Emmie Charayron (Sartrouville), heureuse détentrice d’un dossard olympique, nous livre son programme avant le grand rendez-vous de cet été.
Bravo pour ta sélection! Même si tu t’y attendais tu dois être heureuse et excitée…
Je n’avais pas fait les critères de sélection en 2015, j’abordais 2016 dans un objectif de performance, hors de toute considération des points olympiques. Mes résultats de début de saison (WTS Abu Dhabi et Gold Coast) démontrent que je suis performante sur format courte distance.
Est-ce que l’annonce officielle change quelque chose pour toi?
J’attendais quand même l’annonce officielle car le comité de sélection ne laissait rien transparaître de sa décision ! Cette annonce marque la fin du cycle de qualification commencé en 2014. Aujourd’hui je peux me retourner sur cette période qui vient de s’achever en me disant : tout n’aura pas été simple, mais tellement enrichissant. Pour cela forcément je suis extrêmement heureuse d’avoir rebondi pour me qualifier pour mes seconds Jeux Olympiques.
Quel est ton programme de préparation d’ici août?
Quand je me penche sur l’olympiade précédente, que j’analyse ma performance, j’estime que je n’avais pas suffisamment couru dans les mois précédant la course des Jeux. Cette fois je ne quitte pas la scène de la WTS avant Rio. Je partirai en stage en juillet pour trois à quatre semaines très intenses, puis il sera temps de se mettre au vert avant la course de Rio. Ce cycle servira également pour la préparation de la Grande Finale WTS de Cozumel un mois plus tard.
Ce seront donc tes 2e JO, qu’est-ce que tu as retenu de Londres?
La magie des Jeux, l’ambiance et le spectacle, la course d’un jour où tout peut arriver.
L’analyse de la course à Londres est simple : j’avais perdu trop de poids. Je n’ai pas réussi à nager. La course était pliée à la sortie d’eau. Je pensais bien faire. Je ne ferai plus cette erreur.
Les Jeux étaient un point de mire que vous vous étiez fixés avec Laurent Vidal. A chaque ligne d’arrivée tu lui fais un petit signe, est-ce qu’on peut dire que d’une certaine manière il t’accompagne toujours?
Bien sûr que Laurent est toujours présent. Il est dans le souvenir que j’en ai, dans ce qu’il m’a appris et que j’essaie de mettre en œuvre, en particulier une philosophie atypique de gestion de l’entraînement. Je sais qu’il croyait beaucoup en moi et qu’il serait fier de moi. Je ne veux pas courir pour lui. C’est précisément ce qu’il m’interdisait de faire. Mes entraîneurs m’apportent leurs connaissances et je peux me reposer sur eux sur certains points. En revanche, mon projet m’a toujours appartenu.
Quel objectif te fixes-tu?
En début de saison, le monde du triathlon n’aurait pas pris le risque d’annoncer mon retour en forme et une sélection aux Jeux. Aujourd’hui il dirait que si je fais un top 8 ce serait miraculeux. Je vous laisse donc imaginer quel est mon objectif.
crédit photo: Jo Kleindl