C’est dans des conditions parfaites que les pros s’élancent. Le parcours de Mooloolaba a la particularité d’offrir du dénivelé seulement après les premiers 55 kilomètres. Face à la densité habituelle des championnats du monde, il était facile de s’imaginer que la course commencerait seulement à ce moment-là… Mais dans certains cas, les apparences sont trompeuses.
Dès les premiers mètres de la natation, Josh Amberger se dévoile en s’échappant seul. Dans cet exercice, son but est de sortir avec une avance de l’eau significative, le véritable objectif est de s’assurer que certains athlètes ne sortiront pas de la natation sans dégât. Sa transition est dans un autre registre, après l’enfilage de ses chaussettes, il monte sur le vélo avant ligne. Comprenant son erreur, il redescend et court jusqu’à la ligne. Personne ne vient pourtant lui donner une pénalité.
Comme attendu, en arrière, on retrouve plus d’une vingtaine d’athlètes à moins de 20 secondes. Craig Alexander (43 ans) est le second à sortir de la natation, il est suivi de près de plusieurs favoris comme Terenzo Bozzone (NZ), Sam Appleton (AUS), Brent McMahon (CAN), Tim Don (GB), Maurice Clavel (ALL), Tim Reed (AUS) et Tyler Butterfield (BMU).
Comme attendu, les überbikers se font piéger. Andreas Dreitz sort de la T1 avec une minute de retard et Sebastian Kienle avec deux minutes sur le groupe de tête. Pour Lionel Sanders, la course est mal engagée accusant trois minutes de déficit.
Après seulement 15 kilomètres, Andrea Dreitz prend la tête du groupe des poursuivants (20 athlètes). Le maintien en tête de Josh Amberger reste une surprise. L’Australien a clairement décidé de jouer sa carte à fond. En arrière, nombreux se plaisent à suivre le rythme. Un vélo à l’usure est déjà amorcé.
Si Dreitz semble exécuter sa course, son plan est rapidement compromis puisque Sebastian Kienle revient le rejoindre après seulement 1h10 de course. Les deux Allemands s’envolent ensemble et s’accordent rapidement une avance d’une minute après 50 kilomètres.
Malheureusement, Antony Costes, Paul Schuster et Mike Phillips se feront imposer une pénalité pour drafting dans la seconde bosse du parcours. Vu la densité de cette course, impossible d’effacer ce contre temps (5′)
Maurice Clavel tente de rejoindre le duo allemand, passe à l’attaque et se sépare ainsi du groupe des poursuivants toujours composé d’une vingtaine d’athlètes. Profitant de la partie accidentée, Clavel remplacera Dreitz pour accompagner Sebastian Kienle. Les deux athlètes et partenaires allemands sont toujours sous haute surveillance et leur avance est limitée à 15 secondes sur Bozzone, Reed, Gambles, McMahon, Dreitz, Alexander, Appleton et Amberger.
Pendant ce temps, malgré tous les efforts de Sanders, le canadien reste à 2:30 de la tête.
À l’avant, c’est la surprise, les Allemands ne réussirent pas à se prémunir d’une avance substantielle. Tyler Butterfield va jusqu’à porter l’affront en posant le vélo en premier.
Au final, c’est une quinzaine d’athlètes qui posent le vélo ensemble. Improbable ou pas, on retrouve Craig Alexander dans le mix. Il est accompagné par Butterfield, Kienle, Dreitz, Bozzone, Amberger, Reed, Appleton, Clavel, Bowstead, Gambles, Wild, McMahon, Don, Kastelein…
La mauvaise nouvelle est pour Lionel Sanders. Si Sanders accusait un retard de 3 minutes en sortant de l’eau, il n’a jamais été en mesure de revenir sur la tête de la course.
Dans ce départ de course si dense, c’est Sebastian Kienle qui effectuera le meilleur départ. Reed, Clavel, Dreitz et Appleton formeront un groupe de 4 pour poursuivre le double champion du monde de 70.3. Dreitz sera rapidement décroché et repris pour un Terenzo Bozzone qui préfère partir sur un rythme plus conservateur.
Sans montrer des signes de ralentissement, Sebastian Kienle est finalement repris par le groupe des poursuivants. Reed est clairement le meneur. L’Australien porte une nouvelle attaque et seul Kienle est en mesure d’y répondre. Clavel et Appleton se retrouvent piégés et incapables d’élever l’allure.
À l’image des courses légendaires de Kona, Kienle et Reed se lancent d’un duel où ils s’échangent régulièrement la première place. Ils savent qu’ils doivent tout donner pour ne pas permettre à des athlètes comme Lionel Sanders, Terenzo Bozzone ou Craig Alexander de revenir de l’arrière.
Ruedi Wild sera la surprise en pointant son nez en troisième position à mi course.
C’est finalement après le 15e kilomètres que la dernière attaque de Kienle est presque fatale à Reed. Le jeune australien réussi à rester au contact à seulement 10 mètres en arrière. L’homme au speedo reste un cauchemar capable de profiter des différentes montées. Dans ce yoyo, revanchard, Kienle tente un retour dans la dernière montée, mais l’Australien le contre et attaque dans la fin de la montée. Ces quelques mètres pris permettent à Tim Reed de gagner avec trois mètres d’avance sur Sebastian Kienle.
Pour Tim Reed, c’est un premier titre mondial. Il réussi à priver Sebastian Kienle d’un troisième titre. Ruedi Wild confirme cette suprise que l’on présageait en terminant 3e et tout juste devant un autre champion du monde de 70.3, soit Terrenzo Bozzone. Appleton termine 5e.
Au final, on retrouve 10 athlètes en moins de 3 minutes. Craig Alexander avait gagné son premier titre mondial en 2006, 10 ans plus tard, même s’il doit se contenter d’une 10e place, son niveau de performance à 43 fait toujours rêver.
Très attendu, Lionel Sanders doit se contenter d’une 9e place. Il signe pourtant le meilleur temps en course à pied avec un temps de 1:10:34. Quelle sera sa réponse à Kona ?
Antony Costes doit se contenter d’une 25e place en 4:02:10. Sa pénalité lui a probablement coupé ses ailes.
| REED, Tim | AUS | 1 | 1 | 00:22:53 | 02:06:12 | 01:11:03 | 03:44:14 | |
| KIENLE, Sebastian | DEU | 2 | 2 | 00:24:14 | 02:04:45 | 01:11:18 | 03:44:16 | |
| WILD, Ruedi | CHE | 3 | 3 | 00:22:47 | 02:06:28 | 01:11:07 | 03:44:40 | |
| BOZZONE, Terenzo | NZL | 4 | 4 | 00:22:44 | 02:06:20 | 01:12:44 | 03:45:52 | |
| APPLETON, Sam | AUS | 5 | 5 | 00:22:40 | 02:06:23 | 01:12:51 | 03:46:02 | |
| KASTELEIN, Nicholas | AUS | 6 | 6 | 00:22:43 | 02:06:41 | 01:12:46 | 03:46:21 | |
| DON, Tim | GBR | 7 | 7 | 00:22:51 | 02:06:37 | 01:12:57 | 03:46:32 | |
| CLAVEL, Maurice | DEU | 8 | 8 | 00:22:53 | 02:06:18 | 01:13:39 | 03:46:47 | |
| SANDERS, Lionel | CAN | 9 | 9 | 00:25:41 | 02:06:42 | 01:10:34 | 03:47:14 | |
| ALEXANDER, Craig | AUS | 10 | 10 | 00:22:49 | 02:06:39 | 01:14:03 | 03:47:28 | |
| DREITZ, Andreas | DEU | 11 | 11 | 00:23:20 | 02:05:36 | 01:15:18 | 03:48:16 | |
| AMBERGER, Josh | AUS | 12 | 12 | 00:21:56 | 02:06:54 | 03:49:01 | 03:49:01 | |
| BUTTERFIELD, Tyler | BMU | 13 | 13 | 00:22:57 | 02:05:55 | 03:49:56 | 03:49:56 | |
| MCMAHON, Brent | CAN | 14 | 14 | 00:22:45 | 02:06:39 | 03:50:45 | 03:50:45 |