Maurice Clavel est un pro qui détonne dans la communauté pro. L’an passé, on avait déjà découvert ce nouveau talent franco-allemand. À Aix-en-Provence 70.3, il obtiendra son premier résultat majeur dans sa seconde nation. Trimes s’est entretenu avec lui pour en savoir plus…
On s’était parlé l’année dernière, on en avait d’ailleurs profité pour souligner le fait que tu étais franco-allemand. Est-ce que la communauté francophone semble plus au fait ?
Oui! J’ai eu cette impression en entendant les encouragements des spectateurs durant la course. Mais aussi, j’ai remarqué que j’étais beaucoup plus suivi sur les médias sociaux par des Français.
Est-ce que cela répond à un souhait… Aix était lié à ce désir ?
Je le prends comme cela, si je fais plus de courses en France et que j’y obtiens du succès, automatiquement, je gagnerai le coeur de la communauté francophone. Je voulais faire Ironman 70.3 Aix en Provence, parce que j’apprécie beaucoup cette région, le parcours est extraordinaire et en plus, c’est facilement accessible en voiture depuis Freiburg (Allemagne).
Dis-moi, la culture du triathlon entre l’Allemagne et la France semble très différente…
Question très pertinente, je ne connais pas assez la scène en France. Par contre, quand je faisais le check-in samedi soir, je remarquais un public très jeune. Plusieurs montaient leur vélo tout juste devant le check- in ! Il y a encore une certaine simplicité, cela semble être la différence majeure entre les deux pays. En Allemagne, le triathlon est devenu plus qu’un sport, un véritable « lifestyle », dans cette dérive, tout est très fixé sur l’apparence et l’aspect matériel, le sport a perdu de sa virginité et de sa simplicité…
Lors de ton arrivée, disons que c’était assez facile de savoir que tu étais très satisfait de ton résultat. On n’est pas habitué à voir un athlète aussi expressif Tu sembles plus heureux que la moyenne…
C’est peut-être vrai ! Pour moi, une place sur un podium, c’est toujours quelque chose de très particulier. D’autant plus que ma préparation pour Aix ne s’est pas très bien déroulée. Une sinusite mi-avril puis fin avril, je me suis cassé une côte. J’étais alors incertain sur mes possibilités de pouvoir me présenter à Aix, mais pour plusieurs raisons, je voulais vraiment être présent. À la fin, ce résultat était donc une surprise et puis c’est toujours en honneur de franchir la ligne d’arrivée !
Parle-nous de ta performance à Aix, comment cela s’est déroulé pour toi ?
Au total, je suis très satisfait en globalité de ma performance. Quand j’ai appris que le 70.3 serait sans la natation, j’étais en accord avec cette décision et de toute façon, cela n’avait pas réellement d’influence, parce que je me considère comme un nageur assez fort. Une fois sur le vélo, en partant le 39e, cela m’a motivé pour reprendre le plus d’athlètes possible.
Avec ce mode de départ qui lançait un athlète toutes les 20 secondes, je crois que cela a rendu la course plus fair-play (sans drafting) ! J’en profite pour faire un gros compliment à l’organisation qui a su s’adapter aux conditions ! Pour la course à pied, cela est toujours très éprouvant, encore plus à Aix, mais cette fois-ci, je pense avoir géré mes forces. En fin de compte, j’ai tout donné et au final Bertrand (Billard) était tout simplement plus rapide, je ne peux que le féliciter !
Ah moins que je me trompe, mais tu sembles être très habitué à la seconde place… Abu Dhabi, Barcelone, Euro 70.3 2014… cela ne joue pas un peu dans ta tête ?
Non, pas du tout, je n’en fais pas tout un plat surtout qu’à Barcelone, j`ai perdu la course contre Jan Frodeno. Aux Euros 70.3, c`était seulement mon 3e « half ». J’essaye de toujours tout donner, alors les premières places vont bien finir par arriver, il faut simplement faire preuve de patience !
Est-ce que ton résultat à Aix-en-Provence change tes plans pour la suite ? Je sais que tu préfères attendre pour l’Ironman…
Non, cela ne change rien, je vais continuer à suivre mon plan de courses pour 2016. L’Ironman, peut-être en 2017.
Et la suite ?
Cela passera par 70.3 Barcelona, 70.3 Kraichgau puis Challenge Half Heilbronn et 70.3 Wiesbaden
Est-ce que tu t’entraines toujours avec le groupe de Sebastian Kienle ?
En fait, on a toujours le même entraineur soit Lubos Bilek. Alors, quand c’est possible, je partage des entrainements avec Sebi.
Tes objectifs ? Gold Coast est dans la mire ?
Le but ultime, ce sont les mondiaux à Moololaba. Après, il faut voir si ça vaut le coup, parce que le déplacement pour l’Australie reste un investissement financier conséquent. Le but y serait de faire un top 10.