La chronic’ de Xa’ > Les chercheurs d’or… Équipe de France et perspectives

La liste des sélectionnés Français pour Rio en triathlon est sortie enfin ! Avec elle, son lot de remarques et d’interrogations qui parfois peuvent agacer. Un peu comme si tout allait de soi ou était évident. L’excellent édito d’Alex à ce sujet, permet de prendre un peu de recul… De toute façon, au moins chez les garçons, il y avait tellement de possibilités que tout et son contraire pouvaient être dits, alors, même si je fais partie des éternels grincheux, inutile de revenir sur un choix qui est légitime à défaut d’être indiscutable.

La France, depuis seize ans, si loin si proche…

À Londres, la parfaite entente de Laurent Vidal et David Hauss avait failli permettre à nos « frenchis » de réaliser un « mini casse du siècle ». 4e et 5e derrière les trois grands dominateurs de l’époque, la médaille en chocolat de David, suivit comme son ombre par Laurent Vidal n’avait pas ce goût amer habituel tant les deux hommes avaient effectué une course pleine, à 100% de leur talent et de leur possibilité… Rien à regretter donc…

Dans trois mois, il y aura plus de pression sur les épaules tricolores : cette médaille, on l’attend depuis 2000 et la chevauchée fantastique d’Olivier Marceau à Sydney. Olivier, sacré champion du monde quelques mois plus tôt, sera un peu court le jour J face aux gazelles du circuit. Il lui manquera quelques kilomètres en course à pied pour triompher après une course pourtant admirable d’audace et de force. Les plus anciens se souviendront aussi que Frédérique Belaubre faisait partie des favoris à Athènes en 2004 et que la breloque passa bien proche, la faute à une T2 mal maîtrisée… Fred, qui était pourtant si talentueux dans cet exercice d’habitude… « Le Petit Prince » du triathlon français devait en toute logique concrétiser tout cela en 2008. Le timing sera presque bon : Belaubre gagnera bien en Chine, mais « seulement » le test event… un an trop tôt…

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Trois noms, trois chances de médailles ?

Cette année, le timing semble parfait pour Vincent Luis : Il a la maturité, déjà une Olympiade à son actif et monte en puissance depuis trois ans… Il fait clairement partie de grands favoris parce qu’il peut s’en sortir, a priori, dans n’importe quel scénario de course. Je me souviens que j’étais un peu chafouin et surtout déçu de la non-sélection de Tony Moulay au détriment de Vincent il y a quatre ans. Avec le recul, je m’aperçois que, peut-être cette décision, controversée en son temps, va nous permettre de transformer enfin l’essai cette année…

C’est pour cette raison que la sélection de Dorian Coninx prend aujourd’hui tout son sens : Le Dauphinois est jeune, sans doute manque-t-il de maturité… Mais il a cette folie en lui qui peut nous permettre de rêver à un exploit. Dorian réussirait-il là où un épatant « minot » du nom d’Alistair Brownlee avait échoué de peu en 2008 en Chine ? On peut en rêver… Mais surtout, personnellement, si une expérience olympique pleine d’audace au Brésil pouvait permettre à Coninx, à l’image d’Alistair, de rafler la mise quatre ans plus tard, j’en serais bien heureux…

Pierre Le Corre, je le perçois comme le « sage » du groupe… Peut être que je me trompe, mais une chose est sûre, le natif de Vannes est doté d’un sang-froid à toute épreuve. Sa qualif’ m’est toujours apparu comme « presque évidente » et « allant de soi » alors que son début de saison fut compliqué par une vilaine blessure. Lorsque vous dégagez une telle impression, vous êtes fort, très fort…

Alors voilà : sur le papier, la sélection française fait partie avec l’Angleterre et l’Espagne du « trio gagnant ». Il ne faut pas se voiler la face, revenir sans médaille serait une déception pour notre délégation. Pourtant, il y a quelque chose dont je suis intimement convaincu, mais qui, pour l’heure, ne m’apparaît pas comme évident à percevoir… Pour que l’un d’entre eux soit médaillé, il va falloir une entente parfaite entre nos trois tricolores… Et là, on joue sur un fil : en cyclisme, notamment sur des championnats du monde, les exemples sont légion où une équipe hyper favorite s’est sabordée elle-même par la faute d’intérêt contradictoire et d’un manque de leadership avéré avant même l’épreuve… Certes, le triathlon n’est pas le cyclisme, mais on ne peut ignorer cette donnée. À ce sujet, la sélection française semble laisser« carte blanche » à ses trois athlètes. Est-ce le bon choix ? Rien n’est moins sûr…

Construire un collectif…

Les trois prochains mois seront décisifs sur cet aspect essentiel. Je ne sais pas comment la préparation va se passer… Je ne doute pas un instant que Dorian, Pierre et Vincent arriveront « prêts » pour le 18 aout… Mes interrogations vont plus sur leur capacité à construire un lien, un esprit collectif dans la perspective de Rio. Ceci n’est pas anodin de mon point de vue… Cela peut même `s’avérer décisif. À ce niveau, la DTN va encore jouer les équilibristes, car de toute évidence, il existe chez ces trois athlètes des perspectives bien différentes dans l’approche et la préparation de l’échéance. Vincent Luis, qui est en plus, a priori, le leader français, semble fonctionner de façon très autonome pour ne pas dire plus… Cela lui donne tellement de force… Cela m’inquiète aussi un peu pour la cohésion du groupe…

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Dans ces circonstances, comment vont être conduits les stages, comment vont être gérés les rassemblements et quel sera le discours à l’approche de l’évènement ? J’aimerai être une mouche pour entendre et voir cela !

Emmie sans arrière-pensée…

Une chose est sure, notre unique représentante chez les filles n’aura pas de noeuds à la tête à se faire. La tactique elle aussi semble assez claire : il faudra nager le mieux possible et être très costaud en vélo très vite, pour espérer aborder le « money time » de la course à pied dans les meilleures conditions… La Française n’est pas favorite, ça n’est pas plus mal ainsi, car cela la dégage de toute pression… D’un certain de point de vue, elle est « tranquille » : si elle fait une place de finaliste, ce sera déjà une sacrée performance et si jamais elle fait mieux ce sera un véritable exploit. Et la course de Rio correspond bien, dans sa topographie, aux qualités de la Française, alors rêvons un peu avec elle !

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