Ce qu’on a appris > ITU Gold Coast – La fin d’une ère?

Deux étapes de la série mondiale sont déjà passées et pourtant les interrogations se multiplient. Voici quelques-unes de nos notes.

Le coup de génie d’Helen Jenkins. 

Voilà, il restait une place pour deux, avec la sélection de Vicky Holland et Non Stanford, Jodie Stimpson et Helen Jenkins se retrouvaient dans un duel à distance. Il est important de se rappeler qu’à Abu Dhabi, c’est Jodie Stimpson qui l’avait emporté et Helen Jenkins avait dû se contenter d’une 3e place. Dans ce cas, Jenkins avait manqué de vitesse sur la fin.

Chez Trimes, on le dit souvent, les courses peuvent se jouer sur des détails. Les deux Britanniques étant très bien placé au classement de la série, elles avaient l’honneur de pouvoir choisir en première leur position sur le ponton. En tout logique, Stimpson prendra le côté extérieur pour ne pas se faire enfermer avec le courant. 

Jenkins aurait dû se placer à côté d’elle, mais au contraire, elle a fait le choix de se placer au milieu de ponton. Résultat, Stimpson ne pouvait plus faire cette course en mode marquage. Sans pouvoir affirmer que cela a déstabilisé Jodie, on peut imaginer que cela lui a compliqué la tâche. Au final, Stimpson sera dans le troisième groupe à vélo et ne sera jamais en mesure d’être dans la course.

Maintenant, la sélection restera problématique parce qu’ils doivent choisir entre les deux gagnantes de la série mondiale…

Le grand perdant de la semaine…

Richard Murray, qui était sur une pente ascendante depuis sa victoire Edmonton en 2015, avait démontré qu’il pouvait désormais limiter les dommages en natation. Malheureusement, un virage mal négocié l’enverra au tapis. Résultat, clavicule cassée et une fracture à un doigt. À seulement 120 jours des jeux Olympiques, ce contre temps pourrait être fatal. Quand on connait l’importance des Jeux pour un athlète, c’est très dur.

Un parcours vélo à la limite…

Certains passages étaient très serrés et mettaient en valeur pas seulement ceux qui appuyaient forts sur les pédales, mais aussi ceux qui étaient les plus à l’aise sur ce style de parcours, contrairement à d’autres courses, certains l’ont très bien exploité et sur l’ensemble, on a vu des athlètes nettement plus fatigués après le vélo. Cela aura un impact sur les prochaines courses.

Helen Jenkins, Andrea Hewitt et Flora Duffy ont donné une clinique. En seulement 20 kilomètres, elles se sont munies d’une avance de 2 minutes. Avec Zaferes, True et Jorgensen dans le groupe des poursuivantes, c’était à elles de faire le travail. Elles n’ont pas su y répondre. 

La surprise en natation…

Que cela soit Varga ou Shoeman qui contrôle l’effort dans l’eau n’est pas véritablement une surprise. Mais, voir Alistair Brownlee sortir avec Mario Mola à ses côtés a bouleversé le reste de la course. Johny était déstabilisé de ne pas avoir son frère proche de lui à vélo. La sélection habituelle n’a pas eu lieu.

Cela est probablement une question de temps… ou pas. 

Face à des écarts réduits après 1500 mètres, on essaye de trouver les raisons. Est-ce qu’une première bouée plus éloignée a permis d’offrir plus d’espace et de limiter les luttes. Est-ce que les athlètes sur l’extérieur ont vraiment obtenu un avantage sur les autres, oui, cela a probablement aidé Mario Mola, mais l’espagnol continue à progresser et cela ne fait aucun doute. La marge a exploiter est de plus en plus mince. 

Gwen Jorgensen, série brisée, mais après?

La victoire de Helen Jenkins vient mettre un terme à une série de victoires qui aura duré 2 ans. Évidemment, c’est un aspect déterminant puisqu’il permet de mettre les autres filles en confiance. Elles savent désormais que c’est possible. On peut imaginer que certaines filles seront désormais plus agressives. Avec son absence à Cape Town, elle pourrait se retrouver très loin au classement de la série mondiale.

Ce qui est très étonnant, c’est que la grande Américaine ne peut pas véritablement compter sur des alliées et ironiquement, il y a désormais une sorte d’alliance chez ses adversaires.

La marge…

Les Britanniques réduisent la marge, Jenkins ne perd que 40 secondes sur 10 kilomètres sur Jorgensen. Ce n’est plus la minute trente comme dans le passé. 

Coup de chaud?

Dans l’interprétation des résultats, il faut toujours se questionner si certains éléments extérieurs peuvent avoir faussé les résultats. En fait, pour être plus juste, il faut se demander si des athlètes étaient mal adaptés aux conditions de courses.

Est-ce que Mario Mola était si supérieur à Jonathan Brownlee. Il faut faire attention, rappelons-nous d’Abu Dhabi en 2015 où il passe a coté de sa course et gagne les deux autres courses après. Il y aura forcément une réaction et dans le cas de Gold Coast, la chaleur l’a handicapé.

En analysant les résultats, Mario Mola sort à 23 secondes de Jonathan Brownlee de l’eau, lorsque tous les meilleurs seront réunis à la même course (dispertion entre Europe et Océanie), le scénario à plus de chance d’être très différent. 

Des critiques à l’organisation…

Dans ce monde opaque, on nous a clairement fait comprendre que l’organisation était passée a coté. L’eau était chaude, pas d’éponge, pas de glace. La surchauffe d’athlètes non adaptés à ces conditions était inévitable. 

Alistair brisé?

Voilà, pendant le vélo, on a cru qu’on allait avoir droit à une longue infopub pour Boardman puisqu’Ali semblait déterminé à imposer sa loi à deux roues.

En course à pied, on a tout de suite vu que l’actuel champion du monde était embêté et qu’il était toujours ennuyé par une douleur à la cheville. Sachant qu’il avait mis un terme à sa saison après le test event de Rio pour se faire opérer le plus rapidement possible, le bobo semble toujours là.

Tout indique qu’il aurait subi une intervention au ligament latéral à sa cheville, si cela est le cas, 12% des opérés ne retrouvent pas leur pleine faculté. Tout cela reste un mystère parce qu’on ne sait pas grand-chose de sa préparation, mais la marche semble très haute pour Rio.

À moins que cela se soit aggravé durant, les scénarios sont nombreux.

Est-ce que le grand frère pourrait se contenter d’aider son petit frère pour gagner les Jeux?

Super mario?

L’espagnol a le champ libre, partant à Cape Town, il pourrait profiter d’une très confortable avance au classement mondial. Il n’aura donc pas a sacrifier un possible titre mondial pour sa quête olympique.

Le développement de Mario Mola fait rêver par sa régularité. Habitué à obtenir le meilleur temps en course à pied, sa grande force est sa confiance dans la discipline finale. 

Avant d’avoir des soupçons, oui, l’espagnol se dévoile peu durant la partie cycliste, mais c’est le jeu. Ce sont aux autres de passer à l’attaque. 

Des athlètes qui montent?

Il faut regarder du côté de l’Australie, Ryan Bailie 4e, Ryan Fisher 5e, Jacob Britwhistle 9e, la densité est là et s’explique aussi par l’enjeu relié à cette course. Bailie gagne d’ailleurs son dossard olympique à Gold Coast. 

Emma Moffatt gagne aussi sa sélection, elle devient la première triathlète australienne à obtenir à trois reprises sa sélection olympique. 

Joe Maloy (USA) et Marten Van Riel (BEL) obtiennent des résultats majeurs qui démontrent que ces athlètes continuent leur progression. 

Avec un nouveau podium, Fernando Alarza semble inévitable comme troisième espagnol à Rio.

Trois canadiens à Rio?

Avec la 11e place de Tyler Mislawchuk, il obtient un classement qui lui permet d’obtenir un 3e dossard pour le Canada. Oui mais, aucun canuk ne sera à Cape Town…

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