L’ancien champion du monde ITU en longue distance s’offre une seconde victoire (2014 et 2016) sur le circuit Ironman, chez lui. Ce succès arrive après une longue absence et la naissance de son premier fils. Trimes s’est entretenu avec celui qui se fait appeler BGV (Billard Grande Vitesse).
Devenir père quand on est un athlète de haut niveau, c’est un tournant qui peut être autant positif que négatif. Je crois d’ailleurs d’ailleurs que c’était ta première course depuis que tu es parent…
C’est une source de bonheur, mais aussi de fatigue ! Après quelques semaines difficiles, je pense que nous avons trouvé notre rythme. Une victoire en tant que jeune papa est évidemment une joie immense.
Ironman Aix en Provence annonçait un plateau très dense, cela pouvait presque être un nouveau placement pour la qualification non?
Il y avait du monde sur la start-list, un peu moins au départ. Il fallait réaliser un podium pour obtenir des points intéressants en vue de la qualification, plutôt compliqué donc !
Ta réaction lors de l’annonce de l’annulation de la natation? Une impression que cela pouvait être à ton avantage?
J’ai repensé à ma dernière course au Bahrein qui avait connu le même scénario, j’avais peur que la course soit complètement faussée. Avec un départ toutes les 20 secondes, cela a plutôt avantagé les rouleurs.
Comment se passe le vélo? Est-ce que tu t’es fait une stratégie avec des temps de passage?
J’ai géré mon effort par rapport à mes sensations, mon capteur de puissance et le parcours que je connaissais très bien. Je savais qu’il faudrait être fort sur les derniers km et cela a été payant!
Même si c’était un effort individuel on imagine que tu avais quand même des repères visuels avec les autres…
Parti à 6e position, je suis rapidement remonté à la deuxième position. Je connaissais ma place, mais n’ai pas aperçu le 1er avant le km 75. Je me suis donc posé beaucoup de questions ! Quand je l’ai eu en point de mire, je suis vite revenu dessus et ai pris une bonne avance. Je n’avais pourtant aucune idée de ce qui se passait derrière. Je n’ai eu des écarts qu’en course à pied et j’ai pu gérer mon effort.
Quand tu poses le vélo, tu penses à quoi? As tu déjà l’impression que ton sort est dans tes mains?
J’ai su que j’avais fait le meilleur vélo dans les premiers km. Je savais qu’avec une course à pied correcte, je serais sur le podium, et que je pouvais viser la victoire.
En course à pied, comment cela se passe, l’exercice du TT devait aussi être assez particulier non? On a vu certains athlètes te dépasser, cela pouvait suciter une incertitude…
Les athlètes qui m’ont dépassé étaient dans leur premier tour quand j’effectuais mon dernier, je ne me suis pas affolé, j’avais des écarts réguliers, et je surveillais mon pacing à la montre.
Cette victoire te replace vraiment pour Kona non? J’imagine que tu sors d’Aix confliant pour la suite…
Oui, ce n’est que 500 points, mais ils sont décisifs dans la course au KPR.
Puisque c’est un retour en compétition, peut-on dire que tu es rassuré?
Quasiment 6 mois sans compétitions, c’est plutôt long, je manquais de repère. Cela valide le travail effectué ces dernières semaines.
Et la suite?
Il y aura Nice le 5 juin prochain, et d’ici là un autre 70.3, peut-être Majorque ou Barcelone, je dois prendre ma décision dans les prochaines heures