On refait la course avec Jeremy Jurkiewicz > 4e à Ironman Texas et relancé.

Avec sa quatrième place lors du championnat Nord-Américain Ironman au Texas, Jeremy Jurkiewicz s’est tout simplement relancé pour se diriger à nouveau vers Kona. Cette performance est d’autant plus significative puisqu’elle intervient après un long arrêt forcé. On s’est entretenu avec Jérémy pour en savoir plus sur son retour.

J’imagine que Kona 2015 a dû être difficile à accepter… Comment s’est passée la reprise? Dans quelle état d’esprit étais-tu?

Plus que Kona, c’est surtout l’arrêt de 4 mois. Être triathlète et ne pas pouvoir courir… Ne pas pouvoir prendre de départ, c’est frustrant! On s’entraine quasiment tous pour ensuite finir sur une course donc non ce n’était pas facile mentalement. J’essayais de positiver et de me dire qu’il y a bien plus grave dans la vie.

Mais d’un point de vue physique, couper complètement après Hawaii a été bénéfique. J’ai ensuite repris progressivement, très doucement en course à pied. Puis plus tard j’ai fait 4 semaines de stage qui m’ont mis sur de très bons rails pour ce début de saison.

Tu es à nouveau avec une équipe étrangère, le Team Pewag. J’imagine qu’obtenir leur support était un élément pour se relancer après cette période?

J’ai pu intégrer le Team Pewag cette année et j’en suis ravi. Je  souhaite bien sûr porter haut les couleurs de cette équipe, je ferai du mieux possible comme toujours auparavant. L’année 2015 a été compliquée, mais maintenant tout va bien. Et grâce à Pewag et ses partenaires c’est un nouveau départ pour moi

12998562_1081028055289574_3919747996210297547_nTu as fait le choix de revenir aux États-Unis, peux-tu nous expliquer ta démarche?

Au début j’avais prévu un trip australien avec le 70.3 de Putrajaya puis l’IronMan de Port Macquarie, mais les 4000 points du Texas m’ont fait réfléchir. Une 5e place représentait plus de points que la victoire à Port Macquarie. Je connaissais la course ici, je pouvais coupler avec un 70.3 sans reprendre d’avion. C’est comme ça que mon choix s’est porté vers les États-Unis.

D’ailleurs en choisissant le championnat nord-américain avec l’assurance d’avoir une grosse densité, il y a un risque de sortir une très grosse performance et de ne pas être récompensé par cet effort… Quel est ton avis là-dessus?

Bien sûr, c’est le risque. Et je pense que c’est ce qui s’est produit au 70.3 du Texas, mais c’est le jeu. Hier ça a bien marché, mais j’aurais aussi pu faire 8e avec la même course! Et malgré la satisfaction de faire une course pleine, forcement il y aurait eu un peu de déception liée au classement…

Comment se passe la natation?

Je suis rapidement proche de la tête de course et reste entre la 3e et 5e place.

À vélo, on verra un large groupe se former, qu’est ce que tu te dis à ce moment-là?
As-tu l’impression que ce groupe peut aller jusqu’au bout?

Rapidement Starykowicz part devant et nous sommes un groupe de 11 avec de bons clients (Frommold, Bozzone, Llannos). D’après mes expériences passées, oui je me dis que le groupe est capable d’aller jusqu’au bout, mais moi pas sûr! Après je savais aussi que ça allait revenir par l’arrière avec notamment des rouleurs, comme Weiss ou Rapp.

À rouler au train, j’imagine qu’il y a un risque de se faire piéger avec le drafting, non?

Si tu respectes les règles, il n’y a normalement pas de risque de se faire sanctionner. Certains ont pris des cartons et j’étais bien content, car c’était mérité !!!

Comment cela se passe dans la gestion de ton effort?
As-tu eu l’impression que le rythme n’était pas constant?

Le rythme du début n’est pas celui que je connais d’habitude, mais je me dis qu’il faut être patient et que même s’il n’y a que 150km il y aura des moments plus intenses. Lors de la jonction avec le groupe de derrière les choses s’animent un peu et je me dis que j’ai bien fait d’être prudent au début. Finalement c’est un groupe de 20 qui rejoint la transition pour la 2e place !! Mais aussi la 20e…

Quand tu poses le vélo, tu penses à quoi? Comment se passe le marathon? As-tu rapidement l’impression que tu as vraiment quelque chose à aller chercher?

Que je n’ai jamais été aussi proche du podium à la fin du vélo (hormis Busselton). Mais je sais aussi qu’il y a de bons coureurs… Je me dis qu’avant, le marathon était mon point fort et je « mangeais » des places à la fin. Avec cette densité je sais que ça va partir vite et qu’il faut se canaliser. Mais j’ai du mal à m’y tenir, et justement je pars un peu vite… Je suis 12e au début puis 4/5ème dans le 2e tour. 8e début du 3e tour, puis finalement cela craque devant et je reprends quelques places. Je suis plutôt chanceux à l’arrivée: j’étais 5e, mais comme le 4e part sur un autre tour et ne va pas à l’arrivée, je gagne une place…

Cette quatrième place, elle représente quoi pour toi?

De la satisfaction, j’ai été à l’agonie durant le marathon à l’attaque du 3e tour. Je ne rêvais que d’une chose, m’asseoir, arrêter… Alors j’ai puisé au fond de moi et j’ai cravaché, je me suis rentré dedans. Finalement ça paye et j’en suis content. 2015 n’a pas été facile alors cette 4e place fait beaucoup de bien.

Le projet Kona semble relancé non? Les prochaines étapes maintenant?

Bizarrement et même avec 0 point début avril j’y croyais, je pensais que c’était possible. C’est sûr que là je me replace très très bien. J’imagine la qualif autour des 3500 points et donc je fais une très belle opération. Mais il faudra quand même faire un Top 8 à Francfort…

Prochaine étape: le retour à la maison! Et la prochaine course Francfort donc. En attendant, reprise de l’entrainement, en me servant avec Christophe de l’expérience de l’année dernière pour avancer et garder les blessures à distance.

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