Aurélien Lescure est un triathlète talentueux qui à du se battre pour se faire une place sur la scène internationale. Son dernier combat aura été une blessure qui l’a écarté du circuit durant la période olympique. Celui qui représente désormais la Turquie à dû faire preuve de patience. On s’est entretenu avec lui pour faire le point sur la situation. Aurélien sera en action ce dimanche du coté du Mexique pour son ultime chance d’obtenir un dossard pour les jeux.
Tu étais absent de nos écrans de contrôle pendant un bon bout de temps… peux-tu nous en parler?
Effectivement, l’année dernière à 2 semaines de mon premier objectif à la WTS de Cap Town, alors que je me sentais vraiment en forme suite à un stage à Font Romeu, j’ai ressenti une violente douleur au tendon d’Achille. Après examen échographique, rien de grave n’apparait donc je suis autorisé à faire la course malgré la douleur très forte. Mais cela a été une grosse erreur et j’aurai dû écouter mon corps, car, après avoir fait la course en boitant, il m’était impossible de marcher et à mon retour en France, le diagnostic était bien plus grave : rupture partielle.
D’après ce que j’ai compris, alors que tu pensais être de retour, tu t’es à nouveau blessé?
Tout à fait, après 5 mois de soin j’ai pu reprendre doucement la course à pied et commencer à planifier des objectifs, c’était un grand bonheur, mais de courte durée, car malgré ma prudence, une nouvelle douleur est apparue et m’a forcé à couper à nouveau jusqu’au mois de janvier. En janvier j’ai repris par des footings de 10′ avec 1′ de course et 1′ de marche. Ce n’est finalement qu’en mars soit après 11 mois d’arrêt que j’ai vraiment pu recourir un peu plus normalement (45 minutes à 12-13km/h).
Est-ce que tu as pensé tout arrêter? As-tu eu l’impression que ton corps ne voulait plus?
Oui, toutes les idées négatives viennent à l’esprit. Heureusement j’ai été bien accompagné par mon staff médical, mais aussi mes proches, mes sponsors…
Comment cela s’est passé avec tes partenaires et ton entourage?
J’ai dû être dur à supporter pour mes proches pendant cette période, j’étais triste tout simplement de ne plus pouvoir faire ce que j’aime. Heureusement, ils ont été là pour me soutenir et en particulier Laurie. Du côté de mes partenaires, j’ai été transparent avec eux et je leur donnais des nouvelles régulièrement même si celles-ci n’étaient pas très bonnes. J’aime travailler dans une relation de confiance mutuelle avec eux et ils ont tous été compréhensifs (peu de sportifs de haut niveau n’ont pas vécu d’absences de plusieurs mois, cela fait parti du métier) et m’ont renouvelé leur confiance pour cette année.
J’imagine que pendant tout ce temps, tu as pu nager beaucoup, est-ce que cela ne peut pas être bénéfique à long terme?
Bien sûr, il y a eu des jours où cela n’a pas été facile de trouver la motivation pour s’entraîner dur en natation et en vélo. À quoi bon, si c’est pour ne pas pouvoir faire de compétitions je me disais lorsque cela devenait trop dur. Un sportif de haut niveau a besoin d’objectifs concrets et là, je les perdais parfois de vue. Heureusement j’ai pu compter sur mes partenaires d’entraînement du Triathlon Toulouse Métropole en particulier, Julien Eloi, Victor Rossard et Charlie Mercier avec qui j’ai nagé tout l’hiver.
Aujourd’hui, je suis content d’avoir fait cet effort de progresser en natation et en vélo, car cela me servira pour la suite de ma carrière, c’est sûr!
En conséquence de tous ces contretemps, j’imagine que le projet olympique est très compris…
L’objectif olympique est compliqué, mais toujours réalisable si je joue le new flag européen. Actuellement Thomas Springer le possède avec 480 points d’avance sur moi et il a déjà son quota de 6 courses. Un podium à Huatulco me permettrait de m’en rapprocher fortement et alors tout serait jouable sur la dernière course de qualification…
Est-ce qu’il t’a fallu se battre pour rester motivé?
Je suis motivé, j’aime le triathlon, j’aime ce que je fais donc pas problème à ce niveau-là! Je n’ai pas vraiment changé de nationalité dans le but des JO, c’était essentiellement pour pouvoir faire les courses que je veux au niveau international et me confronter aux meilleurs, en particulier sur les WTS donc, même s’il n’y a pas les JO, il y a de très beaux objectifs à réaliser!
Et les prochaines étapes? J’imagine qu’on doit te souhaiter de retrouver la WTS au plus vite…
Oui je suis pressé de retrouver la WTS, mais pour l’instant je me concentre sur la qualif aux JO et je ferai le point après le 15 mai…
Quel résultat te satisferait ?
Il y a deux mois, je reprenais à peine la course à pied et je ne pensais pas refaire de courses avant le mois de juin donc je suis déjà content des 3 courses que j’ai réalisées avec si peu de préparation à pied (3e à Sharm El Sheikh, 10e à Chengdu et 1er à Salinas). Pour continuer la course aux JO, il me faudrait à minima un top8, donc je me fixe ça comme objectif, mais sans limite bien entendu!