Ironman 70.3 Chattanooga > Résumé de course de l’intérieur

Crédit photo de couverture : Luis Fabian Prato.

 

J’avais décidé de m’aligner sur le 70.3 Chattanooga pour commencer la saison plus tôt et me donner des objectifs réalistes en cette sortie d’hiver (oui, sortie d’hiver, il neigeait sur le Québec le 16 mai) sur la nage et la course à pied.

Une blessure au genou a fait que j’ai du oublier ces objectifs, mais pouvant prendre le départ à la course en respectant une allure très modérée et indolore pour mon genou, j’ai décidé d’y faire le touriste.

Certains diront que ça ne changera pas grand chose par rapport à mes courses passées, alors disons que cette fois je n’étais pas dans ma bulle afin de profiter du spectacle tout en me faisant un entrainement sympa avec ravitos gratuits. La bataille allait se jouer entre Kienle, Appleton, Tutukin, Kramer, Russel et Griffin chez les hommes, et Tisseyre, Carfrae et Jackson chez les femmes. Voilà donc un récit de l’intérieur avec les anecdotes que vous ne lirez nulle part ailleurs.

Le Tennessee est vraiment un endroit peuplé: tortues, dindons sauvages, marmottes, lapins, tamias auront égayé mes déplacements en auto. Et ce dimanche matin de fin mai, c’est un autre animal qui sort de sa tanière, le triathlète. En transition, je suis à coté de Trévor Delsault, qui me confie qu’il se caille. Il est 6h et il doit faire 15°C, ce qui est parfait pour moi, mais un peu frais pour un habitué des courses mexicaines. Trévor était à l’Ironman Texas la semaine passée, d’où son éclat de rire quand je lui propose de mettre une raclée à Sebastian Kienle.

Le départ de natation se fera chacun son tour pour les AGs, ce qui faisait qu’une ligne d’attente interminable s’était formée sur le parking devant le départ. Pour des raisons de flaques sur le sol, la WTC devrait rajouter dans son règlement qu’uriner dans son wetsuit est toléré dans l’eau uniquement.   Pour les pros, le départ sera en « mass start » à 6h50, avec 10 minutes d’échauffement avant, sans wetsuit pour eux.

Cette nage a été absolument magnifique avec plusieurs passages sous des ponts remplis de spectateurs. Ces mêmes ponts qui allaient accueillir la partie course à pied. Une des rares courses où le parcours de nage croise celui de course à pied !

13237806_1339935702701320_5617779243563662459_n

Crédit photo : Sayer Kathryn.

Devant, le russe et ancien ITU Tutukin mène la danse, mais Kienle et les autres s’accrochent. Le courant favorable 75% du temps aura peut être aidé les moins bons nageurs à ne pas se faire décrocher des meilleurs, mais peut être que Kienle a définitivement réglé sa nage auparavant trop lente.

Pour ma part, je sortirai 4′ derrière ce beau monde, mais aux premières loges pour voir la course des filles. Sur le vélo, mon genou m’autorise une vitesse de 36km/h, et quelques pros me dépassent tranquillement. Vers le kilomètre 20, c’est Heather Jackson qui me double dans un effort impressionnant.

13241155_1771810536384116_1042371310235770221_n

Heather Jackson en train de tuer la course sur le vélo. Crédit photo : Luis Fabian Prato.

Peu de temps derrière, Magali Tisseyre tente de s’accrocher (elle était sortie la première de l’eau). Nous échangeons quelques mots et elle me dit qu’elle n’en revient à quel point Heather est puissante. Je lui dit de s’accrocher, mais elle n’a pas pris beaucoup de repos pour cette course, un objectif plus important étant à venir en juin. La lutte sera dure pour elle.

13254427_1771810729717430_8389249672512190954_n

Magali Tisseyre qui s’accroche en 2ème place. Crédit photo : Luis Fabian Prato.

Encore un peu plus tard, c’est Mirinda Carfrae qui arrive. On la sent plus attentiste, essayant de ne pas trop subir la pression de ses adversaires devant pour faire parler sa vitesse sur la course à pied.

13240537_1771810849717418_8070713342365772919_n

« Rinny » qui attend sagement la fin du vélo pour passer à l’offensive. Crédit : Luis Fabian Prato.

Le dernier pro homme me doublera vers les 60km, avec son aérobar dans la main, qu’il a réussit à briser je ne sais trop comment. Ensuite ce sera un défilé de AGs et encore quelques filles pros. Au moment où deux d’entre elles se livrent une bataille dans une montée, un lapin traverse à toute vitesse et manque de peu de faire chuter les demoiselles.

Des petites montées, il y en a d’ailleurs un paquet. Avec le vent de dos à l’aller, elles passaient en force, mais sur le retour, avec le vent de face, elles ralentissent pas mal tout le monde, et donneront des temps assez « lents » chez les pros (2h15 – 2h20). Seuls Kienle et Appleton, à l’avant, règleront leurs comptes avec un temps de 2h03.

13267769_1771810466384123_6751514822637174622_n

Kienle et Appleton vont faire les comptes sur la course à pied. Crédit photo : Luis Fabian Prato.

De mon côté, quand je pose le vélo, je calcule que je devrait être bon pour arriver pile poil avec le 2ème tour des premiers hommes. Je fais mes 5 premiers kilomètres en me retournant fréquemment, malheureusement, j’ai raté le coche, c’est le 3ème qui me double, le russe Tutukin. Mais j’en ai pour mon argent, le russe courra son 21km en 1h13, le meilleur temps de course à pied. Il est aérien et obtiendra son podium, derrière Kienle et Appleton.

Lors d’un demi-tour, j’aperçois Magali Tisseyre qui lutte au retour de Rinny. Malgré un 21km en 1h22, sur un parcours agrémenté de quelques bosses (quatres ponts sur la Tennesse river), Rinny ne reprendra pas la québécoise pour 55 secondes. Toutes les deux seront 7 minutes derrière une Heather Jackson en feu.

1 2

Magali et Rinny dans une lutte acharnée. Crédit photo : Ironman.

Mon genou me laissant courir à 4:20/km, je ne verrais rien d’autre la course des pros, et donc je profite de la foule nombreuse, du soleil et des cookies gratuits.

En franchissant la ligne d’arrivée en lanterne rouge, même si mon genou allait quand même assez bien compte tenu de ma course assez sage, je ferais semblant de boiter pour essayer de laver un peu ma fierté et justifier mon droit d’avoir double ration de pizza.

Pour le mot de la fin, ceux qui désirent s’essayer sur cette course, il faut s’attendre à une nage rapide, un vélo rapide un jour sans vent mais lent si le vent s’en mêle (compte tenu des nombreuses bosses qui passent en force sans vent défavorable), et une course rapide pour ceux qui sont capables de bien monter les 6 petits « coups de cul » du parcours. Il faut s’attendre à un 30°C ce jour-là, mais assez sec, donc une température qui  vous pardonne de vivre au Québec. D’un point de vue logistique, le plus pratique est de louer une auto depuis l’aéroport d’Atlanta à 2h30 de route (50$ pour 2 jours, le double avec un GPS).

 

Aucun commentaire

Commentaire fermé