Chaussures > Maximalisme, Minimalisme, tous pareils?

Depuis plusieurs années, avec la popularité grandissante de la course à pied, il existe cette recherche perpétuelle à trouver des solutions pour ne pas se blesser. Si vous êtes un lecteur assidu de Trimes, vous devez savoir que tout est une question de charge progressive et de l’acquisition d’une technique limitant les contacts.

Pourtant, c’est la chaussure qui est généralement pointée du doigt. Le minimaliste s’était imposé sur le principe qu’en limitant l’amorti, le coureur serait porté à mieux contrôler son geste pour éviter les contacts. Par cela, l’athlète se réceptionne sur l’avant du pied. Même si cela fonctionnera pour certains, le geste est souvent forcé et entraine des nouvelles sollicitations qui entrainent des blessures sur l’arrière de la jambe. 

Nombreux ont donc fait volte-face et c’est désormais le maximaliste qui est la saveur du moment.

L’idée est à nouveau très simple, puisque la course à pied est une activité traumatisante, pourquoi ne pas offrir plus d’amorti pour limiter les microdéchirures musculaires. Si l’athlète à déjà acquis le bon geste, des semelles plus épaisses devraient atténuer les dommages musculaires et cela devrait donc permettre à l’athlète de courir plus. 

Face à sa popularité, la science s’est penchée sur le sujet pour juger de son efficacité. L’équipe dirigée par Miles Mercer de l’Université du Nevada a solicité 10 coureurs pour leur recherche. Les sujets devaient courir à 3 vitesses différentes avec deux inclinaisons de tapis différentes pendant des durées de 8 à 10 minutes. Ces conditions étaient effectués avec des Adidas Adiprene (régulier) et Hoka Bondi 4 (Maximaliste). À l’aide d’un masque, la consommation d’oxygène des coureurs était mesuré puis analysé.

L’objectif était de déterminer si l’amortissement d’une chaussure pouvait avoir un effet sur son économie. Même si l’on connait déjà l’impact du poids d’une chaussure sur la performance (négligeable en dessous de 220 grammes), on manquait de littérature sur l’effet de l’amortissement sur la performance. 

Certains évoquaient qu’une semelle trop molle pouvait affecter l’efficacité du geste ou rallonger votre temps de contact et donc affecter votre économie de foulée, cela s’avère totalement faux. Les chercheurs de l’Université du Nevada ont démontré que l’amortissement d’une semelle (extrême contre traditionnel) n’avait aucun impact sur l’économie de votre foulée puisque la consommation d’oxygène était inchangée.

Le maximalisme pour tous? Puisque son usage n’est pas pénalisant, pourquoi résister? Malheureusement, pour certains, un plus grand amortissement est associé à une perte de stabilité, cela pourrait donc être la source d’autres types de blessures. On d’ailleurs vu Adidas, qui profite de la technologie Boost remettre à son catalogue, la version classique (sans boost) de son Adidas Adios.

Le choix doit donc se faire sur ses sensations, mais au moins, on sait qu’il n’y a pas d’impact sur la performance. 

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