ITU Cape Town > Luis attaque

L’équipe de France de triathlon tentera d’effacer un début de saison presque terne avec la troisième étape de la série mondiale de Cape Town. La seule étape africaine de WTS marquera le retour à la compétition de Vincent Luis. 3e mondial en 2015 et second au test event de Rio, les attentes sont très grandes.

Un modèle à Luis.

Déjà en 2015, Vincent Luis avait décidé de faire les choses autrement, la qualité avant la quantité. Malgré un calendrier international de plus en plus sollicitant, plusieurs ténors semblent démontrer qu’il est possible de rester performant tout au long de la saison. Cela ne signifie pas que ce modèle est pour tout le monde.

Vincent a décidé de prendre son temps afin de préparer les Jeux Olympiques. Le pari semblait risqué, mais pourtant si logique. Accumuler les voyages synonymes de décalages horaires et de possible maladie, c’est une prise de risques non négligeable. Avec Abu Dhabi et Gold Coast, on a vu plusieurs athlètes tomber au tapis, Nicola Spirig, Richard Murray et d’autres…

Même si Mario Mola semble s’instaurer comme l’athlète référence, on est encore très loin d’avoir un tableau complet des forces en place. Javier Gomez n’est toujours pas revenu, les Browlees sont encore à court et on est en attente de plusieurs athlètes dont nos français, David Hauss, Pierre Le Corre, Dorian Coninx et Aurélien Raphael.

Au final, on n’a toujours pas retrouvé les dynamiques habituelles du circuit au tapis bleu. Alors, non, Vincent Luis n’a probablement pas manqué grand-chose.

En contrôle de Luis.

Celui qui aura du succès à Rio, c’est celui que se sera montré le plus en contrôle face aux différents événements. Même si sa première victoire à Hambourg peut être vu comme un élément déclencheur dans sa carrière, c’est avant tout sa seconde position au test event qui reste dans nos mémoires.

Vincent Luis est l’équivalent de Javier Gomez, il n’a plus besoin d’artifice pour se retrouver dans le groupe de tête. Rares sont ces athlètes qui partent avec cette certitude. Le champion du monde junior de 2008 est désormais reconnu comme l’un des meilleurs coureurs à pied. Il sait tirer profit d’une course, quelle que soit sa dynamique. Encore là, il rejoint les ténors de la discipline.

De plus, contrairement à la majorité des athlètes, Vincent Luis est en plein contrôle de son environnement d’entrainement. On est à mille lieues du rapport traditionnel coach-l’athlète, maitre et exécutant. Vincent a choisi ses intervenants et cela se sent. Il connait ses besoins.

Cape Town, une étape importante pour Luis.

Après Hambourg en 2014, Cape Town était son second podium en carrière en série mondiale. Mais ce résultat était surtout marquant puisqu’il l’a obtenu sur la distance olympique (natation raccourcie à 750 m). Pour cet athlète qui a longtemps été perçu comme un spécialiste du sprint, la barrière était enfin franchie.

Pré-sélection…

On parle souvent d’athlètes déjà sélectionnés pour les Jeux. Dans les faits, lorsqu’un athlète obtient son laissé passé presque 10 mois à l’avance, il doit encore prouver qu’il est en forme à quelques mois de l’échéance finale.

Questionnement…

Le triathlon a cette obsession avec les domestiques. On a déjà la certitude que les britanniques utiliseront cette aide pour instaurer une dynamique plus aggressive. Sans parler d’une majorité, certains de demandent si Vincent Luis ne devrait pas se mériter un domestique. Cette décision pourrait évoluer en fonction de ses futurs résultats. Cela reste encore très probable sachant que Pierre Le Corre et Dorian Coninx pourraient eux aussi prétendre à une médaille à Rio.