Rares sont ceux qui croient réellement dans leur chance de battre l’actuel champion olympique Alistair Brownlee. La bonne nouvelle, c’est qu’en 4 olympiades, personne n’a été en mesure de conserver son titre.
Mais Ali a des allures d’Usain Bolt, capable de jouer à fond la carte de l’intox. En début de saison, avec son opération au pied, on croyait que sa carrière était tout simplement en péril.
Au final, il reviendra encore plus fort et enchainera deux victoires plus que convaincantes. Il en reste que ces succès ont eu lieu avec quelques absents notoires comme Mario Mola, Vincent Luis et Richard Murray. Trimes à fait la liste de ceux qui pourraient réellement être les troubles fêtes à Rio.
Comme vous pouvez le remarquer, le titre mondial junior ou U23 semble être une caractéristique commune dans ces prétendants. Autre fait étonnant, ils sont tous agés entre 25 et 27 ans.
Mario Mola
Âge 26
Mola a l’émergence tranquille et s’apprête à remplacer son grand ami et mentor, Javier Gomez. Considéré comme le meilleur coureur du circuit, l’absence répétée des Brownlee lui a permis de prendre de l’ampleur.
Celui qui s’entraine avec le squad de Joel Filliol est de moins en moins vulnérable en natation, ses progrès lui ont tout simplement permis de gagner 4 victoires en WTS cette saison et personne ne devrait être en mesure de s’approprier le titre mondial.
Dans son cas, la course pourrait se jouer durant la natation puisqu’il devra éviter les écarts à vélo. Rio offrant une natation en mer et potentiellement avec de la houle, difficile de savoir si ces conditions pourraient l’avantager.
Mario Mola est aussi considéré comme un excellent rouleur, mais il n’a pas cette capacité à rallier les troupes pour unir les forces et réussir les retours de l’arrière. Mola roule à l’ancienne et sait toujours pointer son nez à la fin du vélo. Les Jeux pourraient être différents.
Auteur d’une septième place lors du test event de Rio, il doit encore se prouver que ce parcours lui correspond. Chose certaine, les Brownlee souhaiteront le contrôler à distance. Seul Alistair semble être en mesure de rivaliser en termes de vitesse en course à pied. Mais connaissant l’implication des Britanniques pour maintenir un écart, il faudra une avance de plus de 30 secondes en T2 pour le priver d’une victoire.
2016
1er Hamburg WTS
1er Yokohama WTS
1er Gold Coast WTS
1er Abu Dhabi WTS
passé
1er Chicago WTS Grande Finale 2015
1er Londres WTS 2014 (unique fois où le trio Gomez et Brownlee réuni s’est incliné).
2009 champion du monde junior
Vincent Luis
Âge 27
Seul français ayant déjà une expérience olympique, l’athlète originaire de Vesoul s’est véritablement révélé lors de la saison 2015 où il accumulera les podiums et obtiendra sa première victoire sur le circuit (WTS).
Dans son cas, pour cet ancien champion du monde Junior, son développement s’est avéré plus tardif. Après une 11e place aux JO de Londres, il a décidé de changer l’intégralité de son environnement d’entrainement et ses entraineurs. Luis est une exception puisqu’il travaille avec des coachs qui sont spécialisés dans leur discipline. Il est désormais le décideur.
Vincent Luis a cette assurance dans l’eau qui semble lui garantir de pouvoir sortir avec les premiers. Il devra tout de même être très attentif à deux roues. Il ne fait aucun doute que les Brownlees ne souhaitent pas particulièrement l’avoir comme voisin pour les 40 kilomètres.
D’autant plus que Vincent Luis a la carte du mystère dans ses mains. N’ayant participé à aucune WTS, ses concurrents n’ont pas de performances référentes à se mettre sous la dent. À plusieurs reprises, le français a préféré faire l’impasse pour continuer l’entrainement et prolonger le mystère. Ces deux seules sorties, championnat d’Europe de Sprint et un Grand Prix se sont soldées par la victoire.
Contrairement à Mario Mola, Vincent à l’avantage d’avoir déjà eu de la réussite à Rio (2e au Test Event). Il se plongera donc dans un environnement où il sait qu’il peut réussir. Cette performance avait d’ailleurs démontré qu’il avait enfin les armes pour réussir sur la distance olympique.
Maintenant, les attentes sont très grandes et peut-être trop puisque la France n’a toujours pas obtenu de médaille olympique en triathlon.
On se rappellera que Vincent Luis est l’un des très rares athlètes qui avaient osé attaquer Alistair à vélo. Dans le cas de Rio, si ses deux coéquipiers français, Dorian Coninx et Pierre Le Corre réussissent aussi à faire la coupure après la natation, les Britanniques s’assureront que les tricolores fassent leur parti du travail.
2015
2e Test Event Rio 2015
1e Hamburg WTS 2015
3e Londres WTS 2015
passé
Champion du monde junior 2008
Fernando Alarza
Âge 25
Alarza est à l’image de Mario Mola, un espagnol qui a suivi les traces de Javier Gomez et qui a progressé régulièrement. Contrairement à Mola, Alarza présente un profil plus complet puisqu’il réussit régulièrement à s’inviter dans le premier groupe après la natation. Les ressemblances avec Javier Gomez sont logiques puisqu’il est tout simplement avec son ancien entraineur, Omar Gonzalez Sampedro.
Alarza profite désormais d’un nouveau rôle avec le retrait de Javier Gomez pour les JO de Rio. 2016 a été marqué par sa première victoire en WTS à Cape Town. Dans ce premier succès, il a réussi à faire sortir de ses gonds Johny Brownlee.
N’étant pas assuré de sa sélection en début de saison, Alarza a dû multiplier les courses en 2016. Même s’il n’est jamais sorti du top 5, son pic de forme pourrait s’être fait prématurément. Il existe toujours un doute sur sa capacité à se maintenir dans une dynamique plus agressive. Rio n’est pas un parcours où l’on peut se cacher à vélo…
2016
1er Cape Town WTS
2e Gold Coast WTS
3e Hambourg WTS
4e Abu Dhabi WTS
5e Stockholm WTS
5e Yokohama WTS
passé
2e Londres WTS 2015
2e U23 Championnat du monde 2013 (derrière Pierre Le Corre).
Champion du monde junior 2010
Richard Murray
Âge 27
La force du Squad de Joel Filliol réside par la présence de Mario Mola et de Richard Murray. Le Sud africain est reconnu comme un athlète débordant de talent et très souvent impulsif par ses décisions tactiques, mais aussi ses émotions. 2016 avait très mal commencé avec une fracture à la clavicule qu’il s’est infligée à Gold Coast. Les chutes peuvent souvent marquer les esprits. Rio n’est pas un parcours où il est facile de prendre confiance avec ses virages techniques en descente.
Ce qui ne tue pas rend plus fort, Richard Murray est revenu à la compétition encore plus motivé et déterminé que jamais. Malgré le temps hors des bassins d’eau, il réussira à Hambourg une magnifique natation qui lui permettra d’être à la lutte finale pour la victoire. Une pénalité nous privera d’un sprint final avec Mario Mola, mais selon sa réaction, l’Africain du Sud croyait véritablement dans ses chances.
Au test event de Rio, il avait tout simplement signé le meilleur temps en course à pied battant nulle autre que Mario Mola. Évidemment, son sort se décidera en fonction des écarts à l’entrée en T2. Des petits détails comme le port du wetsuit pourraient avoir une grande incidence sur le résultat final. Il est dans les athlètes attendus pour être dans les leaders à la chasse des Brownlees à vélo.
Murray avait terminé 17e à sa première présence aux JO alors qu’il avait gagné la série mondiale antérieure (Hambourg).
2016
Blessure Gold Coast WTS
1er coupe du monde New Plymouth
2e Abu Dhabi WTS
passé
1er Edmonton WTS, 2015
3e Jeux du Commonwealth 2014
1er Hambourg WTS 2012
Seconde partie à venir avec Kristian Blummenfelt, Pierre Le Corre, Aaron Royle, Crisanto Grajales, Dorian Coninx.