Si la course des hommes a récompensé des Brownlees valeureux et en plein contrôle de leur sujet, la course féminine s’annonce plus incertaine.
La double championne du monde Gwen Jorgensen (USA) devra répondre aux attaques répétées des meilleurs cyclistes. Enchainant les victoires ces 3 dernières saisons, c’est seulement dans les derniers mois qu’elle a dû faire face à une vraie organisation contre elle. Étant la meilleure coureuse du circuit, elle nous a habitué à revenir de l’arrière malgré un déficit de plus d’une minute avant la course à pied.
Malheureusement, dans cette logique, l’Américaine se présentera afin de ne pas perdre et donc sur la défensive. Médiatiquement, les attentes sont énormes aux États-Unis. Maintenant, elle sait ce qu’elle a à faire pour gagner et elle s’est préparée en conséquence. Le cahier des charges est connu.
N’oublions pas que l’Américaine a su éliminer progressivement ses faiblesses dans sa carrière… Il en reste que la seule façon de la battre, c’est de creuser l’écart sur le vélo.
Flora Duffy VS le monde…
Dans ce coup d’État qui sera assurément tenté, on sait déjà que la chef s’appelle Flora Duffy (BER). Elle a marqué les esprits avec sa première victoire en série mondiale (Stockholm) en démontrant qu’il était possible de gagner tout en faisant les 40 kilomètres seules. Rares sont celles qui sont en mesure de garder sa roue. Dans le passé, Andrea Hewitt (NZ) et Helen Jenkins (GB) ont déjà réussi cet exploit et elles ont démontré qu’elles pouvaient collaborer ensemble. Par les qualités techniques de Duffy, il ne fait aucun doute qu’elle n’acceptera aucun temps mort et qu’elle se délestera rapidement des athlètes refusant de collaborer.
À l’image des hommes, même si la natation devrait créer des écarts importants et éliminer certaines femmes, c’est avant tout le premier tour qui devrait être le juge de paix.
Si une athlète comme Carolina Routier (ESP) devrait mener aisément la natation, la suite est plus incertaine, est-ce que Emma Moffatt (AUS), Erin Densham (AUS), Cassandre Beaugrand (FRA), Pamela Oliviera (BRA), Sarah True (USA), Andrea Hewitt (NZ), Lisa Norden (SUE), les canadiennes Kristen Sweetland, Amélie Kretz, Sarah-Anne Brault et les Britanniques, Helen Jenkins, Vicky Holland, Non Stanford réussiront à rester au contact après la natation.
En arrière, à moins d’une grande surprise, Nicola Spirig (SUI), Anne Haug (ALL), Ai Ueda (JP), Ashleigh Gentle (AUS), Barbara Riveros (CHI) nous ont habituées à devoir combler un important déficit après la natation. À Londres, Spirig était revenue sur la tête malgré un retard d’une minute en sortie de T1. Si l’opération Duffy ne fonctionne pas, on pourrait rapidement assister à une neutralisation de la course.
Flora Duffy VS Nicola Spirig
Certains spécialistes voient dans cette course un duel à distance à deux roues entre Flora Duffy et Nicola Spirig. Spirig pourrait donc offrir une seconde chance à celles qui auront perdu le contact avec la tête. Malheureusement, on manque tout simplement de références puisque l’actuelle championne olympique n’a pris part qu’à deux WTS (un podium et un abandon) depuis sa médaille d’or.
Sutton discrèt mais présent…
Brett Sutton s’est fait moins loquace et n’essaye plus de perturber mentalement les adversaires de Nicola Spirig. Si l’on pouvait le considérer en retrait, cela n’est pas le cas puisqu’il était présent au briefing. C
La régularité récompensée?
Andrea Hewitt est un exemple pour sa régularité et sa fidélité au circuit. Si elle réussit sa natation, impossible de ne pas la considérer dans les favorites avec les Britanniques. Elle ne participera pas seule.
Ces athlètes mystères…
Difficile de se prononcer sur certains athlètes comme Nicola Spirig, Lisa Norden et Erin Densham. Les trois médaillées de Londres n’ont depuis jamais affiché le même niveau de performance. Ce qui est certain, c’est que le potentiel est là. À cela, il faut ajouter Kristen Sweetland, Nicky Samuels qui sont reconnues pour être très offensives tactiquement, mais qui été absent du circuit pour une période prolongée (blessure).
Roulez jeunesse.
Cassandre Beaugrand et Audrey Merle sont les deux invitées surprises. Même si ces deux athlètes affichent des potentiels très prometteurs, il faut se rendre à l’évidence, elles sont avant tout là pour prendre de l’expérience. Pour Cassandre, âgée de 19 ans, cela sera d’ailleurs sa première distance olympique. On peut leur souhaiter de finir dans le top 20 et pourquoi pas mieux.
Un jeu tactique entre les États-Unis et les Britanniques.
Compte tenu des profils, les Britanniques présentent des profils plus complets et se rapprochent des profils de leurs partenaires d’entrainement de la structure au Yorkshire, soit les frères Brownlee. À en juger les dernières performances en WTS, Holland, Jenkins et Stanford pourraient ne rendre que 40 secondes sur Gwen Jorgensen. Elles ont donc toutes un intérêt de travailler ensemble.
Les Américaines n’ont pas ce rituel de collaborer ensemble et cela pourrait se retourner contre elles. Si Zaferes, True et Jorgensen ont trusté les podiums ses dernières années, ce qui pourrait s’avérer une force à des chances de se transformer en faiblesse.
Entre ces deux puissances, c’est justement les athlètes sans équipières qui pourraient former la vraie alliance gagnante.
Un jeu tactique entre les États-Unis et les Britanniques.
Non Stanford, Vicky Holland et Helen Jenkins ont toutes les 3 les qualités pour gagner, il reste qu’elles devront convaincre à nouveau. Depuis son retour, Stanford a eu de la difficulté dans la natation et l’enchainement vélo. Jenkins n’a pas couru avec la même vigueur dans ses dernières sorties. Vicky Holland semble donc être l’élue.
WTS VS Olympique
Si le scénario habituel de la série mondiale ressemble avec fidélité à ce qui s’est passé à Rio, on doit à nouveau insister sur le fait que chez les femmes, il n’y a pas eu cette urgence de faire sa marque en série mondiale. Certaines athlètes ont bien su cacher leur jeu.