Compte à rebours…
C’est donc seulement à deux mois, presque jour pour jour, de la grande messe de Rio, que Vincent Luis va enfin remettre sa tri fonction. Un contexte de haut niveau, mais à enjeu tout relatif, le sociétaire de Sainte Geneviève de Bois à opté pour la prudence afin d’étalonner son niveau de forme.
Pourtant, et il le sait bien, le petit monde du triathlon va avoir les yeux rivés sur le champion français qui est le dernier du « big six » (Mola / Murray / BrownleeX2 / Gomez / Luis) à remettre un dossard dans cette année cruciale. Le Français a-t-il fait cela par choix ou par nécessité ? Lui seul le sait… Et il ne nous en dira probablement pas plus là-dessus ! S’il y a une certitude à avoir par contre, c’est sans doute celle que Luis est à 100% et que ce grand prix n’est probablement pas sa priorité.
Le Français n’a pas différé à trois reprises son entrée dans le bal pour rien. Dimanche, c’est en pleine possession de ses moyens qu’il va se présenter au départ. Sainte Geneviève, après une mauvaise 1ere manche, a besoin de son champion… Aucun ne doute là-dessus : sa présence fera honneur à son club de coeur.
Être fort pour aider son club, être impressionnant pour marquer les esprits, telles sont les données du problème pour Luis. Est-ce que cela passe réellement par un grand-prix?
En effet, chez ses adversaires pour la breloque à Rio, tout le monde « a déjà fait le job ». Mola est énorme, on le sait depuis plus d’un an. Gomez est sur le chemin de la forme et déjà très rapide en CAP.
Murray s’est remis de façon spectaculaire et à vitesse grand V de son vol plané de début de saison avec une victoire dès sa course de reprise, aux championnats du monde de duathlon, où il a balayé d’un revers de la main ses « ex-collègues » duathlètes avec une facilité déconcertante…
Enfin, et les deux enfants terribles du Yorkshire ont montré la semaine dernière « at home », qu’ils étaient plus déterminés que jamais… Alistair, alors qu’on y croyait plus vraiment, s’est montré tout simplement monstrueux, et surtout, à retrouver son regard de « tueur psychopathe » qui personnellement me plait tant !
Au tour de Vincent donc, de montrer dimanche, en survolant les débats, que le décor est prêt à être planté pour la course olympique la plus excitante de l’histoire du triathlon.
Eh oui, je considère qu’il est un peu condamné à ça… car le moindre faux pas, à huit semaines de Rio, pourrait très vite semer le doute dans un sport où la guerre psychologique est au moins aussi importante que la force physique.
« French connexion »
Face à lui, Pierre Le Corre ne manquera pas de donner du fil à retordre à son futur coéquipier : en Grand Prix, la logique est celle des clubs avant tout…
Il y en a un autre qui va sans doute prendre un malin plaisir à brouiller les cartes, c’est Aurélien Raphaël… À Leeds, il a parfaitement manoeuvré et utilisé les circonstances de courses pour faire un joli pied de nez à la sélection toute fraiche pour les J.O… Premier français en terre anglaise et avec la manière, Aurélien est sans doute à l’heure actuelle avec Jake Birthwithle, l’athlète le plus fort qui ne foulera pas le sable brésilien en aout.
J’ai le sentiment que dimanche, comme à Leeds la semaine dernière, il ne faudra pas trainer dans l’eau et à T1 car un joli petit train bleu et jaune risque de se former et il n’attendra personne, surtout pas Pierre Le Corre et Vincent Luis si par malheur ils avaient quelques secondes de débours dès le début du vélo…
Tous les meilleurs Français seront à Valence, tous semblent dans une forme resplendissante et certains ont à coeur plus que d’autres de montrer leur valeur… Si vous rajoutez à cela quelques étrangers aux dents longues et un parcours loin d’être évident, cela promet une sacrée empoignade dimanche…
J’en salive d’avance !