Hier, le comité olympique (CIO) a décidé de ne pas bannir les athlètes des Jeux olympiques de Rio. Elle préfère déléguer la tâche aux différentes fédérations internationales. L’argumentaire du CIO reste juste et logique en quelque sorte, puisqu’il utilise la présomption d’innocence.
Comme on peut l’imaginer, une sanction aurait probablement privé de JO des athlètes propres. Cela reste une opinion personnelle, mais les réactions sont généralement inappropriées et exagérées parce qu’elles sont effectuées sans une mise en contexte. Plusieurs nations sont aussi interdites de JO de Rio comme en Canoë et Kayak ou haltérophilie. De plus, plusieurs pays de l’Est ont des agences anémiques en terme de lutte contre le dopage. Avec un total de 10 tests hors compétition tous sports confondus.
Dans les faits, n’oublions pas qu’à l’origine du scandale, c’est le couple Stepanova qui a permis au journaliste de l’ARF d’exposer la problématique. Yulia Stepanova, une athlète qui avait profité du système et qui s’était tout de même fait attraper s’était laissée convaincre par son mari, qui travaillait ironiquement pour l’agence antidopage russe, qu’il était possible de gagner en étant propre.
Les Stepanova sont donc passés à l’aveu. Comme vous pouvez l’imaginer, ils ont dû s’expatrier. En exposant au grand jour la corruption, ils ont tout simplement fait tomber plusieurs têtes fortes à l’IAAF. Dans cette perpétuelle lutte contre le dopage, on devrait être incroyablement reconnaissant de leur sacrifice et pourtant…
Yulia Stepanova devait se diriger vers Rio. L’IAAF lui avait donné l’autorisation d’aller aux Jeux sous le drapeau neutre. Dimanche, alors que le CIO s’avérait gracieux avec la Russie, elle annonçait à Yulia qu’elle n’était plus la bienvenue aux JO.
En gros, le CIO remercie les Stepanova en leur claquant la porte au nez. À nouveau, le système envoi comme message qu’il ne veut pas changer. Ironiquement, ces détails ne resteront pas sous le tapis longtemps et la lutte contre le dopage pourrait rapidement devenir le dada préféré de la presse d’investigation.
Et la Russie au JO, et le triathlon…
Même si les rapports sur la Russie sont accablants, il doit forcément exister des athlètes propres russes et heureusement ou pas, les intérêts politiques ne sont probablement pas identiques pour tous les sports. Certaines disciplines sont plus ciblées, l’athlétisme est l’une d’elles, il n’en fait aucun doute.
Dans ce dossier, la grande question est de savoir si ce dopage systémique touchait réellement tous les sports, le rapport McLaren parle de 4 cas positifs pour le triathlon. Cela pourrait paraitre presque anodin.
Dans les bruits de transition, beaucoup de choses se disent sur les Russes. Dans les faits, ils étaient déjà le bouc émissaire pour certains. On entendait certaines histoires, à cela, il faut ajouter que le niveau de certains de ses athlètes n’est plus ce qu’il était.
Maintenant, l’ITU se doit de déclarer sa position sur la problématique Russe. Il faut savoir que l’union internationale de triathlon s’est déjà munie d’un pool international. Les athlètes vedettes ou ceux qui sont justement sous un programme national antidopage défaillant font partie de ce programme qui inclut le passeport biologique.
Le triathlon s’est muni de cet outil depuis plusieurs années, l’ITU effectue des contrôles sanguins et urinaires pour les médaillés WTS et choisis au hasard.
Politiquement, si l’ITU décide de sanctionner la Russie, elle vient tout simplement exposer que ses initiatives sont inefficaces. Aussi, n’oublions pas que les Russes ne se sont plus invités sur les podiums de la WTS depuis plusieurs années. Dans ces conditions, est-ce qu’une sanction en voudrait vraiment la peine ?
Maintenant, n’oublions pas que la Russie a tout simplement échangé les échantillons lors des Jeux de Sotchi et pour cela, il faudrait forcément sanctionner ce geste…