Premiers Championnats d’Europe de triathlon sprint : De Luis à Griezmann…
J’avais un choix cornélien pour ce week-end de fin juin. Soit je restais pépère à Versailles afin de profiter d’une après-midi / barbecue avec mon pote Pascal le dimanche pour boire des bières au soleil et mater France / Irlande, soit je faisais l’effort de parcourir quelques centaines de kilomètres pour voir quelques-uns des meilleurs triathlètes d’Europe s’étriper sur le 1er Championnat d’Europe distance sprint de l’histoire.
Mon coeur n’a pas mis longtemps à choisir entre Griezmann et Luis… C’était parti pour Châteauroux dans la joie et la bonne humeur avec mon autre pote Tristan, fraîchement débarqué de Pologne la veille !
Aquathlon mon amour !
Le samedi, c’est l’aquathlon… 1000m de natation et un peu moins de 5000m à pied. C’est hyper rapide et hyper spectaculaire surtout que les organisateurs avaient dessiné un parcours très visuel longeant les rives du lac de Bel Iles avec sortie à l’Australienne. On avait eu l’idée de génie (n’ayons pas peur des mots ! ) avec Tristan, de prendre nos VTT, c’était donc kiff total dans l’herbe au bord de l’eau pour suivre une course dominée de bout en bout par les Ukrainiens. À l’arrivée, c’est au sprint qu’Oleksiy Syutkine va chercher son titre de haute lutte devant Martinenko et Malyard… Pour les petits curieux, Syutkine, c’est le mec qui, lorsqu’il est embêté pour remonter un groupe en vélo sur le GP français, double comme un taré dans l’herbe à 50 à l’heure…
Chez les filles, c’est aussi l’Est aux avants postes, mais cette fois-ci, c’est la Russe Zapatrina qui l’emporte devant la Tchèque Kurikova et l’Anglaise Kitchen qui sauve l’honneur de l’Europe de l’ouest !
Les courses groupes d’âge qui suivent les élites donnent lieu également à un très joli spectacle même si ce championnat d’Europe ressemble plus, au vu des concurrents, à un match Angleterre / France tant la délégation anglaise était impressionnante en nombre ce week-end… Vous avez dit Brexit ? 🙂
Filles et Garçons : le grand écart…
Un peu de foot quand même le soir à la télé (faut pas exagérer quand même…) et c’est parti pour le grand rdv triathlétique le lendemain.
Honneur aux filles à 13h. Quatre d’entre elles s’échappent en natation et dès la première relance en vélo, les deux épouvantails anglais de la course : Lucy Hall et Jessica Learmonth font exploser la Russe Abrosimova et la Hollandaise Kingman. C’est parti pour 20 km de contre la montre à deux (en cyclisme, on appel cela une « gentleman », mais là, bon… ça serait déplacé d’employer ce terme !). Les deux « British girls » sont plus fortes sur deux roues à la fois techniquement et physiquement… Résultat, plus de deux minutes à T2, sur un large groupe comprenant toutes les Françaises… La course est jouée. Lucy va crée un demi surprise en prenant cette fois-ci le dessus sur Jessica pour la gagne et derrière, Cassandre Beaugrand va allonger sa longue foulée pour cueillir presque « facilement » le bronze avec le meilleur temps pédestre.
On pourrait penser que c’est un problème de stratégie, de manque de prise de risque ou de résignation qui a créé un tel scénario de course, mais non, simplement, il faut se rendre à l’évidence : chez les filles, même si ça progresse un peu, le niveau est encore très faible en vélo et lorsque certaines sont au-dessus dans cette discipline, elles font vite des différences énormes mêmes face à de larges pelotons. À méditer…
15h45, les garçons s’élancent au moment où l’Irlande mène au score face à la France… Je suis un peu nerveux… À la sortie de l’eau, Vincent Luis sort le 1er d’un petit groupe comprenant Aurélien Raphaêl, Anthony Pujades et Igor Polyanskiy. Les quatre compères tentent de creuser l’écart sur les deux premiers tours en vélo, mais là, ce n’est pas aussi facile que chez les filles et le premier pack réussit à faire la jonction un peu avant la moitié du deuxième exercice. Tous les Français sont là avec en particulier les deux « young guns » Léo Bergère et Tom Richard… Le seul petit problème pour Tom, c’est qu’il est monté un peu vite à T1 sur son Peugeot… et qu’il va devoir purger un pénalité de 10 sec en course à pied…
À T2, l’Irlande même toujours au foot et Russel White décide de faire honneur à ses compatriotes en étant le plus rapide à la sortir du parc… Manque de bol, pour lui, Vincent « Griezmann » Luis n’est pas loin et prend bientôt les choses en mains avec autorité. Au même moment (véridique !), l’attaquant de l’Athlético Madrid plante un doublé en 3 minutes et envoie les bleus en quart de finale… est-ce vraiment un hasard ? 😉
Derrière, c’est la bagarre pour le podium entre Léo, Tom, Grant Sheldon et Rostislav Pevtsov. Ce dernier prend le dessus sur la fin et peut regretter une T2 mal maîtrisée qui ne lui pas permit d’être aux contacts dès le début de la course à pied… Le garçon, meilleur temps à pied, est un sacré client et aura peut-être été capable de donner quelques sueurs froides à notre Vincent Luis national en traînant moins dans le parc…
Un peu plus loin, Grant Sheldon a le soulagement de voir Tom Richard s’arrêter pour s’acquitter de sa pénalité à 300 m de la ligne, et peut savourer sa dernière ligne droite et sa médaille de bronze devant un excellent Léo Bergère. Syutkine, pas si émoussé que cela de son aquathlon de la veille , termine 5ème devant un formidable Tom Richard, qui trouve les ressources mentales pour venir faire le sprint à Florin Salvisberg… Impressionnant le petit!
C’était vraiment une superbe course et une organisation parfaite du côté de Châteauroux. Bravo au TCC 36, j’avais déjà le souvenir de quelques coupes de France « mémorables » dans le coin… Et j’avoue que d’êtres ici en juin plutôt qu’en octobre, c’est encore plus agréable. Petit bémol sur l’absence d’un public nombreux. La veille sur l’aquathlon, je trouvais cela « normal », mais j’avoue que sur le triathlon, j’ai été un peu déçu… Mais ça, impossible de lutter… Nous ne sommes encore qu’un « petit sport » et, lorsqu’au même moment, il y a un huitième de finale de L’Euro…
Difficile de savoir qui d’Antoine Griezmann ou de Vincent Luis est le champion qui a le plus de classe…ils ont livré hier une partition impeccable et perso, entre les deux, mon Coeur balance vraiment !
Mais sur le plan médiatique, c’est clair : hier, il n’y avait pas de match !