À seulement 22 ans, Dorian Coninx particpera à sa première olympiade. On l’oublie souvent, mais le sociétaire de Poissy est le seul triathlète qui a réussi à gagner consécutivement le titre de champion du monde junior et U23. Dans cette aventure où tout va très vite, on a pris le temps de parler avec Dorian. Le destin olympique se joue parfois sur de petits détails…
Je me souviens encore très bien de la Grande Finale de Chicago en septembre dernier. Tu passes à côté de ta course, tout s’effondre. C’était un moment difficile… Est-ce que tu as envisagé de tout remettre en cause?
Effectivement ce fut un moment très difficile. Même si je m’attendais à ne pas être très bien sur cette course au vu des 2 mois qui ont précédé, ça marquait la fin d’une saison compliquée pour moi. J’étais certes très déçu et j’avais besoin de réponses (concernant mes problèmes de ventre), mais j’étais loin de tout remettre en cause. J’avais confiance en Raph (Raphaël Mailharrou, son coach) et le travail effectué tout au long de la saison, mais j’avais besoin de souffler pour digérer les dernières semaines.
Quand as-tu appris la décision de ta sélection?
Lundi matin un peu avant le communiqué officiel.
J’imagine que tu devais être inquiet, conscient de la difficulté du choix… non?
J’étais loin d’être sûr de faire partie de l’équipe! Dans ma tête c’était bon pour Pierre, ça allait donc se jouer entre David et moi. On méritait tous les deux notre place et on avait tous les deux des qualités et des schémas de course assez différents, c’était loin d’être évident de savoir lequel serait choisi.
Comme toujours, certains critiquent les choix de la fédération. Est-ce que cela te touche?
Je pense que quel que soit le choix il y aurait eu des critiques. La plupart du temps elles proviennent de personnes avec des connaissances limitées sur le sujet donc cela ne me touche pas. Et puis ça reste à petite échelle dans un sport peu médiatisé, on est loin de subir les mêmes traitements que certains athlètes dans d’autres sports.
Si on prend du recul, tout est allé très vite. En 2011 tu étais encore nageur de haut niveau. Tu ne t’imaginais sans doute pas, 5 ans après, aller aux Jeux Olympiques… en triathlon!?
C’est sûr que non! Je suis passé de la natation au triathlon en 2011 effectivement, pourtant il y a encore 2 ans les Jeux je n’y pensais quasiment pas, du moins pas pour Rio! Mais à aucun moment je ne me suis fixé de limite, j’ai tenté jusqu’au bout et c’est passé!
La réalisation de ce rêve olympique se joue sur quelques détails. C’est ton ancien coach de natation qui te propose ce projet, non?
Dans une vie, tout se joue sur des détails! Pour moi effectivement ça a été de tomber sur un coach de natation qui m’a fait partager sa passion du triathlon, un pote qui s’y est mis, un aquathlon qui s’est bien passé… Après tout s’est enchainé!
J’ai dit la même chose à Pierre, mais on a l’impression que tu ne l’as jamais vu comme un adversaire direct…
Pour moi il était un adversaire comme un autre. On savait que si on voulait être pris on devait être bons sur la course et pas seulement par rapport à l’autre. On s’entend très bien et on a su faire la part des choses entre les courses et les «à-côtés».
Que représente cette sélection olympique pour toi? Est-ce que la fédération t’a parlé d’un projet à long terme? Vu ton âge, on pourrait très bien te voir faire 3 ou 4 olympiades!
J’ai forcément un projet à long terme et je ne compte pas m’arrêter de si tôt! Après si la question se rapporte a ma façon de concevoir Rio, je n’y vais pas pour découvrir les JOs mais dans un objectif de performance. La fédération ne m’a à aucun moment dit qu’elle me sélectionnait dans l’unique but d’emmagasiner de l’expérience même si ce sera indéniablement le cas.
Tu n’iras donc définitivement pas à Rio en touriste… Quel est ton objectif?
Participer aux JOs n’est pas un objectif en soi. Comme je l’ai dit, je veux être performant. J’y vais ultra motivé, sans me fixer de limite, et sans complexe.
Comment se passeront les prochaines semaines?
Dans un premier temps je ferai Leeds et Stockholm, mais plus pour garder le rythme et l’habitude de courir à cette intensité que pour performer. Ensuite en juillet il y a aura 3 grosses semaines en altitude à Font Romeu. Puis direction Rio…
… Où l’équipe de Trimes sera ravie de suivre tes aventures! Merci Dorian.