Pour Triathlon Canada, c’est la première fois qu’elle se présentera à une olympiade sans Simon Whitfield dans ses rangs. C’est une page qui s’est tournée abruptement. Celui qui a remporté la première médaille d’or en triathlon avait réussi à revenir en force en allant chercher l’argent à Beijing.
Malheureusement, après ce succès il y a eu un trou entre deux générations. Même Libby Burrell a mise la table pour palier à cette situation. Un enchainement de malchance ne permettra pas aux Canadiens de démontrer qu’ils ont le niveau pour être réalistiquement médaillables dès Rio.
Pour l’organisme fédéral, À Nous le Podium (OTP), qui a pour but d’investir uniquement dans les sports qui démontrent leur potentiel à obtenir des médailles, face à une réussite incertaine, il fallait retirer sa mise du triathlon.
Injustice ou pas, les athlètes doivent toujours évoluer sans attente et provoquer les choses. En parfaite illustration, les 5 membres canadiens en seront tous à leur première olympiade. Pour une nation majeure dans le sport triple, cela reste une exception.
Dans ces eaux troubles pour triathlon Canada où elle doit afficher une certaine modestie pour Rio, elle peut tout de même se réjouir d’avoir des athlètes prometteurs comme Tyler Mislawchuk et Amélie Kretz qui sont toujours U23.
Tyler sera d’ailleurs l’athlète le plus jeune au départ des JO (21 ans). Cet élite qui a bénéficié de la structure internationale mise en place par Libby Burrell et qui est toujours dirigé par Jamie Turner continue à bruler les étapes. Il est sans aucun doute avec un athlète comme Dorian Coninx, Marten Van Riel et Kristian Blummenfelt, l’un des plus doués de sa génération.
Décrochant son premier top 8 en série mondiale à Hambourg, cet athlète profite d’une solide base. Capable de nager avec les meilleurs, il continue de progresser en course à pied. Personne dans son entourage n’ose parler de médaille mais nombreux croient dans ses chances d’être finaliste (top 8). Ce résultat permettrait d’ailleurs à Triathlon Canada de retrouver un certain positivisme dans l’avenir.
De plus, la Québécoise Amélie Kretz offre aussi une perspective semblable. Elle a déjà démontré qu’elle pouvait nager et courir avec les meilleurs. Obtenant aussi un top 8 lors de la dernière WTS sélective pour le Canada, il ne fait aucun doute qu’elle est dans une course contre le temps. Le potentiel est là et l’on peut déjà penser à Tokyo.
Mais pour bien l’amorcer, à l’instar de Tyler, il faudra réussir une belle course à Rio. Ces athlètes ne doivent pas se contenter d’être là mais bien tout donner à Rio.
Ces deux athlètes représentent l’avenir de Triathlon Canada. D’autres jeunes athlètes comme Xavier Grenier Talavera, Alexis Lepage et Russell Pennock ont déjà commencé leur apprentissage en série mondiale. Matt Sharpe, auteur d’une seconde place lors de la coupe du monde de Montréal s’est aussi retrouvé. Les juniors, Oliver Bletcher et Charles Paquet ont aussi
L’Ontarien Andrew Yorke sera aussi au départ, cet athlète de 28 ans nous a démontré qu’il pouvait être très agressif dans un contexte de Jeux majeurs. Ces dernières années, il a réussi à améliorer sa course à pied. Il sera l’un des protagonistes à vélo pour combler un probable retard après la natation. Pour cet athlète entrainé par Craig Taylor, la place de finaliste restera aussi l’objectif ultime.
Après Londres comme remplaçante, Sarah-Anne Brault réussi son rêve en devenant olympienne. Le Québec aura l’honneur d’avoir deux représentantes au départ. Pour Brault, ces deux dernières saisons ont malheureusement été plus difficiles. Elle a tout de même su convaincre les séléctionneurs. Chez Trimes, on se rappelle surtout qu’elle toujours bien fait à Auckland soit un parcours vélo qui se rapproche de Rio. Auteure d’une 4e place en série mondiale, tout reste possible.
Pour finir, il ne faut surtout pas oublier Kristen Sweetland. Elle est d’ailleurs la dernière canadienne à être montée sur le podium d’une série mondiale. Pour cette ancienne championne du monde junior, la route remplie de détours (3 tentatives) afin de se rendre aux Jeux.
Sur papier, Sweetland à le profil idéal pour réussir à Rio, capable de nager avec les meilleurs, elle aussi une excellente cycliste. Ajouté à cela que sa course à pied était son point fort.
Malheureusement, difficile de savoir si elle pourra performer et mettre en ligne les astres à temps, elle n’a pas dans la musette ce résultat récent qui lui permet de s’aligner pleine de confiance.
Embêtée par un virus sans fin, c’est seulement lors des deux dernières semaines de la période olympique qu’elle avait pu retrouver le chemin de la compétition.
Maintenant, il faut espérer que Rio sera un nouveau point de départ pour un avenir plus prometteur.