Trimes s’est entretenu avec Franck Bignet, actuel directeur technique national de la Fftri, pour en savoir plus sur la récente sélection olympique.
Est-ce que vous pouvez expliquer ce qui a fait pencher la balance pour Dorian et non David?
Le choix de la sélection n’a pas été de sélectionner l’un au détriment de l’autre. Vincent LUIS est le seul à avoir rempli le critère d’accès à la sélection. A partir de là, les 2 autres triathlètes ont été sélectionnés dans l’intérêt de l’Equipe de France au regard des résultats obtenus sur la période olympique (15 mai 2014 au 15 mai 2016).
Ils ont tous des atouts et des faiblesses que nous pouvons objectiver depuis plusieurs années avec bon nombre de relevés en course et d’analyses croisées.
Cette équipe est construite autour de Vincent qui représente à ce jour notre véritable chance de médaille.
Dorian CONINX a un profil proche de celui de Vincent. Sa présence doit apporter une dynamique de course très offensive. Il est toujours présent sur la tête de course à la sortie de l’eau et a un début de course en vélo très «agressif».
Comme d’autres nations, je ne vous cache pas que nous cherchons à isoler l’Espagnol Mario MOLA et le Sud-Africain Richard MURRAY, redoutables en course à pied.
L’écriture des critères est faite pour que la sélection soit la plus juste et la plus simple possible. David Hauss n’étant pas en mesure de valider sa sélection, cela a tout remis en cause d’une certaine façon. Est-ce que la fédération a du s’adapter à un scénario qu’elle n’avait pas prévu?
La règle est qu’il faut toujours s’adapter, ne rien prendre comme acquis et toujours être disponible pour anticiper toutes les situations.
Etes-vous étonné par les réactions des amateurs à cette annonce? Il semble y avoir une incompréhension sur le fait que des résultats dans le passé ne puissent pas garantir de revenir facilement au meilleur niveau…
Chacun a le droit d’avoir un avis sur la question à travers les éléments dont il a connaissance.
Les mécontents s’expriment toujours plus, c’est une règle sociale.
Etre performant aux Jeux Olympiques répond à 3 profils :
- Etre consistant (reproduire très régulièrement des performances élevées) sur la période olympique
- Etre considéré comme une « rising star »
- Revenir de blessure mais avoir la consistance nécessaire en amont de la blessure.
Pour Dorian, est-ce que c’est aussi une façon de lui permettre de prendre de l’expérience pour Tokyo, comme ce fut le cas pour Vincent et Emmie?
Il faudrait demander à Vincent et Emmie si Londres les aura aidés à mieux appréhender Rio. Si on prend le temps de l’analyse, il n’y a pas de règles établies. Certains brillent dès leurs premiers JO, d’autres après plusieurs participations.
La question risque de revenir souvent, mais est-ce que Pierre et Dorian devront être au service de Vincent?
Vincent est le seul à ne pas avoir reçu de consignes particulières.
Est-ce que l’objectif de Rio reste inchangé?
Bien sûr.
Parlons d’Emmie. Pouvez-vous nous en dire plus sur la décision de la sélectionner?
Emmie est la seule à avoir fait preuve de consistance sur la fin de la période olympique. En ce début 2016, elle a retrouvé un niveau plus conforme à celui de la précédente olympiade.
Ce sera le plus faible contingent féminin depuis 2004 mais la relève est là. Il suffit de constater le nombre de podiums et de titres internationaux en Juniors et Espoirs depuis 2012.
L’olympiade 2017-2020 devrait être plus prolifique. La route vers Tokyo a commencé depuis bon nombre d’années. 2016 et 2017 doivent les amener à être opérationnelles dès le début de la période olympique et éviter une course aux points très coûteuse en énergie.
A ce titre, le nombre de quotas olympiques doit être un révélateur et non un objectif en soi.