En 2012, Alistair Brownlee a réussi l’exploit de gagner le titre olympique même en étant le grand favori. Aucune tactique n’a pu le mettre en danger. Durant tout ce cycle olympique, il est resté maitre de sa destinée en imposant son rythme.
Entre les Jeux olympiques de Beijing et de Londres, il prendra part à 16 WTS et en remportera 12. Il a tout simplement marqué les esprits. Pour beaucoup, il était tout simplement imbattable.
Le sujet ne revient pas assez souvent, mais la série mondiale sert évidemment a établir une hiérarchie planétaire , mais aussi pour prendre l’ascendant psychologique sur les adversaires en vue des Jeux olympiques.
Un peu d’histoire, en pleine préparation pour les JO de 2012, Alistair Brownlee sera victime d’une blessure à l’intersaison. C’est finalement à Kitzbuhel (mois de juin) qu’il reprendra l’action. Il remportera la course et reprendra l’ascendant psychologique sur ses adversaires.
À cette époque, on s’est fréquemment demandé si ses adversaires croyaient vraiment dans leurs chances de le battre. Des anciens champions olympiques comme Jan Frodeno et Simon Whitfield l’avoueront après les Jeux, un top 5 était en dehors de leurs capacités tant le sport a été redéfini par l’incroyable talent des Brownlees et de Javier Gomez.
La suite pour Alistair sera plus difficile, il remettra en question son implication pour le triathlon en souhaitant s’aligner au 10 000m des Jeux du Commonwealth. Cette ambition lui brulera les ailes. Même s’il gagnera 3 séries mondiales en 2013 (7 départs), sa saison sera entrecoupée par des blessures qui finiront par le hanter pour le reste. On ne retrouvera plus cette stabilité. La question ne sera plus si Alistair gagnera la course, mais bien s’il prendra le départ de la course. Sa faculté à rester en forme est alors remise en cause.
En 2015, il ne sera en mesure de se présenter en forme qu’a seulement 2 courses, même s’il les remportera, son corps le lâchera à nouveau et il ne sera pas en mesure d’être impliqué lors du test event de Rio. À nouveau, il sera forcé à mettre un terme à sa saison pour se faire opérer en toute urgence au pied.
Depuis, on est toujours dans l’inconnu. 36e lors de la série mondiale à Gold Coast, il est à nouveau forcé de s’absenter du circuit. Son abandon de dernière minute pour Cape Town sera expliqué par une infection au pied. Son frère se fera rassurant en nous disant qu’il n’a jamais été aussi fort et qu’il est toujours impressionné par sa faculté à récupérer aussi rapidement.
Mais les doutes existent, d’ailleurs Alistair n’a pas pris le départ du Grand Prix de Dunkerque. Lui qui est pourtant inséparable de son frère sur le circuit domestique, a préféré décliner.
Les indices se multiplient plus d’un an après son dernier succès, on attend toujours des réponses à nos questions. Est-ce qu’il sera réellement en mesure de retrouver son meilleur niveau? Même si la série mondiale offrira un plateau très intéressant, la vraie question tourne autour d’Alistair.
Face à l’importance médiatique de la série mondiale de Leeds, puisque les frangins du Yorkshire (Brownlee) accueillent sur leur terre le circuit, Alistair est tout simplement dans l’impossibilité de faire l’impasse sur cette épreuve. L’absence d’Helen Jenkins peut d’ailleurs être vue comme un indice.
Alistair Brownlee se voit donc forcé de dévoiler son jeu au grand public et a ses adversaires. qu’il Sera-t-il véritablement capable de retrouver sa vitesse à pied? De reprendre à sa main la dynamique de la course? Ou au contraire, mettre en lumière ses nouvelles limites et se dévouer pour son frère.
Récupérer ses pleines facultés après une opération au pied n’est pas une tâche aisée. Reprendre la main ou pas, cette étape de Leeds aura forcément un impact sur la suite. Si Alistair ne performe pas à Leeds, il pourrait rapidement être écarté des vrais prétendants pour Rio. À moins qu’il nous joue cette fois-ci la carte du bluff. Qui sait?
Aucun triathlète (femme ou homme) n’a réussi à défendre son titre olympique.
« Il est resté mettre de sa destiné »? C’est votre maître d’école qui doit être content de vous lire…