Agée de 22 ans lors des Jeux Olympiques de Londres, Emmie Charayron ne s’imaginait surement pas que son second cycle olympique comporterait autant d’obstacles. Cette ancienne championne d’Europe élite (2011) et médaillée de la série mondiale est en passe de retrouver son meilleur niveau.
Sa 6e place à Abu Dhabi a d’ailleurs concrétisé cette ascension.
Mais est-ce réellement suffisant? À de nombreuses reprises, la fédération a répété qu’elle sélectionnerait uniquement des athlètes démontrant une capacité à être finaliste (Top 8) à Rio. Cette décision est généralement mal comprise par les amateurs, c’est pourtant ces exigences qui forcent les athlètes à viser plus haut.
Est-ce que ce résultat en série mondiale est suffisant pour convaincre l’équipe technique de la FFtri? Personne ne l’a énoncé clairement. Avec le retrait d’Audrey Merle de la série mondiale de Yokohama, qui était sa dernière opportunité pour amasser les points, Emmie est la dernière carte de l’équipe de France.
À Cagliari, Emmie pourra compter sur un terrain de jeux comme elle les aime. Un parcours vélo difficile qui simulera parfaitement les spécificités nécessaires pour Rio. Mais sur l’épreuve italienne notre tricolore aura aussi une 2e mission, celle d’assurer un dossard olympique.
Emmie occupe actuellement le 52e rang au classement olympique. Seules 55 athlètes pourront s’aligner sur le tapis bleu de Rio. Les 8 meilleures nations étant limitées à un maximum de 3 athlètes, les américaines, allemandes, australiennes, britanniques dépassent les quotas. Ainsi, si elle devait participer aux Jeux, cette règle la placerait au 42e rang (2868 points).
La dernière athlète à occuper un slot direct est la Belge Claire Michel (47e avec 2663 points). Au cas où Emmie reculerait dans le classement, elle aura une chance de repéchage en profitant du slot attribué pour la nation émergente (Europe). C’est l’actuelle vice championne olympique, Lisa Norden de Suède qui l’occupe avec 2406.33 points.
Emmie profite donc d’une avance de 462 points, qui peuvent être obtenus avec un top 25 en série mondiale ou un top 12 en coupe du monde.
À titre indicatif, une série mondiale rapporte 900 points pour le vainqueur, 500 points pour une coupe du monde. Les 50 premiers enregistrent des points, et les points baissent de 7.5% par place. 100% pour le premier, 92.5% pour le second, ainsi de suite.
Le danger viendra donc du Canada qui tentera de récupérer 3 dossards avec Amélie Kretz et Paula Findlay ou encore de l’Autrichienne Julia Hauser ou l’hollandaise Maiike Caelers et l’italienne Alice Betto. Mais dans ces cas, on parle d’athlète accusant des retards de plus de 550 points. Une victoire en coupe du monde ne suffirait donc pas. Il leur faudra briller aussi à Yokohama.
Emmie doit donc défendre sa place. Mathématiquement l’obtention d’un dossard est quasiment acquise. Mais cette difficulté à décrocher une place pour les jeux est bien loin des objectifs ambitieux affichés par la fédération (top 8 à Rio).
Cependant Emmie Charayon, avec sa 6e place à Abu Dhabi, a démontré qu’elle a avait le potentiel pour satisfaire sa nation.