L’analyse d’une course ne devrait pas se limiter aux premiers. À chaque course, on voit des athlètes émergeant passer des caps. Certains brulent les étapes et on voit de plus en plus de U23 truster le top 20 de la série mondiale. Le Suisse Adrien Briffod en fait désormais partie. Avant de faire une entrevue plus étoffée avec lui, on a voulu échanger avec lui sur sa récente performance. Cette 17e place est synonyme d’un cap de franchit et annonciateur d’une future belle carrière internationale.
Malgré ton jeune âge, tu faisais ton retour dans une WTS. C’est un milieu où il faut faire sa place et prendre confiance, dans quelles conditions tu t’es présenté.
C’était la 4e fois que je me présentais sur une wts, j’en avais fait 2 en 2014, mais cela ne c’était pas du tout bien passé.
Je savais avec les 3 autres courses que j’avais que le niveau est vraiment différent quand coupe d’Europe, mais la semaine précédente je gagnais une course du circuit suisse avec presque 30 secondes d’avance sur Sven Riederer. Donc, j’avais un bon pressentiment que je pouvais faire quelque chose de bien.
Est-ce que ta dernière participation en 2015 (Stockholm) t’avait ouvert les yeux sur certains de tes points forts et faibles?
À Stockholm, j’avais vu que je devais encore améliorer ma natation pour pouvoir sortir le mieux possible de l’eau et que même si je me sentais fort à vélo et en course à pied, je devais encore m’améliorer dans ces disciplines.
Les attentes de la fédération?
La fédération suisse n’a pas beaucoup d’attente avec les jeunes comme nous pour nos premières WTS, elle souhaite que l’on prenne de l’expérience pour les années futures. Je pense que sur cette course, les attentes étaient surtout de ma part.
La natation était assez compliquée à Cape Town, est-ce que tu avais conscience de l’importance de la position au départ?
Oui, la natation était assez compliquée avec toutes ses bouées. Je savais que je devais bien partir pour éviter d’être dans la masse à chaque bouée, mais avec le numéro que j’avais, je ne pouvais pas vraiment choisir la place au départ.
Comment se passent les premiers mètres pour toi?
Le départ se passe super bien, mais après 75 m, je me fais nager dessus et je me retrouve plutôt à l’arrière du pack. À la reconnaissance, j’avais repéré un petit courant plus fort d’un côté qui m’a permis de reprendre quelques places.
Les passages des bouées…
Pour les bouées, je n’ai pas trop modifié les trajectoires mise à part la première bouée, où j’ai pris un peu plus à l’extérieur. Cela m’a permis de reprendre des places, car je me suis plus fait ralentir par les adversaires.
Tu sors de l’eau devant un athlète comme Mario Mola, j’imagine que c’est très positif…
Depuis le début de l’année, j’ai vu que je nageai de mieux en mieux. À Mooloolaba, j’étais sorti avec les premiers. Mais oui, quand Mola m’a passé à côté à la transition, cela m’a conforté sur mon effort dans l’eau à Cape Town.
Le départ du vélo…
Au départ vélo et comme assez souvent, je ne me sens pas super bien, donc j’espère juste rester dans le groupe à Mola. Dans ma tête, je me dis effectivement qu’il y a toujours une chance de revenir sur l’avant.
La dynamique?
Entre le premier et le deuxième tour, je vois que l’écart avec la tête n’a changé que de 2-3 secondes. Ce qui pourrait être assez positif, mais une section du parcours vélo était vraiment technique, ce qui a avantagé le 1er groupe, car après ces passages, nous mettions du temps à nous réorganiser.
En T2…
Quand je pose le vélo, je me rappelle que les chaussures de course sont dans la boîte, ce qui est un changement à part rapport à d’autres courses. Je pense que c’est toujours possible de rattraper 2-3 personnes du premier groupe.
Quand on arrive avec un aussi grand groupe, il faut toujours essayer de faire la meilleure transition possible et partir en tête, ce que j’arrive super bien à faire. Après 200m je me retrouve en tête du groupe.
Est-ce que tu réalises rapidement que tu as un coup à jouer?
J’ai assez vite remarqué que le top 20 était jouable, car j’ai réussi à suivre Mola sur un peu plus de 1 km. Je devais quand même bien gérer la fin de la course pour éviter d’exploser sur le dernier kilomètre. Dans le 2e tour, je voyais que j’arrivais bien à garder ma place.
Et cela se joue pas mal au sprint…
Quand on est rentré dans le stade, on était un groupe de 5, donc je savais que ça allait se jouer au sprint, mais à ce moment j’ai commencé à avoir des crampes au ventre que j’avais depuis 2 jours. Je n’ai pas trop réfléchi à ça et je me suis dit il te reste 500m, donc fait le meilleur dernier 500m. À 200m je décide d’accélérer, ce qui me permet d’être premier du groupe, mais sur la dernière ligne droite je me refais doublé.
Ce résultat pour toi, c’est…
Cette 17e place me permet de confirmer que j’ai le potentiel de faire des super résultats. Je pense qu’il me donne plutôt une certaine confiance pour les prochaines courses et savoir que je peux rivaliser avec les meilleures.
La suite…
Je vais continuer avec la WTS de Yokohama et d’autre WTS pour augmenter mon ranking mondial. Et pour la suite de confirmer que je suis un des meilleurs suisse et que je puisse me qualifier pour les Jeux olympiques de Tokyo. Après comme je fais aussi des études d’ingénieur à côté c’est de passer mes examens fin juin.
Petite faute « Je savais avec les 3 autres courses que j’avais que le niveau est vraiment différent quand coupe d’Europe, »
Sinon article intéressant! Un jeune à suivre