groupes se rejoignent à l’avant-dernier tour, comme souvent les filles sont nerveuses à l’approche de T2, pas forcément très lucides après un vélo exigeant avec beaucoup de relances. J’entends la chute derrière moi dans la dernière ligne droite. Je rentre troisième dans le parc, je me sens en forme.

Et en sortie de T2, comment as tu attaqué la course à pieds ? As-tu pensé que ta 1ère place tiendrait jusqu’au bout ?

En course à pied, comme c’est ma première course de l’année, que je n’ai fait ni cross ni course sur route, la gestion des 10km n’est pas optimale. Je sécurise ma place. Je suis heureuse de cette 6ème place en WTS sur distance olympique.

Comment prends tu cette 6ème place ? Cela te rassure-t-il pour ton projet pour Rio ? Pense tu qu’une telle place peut être pour toi le signe de quelque chose de mieux qu’une qualif, un gros résultat ?

Les JO sont loin, j’ai réussi Abu Dhabi parce que je me suis focalisée sur cette course. Maintenant je n’ai que Gold Coast en tête. On parlera de Rio ou de la série mondiale en temps voulu.

Et sur le plan émotionnel, comment s’est passé cette course ? Par rapport à Laurent, comment l’as tu vécue ?
Je m’étais préparée à l’hommage à Laurent qui a eu lieu 30′ avant la course, car il ne fallait pas perdre mes moyens pour la course. Contrairement à ce que les gens croient, l’émotion liée à la disparition de Laurent ne me transcende pas pendant la course. Au contraire, ça déstabilise. Ce que ça m’apporte, c’est de penser à tout ce qu’il m’a appris.
 Comment se passe ton quotidien avec ta nouvelle équipe, d’ailleurs ?

Je suis sur Sète la plupart du temps. Je nage avec Bertrand Venturi, nageur d’eau libre. Laurent avait prévu des séances avec Bertrand cet hiver, je me suis donc tournée vers lui dès novembre. Pour le vélo et la course à pied, mon père est celui qui me connaît le mieux, compétent et impliqué. Je vais chercher la compétence où j’estime qu’elle est la meilleure et la plus impliquée dans mon projet. Je m’entraîne seule car les séances, les allures sont construites pour moi. Le club de natation de Sète (le SNEDD) me permet de m’entraîner dans d’excellentes conditions. Le club du guidon sétois m’invite régulièrement sur des sorties vélo, ça permet de jouer dans un peloton.

Et qu’est-ce que sera la suite pour toi ?

Je pense que l’hiver a été court, qu’il me manque du foncier. On va retravailler dès cette semaine pour préparer Gold Coast car la course sera plus difficile qu’Abu Dhabi. Peut-être qu’on n’aura pas le temps de progresser d’ici Gold Coast.

 

Vous pouvez retrouver les articles concernant le triathlon féminin et ses athlètes sur Zéles (http://www.zeles.org/ ).

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