Nombreux sont ceux qui s’insurgent face aux décisions de leur fédération nationale. Mais, avant de juger, il est primordial d’observer les agissements des autres. Dans cette rubrique improvisée, on vous mentionnait déjà la tendance naissante de ne pas utiliser tous les dossards olympiques. À ce rythme, la France pourrait être repêchée et obtenir une seconde place aux JO.
On rappelle que 55 athlètes pourront prendre le départ aux Jeux Olympiques. Seules 8 nations pourront présenter au maximum 3 athlètes. L’obtention de ces places se fait en fonction de certaines courses et d’un classement olympique sur une période de 2 ans. Point important: même si le dossard est obtenu grâce à la performance d’un athlète, il n’est pas nominatif. Sa fédération peut l’attribuer à l’athlète de son choix.
Au tour de la Hollande aujourd’hui. Rachel Klamer (12e) et Maaike Caelers (48e) sont les deux athlètes qui ont réussi à obtenir un dossard pour leur nation.
Il y a quelques jours, la fédération hollandaise a confirmé la sélection de Rachel Klamer uniquement. Aucun mot sur Maaike Caelers, à laquelle on avait demandé un top 6 lors de la dernière série mondiale pour obtenir sa sélection. Malheureusement, Caelers terminera 11e. Là encore, la fédération a appliqué ses règles jusqu’au bout.
Néanmoins cela ouvre un débat intéressant.
Certains y verront un parallèle avec des sports comme l’athlétisme ou la natation. Les athlètes doivent valider des chronos pour être admissibles aux Jeux Olympiques. Effectivement, depuis un certain temps, les fédérations ont décidé d’imposer leur propres standards. L’idée est simple, transformer la culture de participation aux Jeux Olympiques en une volonté absolue de vouloir performer et obtenir des médailles.
Dans le cas du triathlon, tout cela est nettement plus compliqué parce que le jugement d’une performance ne se fait pas sur un temps mais plutôt sur une adaptation à répondre face à certains faits de course.
Dans le cas de Maaike Caelers, la Hollande refuse de sélectionner une athlète qui a trois podiums en série mondiale (2012-2013). Gagnante d’une coupe du monde en 2014, elle n’a malheureusement pas su gagner en régularité. 2015 était probablement sa plus mauvaise saison. Avec une 22e place à Abu Dhabi et une 11e place à Yokohama, on pouvait tout de même croire que cette Hollandaise était sur la bonne voie.
Depuis cette annonce, Caelers est restée muette. Dans les faits, la véritable deadline est le 5 juin, date à laquelle les fédérations doivent notifier l’ITU sur leurs souhaits d’utiliser ou non leur(s) dossard(s).
Dans le milieu, plusieurs s’interrogent sur les raisons de refuser la sélection à Caelers. Sa compatriote, Rachel Klamer, ancienne championne d’Europe et gagnante d’une coupe du monde n’est encore jamais monté sur le podium d’une série mondiale. Le talent de Caelers est indéniable, même si elle a obtenu les meilleurs performances de sa nation sur la série mondiale, sa fédération ne croit pas qu’elle pourra continuer sur cette voie dans les 80 jours.
Évidemment, l’hypothèse d’exiger des athlètes compétitifs est recevable. Mais dans ce dossier, la Hollande agit comme une grande nation du triathlon qui peut se permettre cette décision tranchante.
Alors pourquoi ce choix? Est-ce un moyen d’éliminer une adversaire?
Il y a une grande différence entre préférer une athlète à une autre et tout simplement abandonner un dossard. Connaissant l’impact des Jeux Olympiques pour la suite, on peut déjà imaginer que l’athlète de 26 ans ira voir ailleurs.