Ce qu’on a appris à ITU Yokohama série mondiale

Nos remarques sur la série mondiale de Yokohama, qui a clôturé la période de qualification olympique.

Une natation presque neutralisée?

Comme le mentionnera Pierre Le Corre, le clapot rendait quasi impossible aux hommes de tête de faire la différence. C’est un aspect qui aura une grande importance pour la suite puisque cela ne permettra pas de créer une sélection sur le reste de la course. Le manque de cassures peut aussi s’expliquer par l’absence de plusieurs nageurs ainsi que par un parcours avec très peu de relances, qui venaient donc avantager les groupes plus nombreux.

Chez les femmes, le scénario est identique. D’ailleurs Carolina Routier passe complètement a coté de sa natation. Au final, des athlètes qui accusent un retard trop important pour rester dans la course profiteront d’un manque d’imagination chez les premières à monter sur leur vélo.

San Diego 2012, Yokohama 2016, même combat.

Ces deux courses ont clôturé le période qualificative pour les JOs, et dans les deux cas, on a vu des athlètes courir sur la défensive. À Yokohama, cela s’explique aussi par l’absence de nombreuses têtes d’affiches.

Un cauchemar pour les sélectionneurs?

Puisque plusieurs nations, dont la France, l’Australie et le Canada devront sélectionner leurs athlètes par des choix discrétionnaires, cette dernière course sonnait comme un ultimatum. Malheureusement, Yokohama est très loin de Rio. Sans relance, sans dénivelé, et avec des absences notables.

À part Gwen Jorgensen et Mario Mola qui sont des abonnées à la victoire, le reste des médaillées étaient des surprises. Ueda et Gentle sortent avec pratiquement une minute de retard de l’eau.

On dit souvent que des victoires peuvent cacher des grandes faiblesses et que les défaites peuvent cacher des progrès. Ces résultats sont difficiles à interpréter pour la suite.

Par contre, on ne peut pas retirer à ces athlètes le fait qu’ils ont su répondre présents le jour d’une compétition qui risquait de changer leur avenir.

La seconde place d’Ashleigh Gentle rend pratiquement impossible à la fédération Australienne de ne pas la sélectionner. Et pourtant, son podium à Yokohama ne garantit qu’elle pourra obtenir autant de succès à Rio.

Un nouveau groupe, des athlètes plus forts quand les meilleurs sont là…

La question mérite d’être posée. Est-ce que certains athlètes obtiennent des meilleurs résultats quand les Brownlee, Gomez, Varga ou Raphael sont là? On croit que oui.

Une course masculine piratée par les britanniques?

Les 3 britanniques ont imposé leur rythme à vélo. Ca roulait tout simplement trop fort pour permettre aux autres de jouer leur carte. Mais pourquoi ont-ils fait cela? Sans aucun doute pour se faire valoir comme probable domestique pour les Brownlees. Au final, cela a plus fait l’affaire de Mola qui a pu sagement attendre son retour… Thomas Bishop et Gordon Benson termineront 49 et 50e. Consolation, le champion du monde U23 de 2011, Matthew Sharp prend la 26e place. La relève des Brownlees s’éloigne.

Manque de relances = course à pied plus rapide?

Un parcours comme Cape Town ou encore Gold Coast proposaient des passages plus étroits ainsi que plusieurs relances. Ces accélérations à plus de 600 watts usent et peuvent avoir un impact sur la performance à pied. Yokohama offrait un parcours nettement plus fluide avec seulement un véritable demi-tour…

Des temps à pied dignes des performances attendues au JO?

Mola court 29:26, Gwen Jorgensen 32:15… Ces incroyables temps s’expliquent avant tout par un parcours trop court de 200 mètres. L’américaine affiche tout de même un impressionnant niveau. Sa première rivale, Ashleigh Gentle se retrouve à 1:20.

Pour Mario Mola, l’écart n’est étonamment pas si impressionnant, juste un avantage de 10s sur Grajales. N’oublions pas que l’Espagnol a pris le départ des 4 séries mondiales et qu’il a à chaque fois signé le meilleur temps à pied…

Blummenfelt, la révélation?

Agé de 22 ans, en seulement 13 jours il gagne une course continentale (Madrid / olympique), une coupe du monde (Cagliari / Sprint) et son premier podium en série mondiale (olympique). Le norvégien est d’ailleurs l’un des artisans qui a permis de revenir sur les 8 qui ont essayé de s’échapper au début du vélo. Le Norvégien est désormais très attendu et pourrait bien s’imposer comme le nouveau homme fort du circuit.

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