C’est désormais officiel, les athlètes russes resteront chez eux durant les Jeux Olympiques de Rio puisque l’Association Internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) en a décidé ainsi. Cette décision pourrait ne pas plaire au comité olympique. L’IAAF a tout simplement décidé de couper l’herbe sous le pied à la bande de Thomas Bach.
Une grande nouvelle pour le sport. Comme toujours, il faut prendre du recul. Dans les faits, on est arrivé à cette situation uniquement grâce au travail d’un journaliste, soit Hajo Seppelt de l’ARD. Sans son documentaire, rien n’aurait changé. Cela signifie que la WADA (AMA – agence mondiale antidopage) n’aurait jamais ouvert de commission. On doit donc en comprendre que les tests et le suivi ont facilement été détournés. Si cela a pu être institutionnalisé si longtemps, imaginons à quel point cela doit être facile pour une petite structure.
Et les athlètes propres dans tout cela? Faire tomber la Russie c’est crier au monde entier qu’il n’existe pas de russe victorieux en athlétisme propre. Est-ce vraiment le cas, l’IAAF a justement ouvert une porte pour eux. Un athlète russe pourrait participer aux Jeux olympiques de Rio s’il possède des preuves qu’il n’a pas profité/bénificié du fameux système. Selon les derniers développements, personne n’oserait jouer cette carte. Rien de rassurant.
Sommes-nous tous gagnants de cette situation? Non, parce que cette décision vient d’ouvrir notre éventail à questions. Est-ce que d’autres nations ont aussi profité d’un système fédéral de dopage. Personne n’en doute, et cela ne s’applique pas uniquement à des anciennes nations communistes…
Mais dans notre questionnement, on doit surtout mettre en doute si cela s’arrête uniquement à l’athlétisme. Regardons dans notre cour, on espère vraiment que le manque de résultats actuels chez les Russes en triathlon n’a pas de lien avec cette fameuse culture. Il n’y a encore pas si longtemps, une ancienne championne russe (Tatyana Firova) exposait à Sky News son incompréhension à ne pas légaliser le dopage puisque les substances étaient accessibles à tous. À nouveau, le problème semble culturel.
En contrepartie, plusieurs athlètes russes viennent de rendre publiques que leurs confessions avec la WADA ont été ignorée. Au lieu de collaborer, l’agence mondiale d’antidopage a tout simplement transmis ces informations à l’agence russe.
Au final, tout cela va remettre sur la table des Jeux, une autre vague de scepticisme. Évidemment, permettre aux Russes de prendre part au JO serait aussi une erreur.
Mais si on fait preuve de rationalité, est-ce que la WADA ne devrait pas faire un certain mea-culpa parce qu’au final, c’est seulement la presse qui semble pouvoir militer pour un sport plus propre. C’est elle qui a fait tomber Lance Armstrong et c’est elle qui a exposé les problèmes en athlétisme avec les Russes, mais aussi le Kenya.
Voyant le travail admirable des journalistes anglais et allemands, je me suis souvent questionné si les journalistes n’étaient pas en train de manquer le bateau. Notre meilleur journaliste d’investigation a été obligé de changer de profession pour rejoindre la gendarmerie.
L’équipe de Stade 2 semble investir dans le dopage mécanique, même si le travail s’avère rigoureux, nombreux mettent en cause l’intégrité du journaliste et sa connaissance du sport parce qu’il aurait dit que certains cyclistes utiliseraient des vélos avec moteur pour remplacer le scooter. Cela reste crédible, pourtant cela semble apportez assez d’eau au moulin pour remettre en cause tout son travail… Ah.
De notre bord, on remarque que toutes les avancées en termes de lutte contre le dopage ont justement été effectuées grâce au travail d’investigation de journalistes. Dans cette logique, un regroupement vient d’être créer et s’inspire déjà de ceux qui sont derrière panama papers.
Le sport propre passe probablement par la dénonciation. SportsLeaks arrive, alors ne soyez pas étonné si plusieurs tombent prochainement. Est-ce que la lutte vient finalement de commencer?