Bonjour Alex, Dr. Trimes.
Nous sommes un couple et aimerions faire de l’entraînement plus spécifique en vélo cet hiver, mais sans trop casser notre tirelire. Nous avons déjà un « bike trainer » chacun, mais aimerions passer au prochain niveau soit l’entraînement avec capteur de puissance, etc.
Voici notre situation, nos vélos sont de 10 et 11 vitesses, donc pas de base d’entraînement à prise directe, nous n’avons pas de capteur de puissance, nous utilisons la montre Garmin 910XT, nous utilisons iOS, mais avons accès à un ordinateur Win (mais ce ne serait pas pratique)
Que nous conseillerais-tu pour débuter dans le monde des capteurs de puissance, base d’entraînement, logiciel d’analyse, logiciel d’entraînement.
Effectivement, on peut rapidement se perdre dans l’équipement, le choix est de plus en plus abondant et il existe effectivement un danger d’acquérir du matériel trop limité ou au contraire, au-dessus de ses besoins.
Mais le gros problème réside dans l’écosystème. Il est impératif d’utiliser du matériel qui est très fiable et simple à l’utilisation. Si les home-trainers sont de plus en plus intelligents, ils sont pratiquement inutilisables lors d’un pépin logiciel.
Débutons par le vélo à l’intérieur. Nombreux mentionnent qu’il faut mieux investir dans un capteur de puissance que dans un home-trainer. Malheureusement, cela n’a pas si simple. Les home-trainers entrés de gamme fonctionnent sur le principe du volant d’inertie, soit un poids en rotation. La problématique de cette technologie, c’est qu’il faut fournir une puissance minimale pour que le pédalage reste régulier. S’il est possible de faire d’excellentes sessions sur ce type de matériel, pour des séances à basse intensité ou à forte résistance, disons que cela n’est pas optimal.
Pour un athlète qui souhaite utiliser fréquemment un home-trainer, il faut donc débourser un budget minimal, sinon l’achat sera vite regretté. Chez Trimes.org, on recommande d’investir dans un home-trainer dit électromagnétique.
Pour faire simple, le volant d’inertie profite de l’assistance d’un moteur pour répliquer les sensations de la route. Ces moteurs sont toujours commandés électroniquement. C’est donc possible de simuler des parcours. De plus, dans la très grande majorité, ils mesurent la puissance.
Dans cette catégorie, les prix varient entre 500$/350 euros et presque 2000$/1400 euros. La distinction dans ce type de home-trainer, c’est la force/résistance du moteur, l’ergonomie et le niveau sonore produit par le système.
Si certains peuvent simuler 5%, le nouveau Elite Drivo bat un nouveau record avec 25%. Comme vous pouvez l’imaginer, il ne sert à rien d’investir dans un modèle offrant beaucoup de résistance si vous ne souhaitez pas l’utiliser.
Selon nous, une résistance de 5% permet déjà de faire un bon travail en résistance. Un Tacx Vortex Smart à 700$ est capable de simuler 7% tandis qu’un Tacx Smart Bushido permet de simuler 15%. Est-ce que cela vaut le cout de sauver 200$ si vous ne souhaitez jamais simuler une ascension de col?
Plus un home-trainer peut répliquer fidèlement un parcours, plus l’athlète prendra du plaisir à l’utiliser. De plus, les logiciels actuels compensent lorsque vos home-trainer ont atteint ses limites en termes de résistance.
Évidemment, il existe les home-trainers avec une transmission directe, où le vélo est fixé au socle sans sa roue arrière. Ces solutions restent très onéreuses (au-dessus de 1200$ – Tacx Flux), mais leur grand avantage est que la valeur de revente est excellente.
D’ailleurs, il existe d’ailleurs une règle d’or afin de s’assurer que son home-trainer dure, il faut impérativement qu’il soit équipé avec la connectivité ANT+ et Bluetooth afin de bénéficier d’une comptabilité avec tous les nouveaux logiciels sur le marché. Le ANT+ FEC s’est imposé comme un standard universel pour commander les home-trainers.
Cela permet d’acquérir directement ses données via votre votre compteur vélo, mais aussi de pouvoir commander votre home-trainer à partir de votre téléphone iOS (sans clé ANT+).
Fait important, sachez qu’il est nettement plus simple d’utiliser un appareil mobile qu’un PC (risque de conflits matériels).
Puisque vous êtes deux, il existe une nouvelle solution intéressante, soit le rouleau Elite Arion Digital Smart B+. C’est l’un des rares rouleaux à offrir une résistance électroniquement jusqu’à 5%. C’est suffisant pour répliquer certains parcours. De plus, il mesure aussi la puissance à partir de courbes de profil déjà connues (basé sur la vitesse et la résistance). De manière générale, il devrait pleinement répondre à vos besoins.
Le rouleau offre plusieurs avantages dont celui de travailler son équilibre et de pouvoir bouger librement votre vélo latéralement. Puisque vous êtes deux, il n’y a pas plus simple pour interchanger vos vélos, puisque sur une base où le vélo est fixé, il est probable qu’il soit nécessaire de refaire régulièrement l’ajustement du système pour éviter que le pneu glisse sur le rouleau.
Comme on l’a dit précédemment, plus un système est simple à l’utilisation, plus votre expérience avec sera satisfaisante.
Pour le choix du logiciel d’entrainement, c’est justement la force des nouveaux systèmes, ils ne sont plus exclusifs à un seul logiciel. Il est désormais possible d’utiliser la plateforme d’analyse Golden Cheetah (PC + clé ANT+). Elle est totalement gratuite et très complète. Il est même possible de coupler son home-trainer et de programmer à l’avance (résistance, puissance cible) vos entrainements.
Sinon, que cela soit Tacx, Elite, Wahoo ou Cycleops, ils ont tous leurs logiciels qui sont tous très similaires.
Malheureusement, dans la majorité des cas, pour obtenir des vidéos ou des séances préétablies, il faut s’abonner. Les services sont généralement à 10$ par mois. Ils ont tous une personnalité distincte et des forces et des faiblesses.
Trainerroad offre une multitude de sessions pour tous les niveaux et à surtout l’avantage de vous offrir des plans spécialement conçus pour le triathlète. C’est un système qui est très efficace puisque les séances sont adaptées en fonction de votre niveau.
Zwift, avec sa plateforme virtuelle (uniquement sur PC et MAC) plait surtout aux compétitifs qui ont le besoin de s’entrainer contre d’autres.
Le service Kinomap est pour celui qui souhaite profiter des nombreuses vidéos pour casser la monotonie.
VirtualTraining de Cycleops est peut-être la plateforme la plus complète. Dans le cas de Tacx, il faut choisir entre deux solutions, soit avec le logiciel TTS (uniquement pour PC) qui reste assez onéreux, mais complète ou la solution mobile qui est gratuite, mais à nouveau, même si les vidéos sont d’excellente qualité, il faut les acheter.
De manière générale, on vous recommande d’essayer les différentes solutions. Elles offrent toute une période d’essai gratuite, mais soyez rassurez, tout comme les home-trainers, ces logiciels vous permettent d’exporter vos entrainements facilement. Même si votre Garmin peut enregistrer votre vitesse/cadence/puissance, il est toujours préférable de profiter du fichier venant de votre logiciel d’entrainement puisqu’elle inclut le dénivelé. Les plateformes de Garmin et de Polar permettent d’ailleurs l’importation de fichiers.
Pour conclure, il faut avant tout bien cibler vos besoins pour faire le bon choix. On recommande au minimum un home-trainer avec un moteur électromagnétique et contrôlable par Bluetooth et ANT+.
Un tacx Bushido Smart à déjà plus de 4 ans. C’est un produit très complet qui s’est peaufiné. Si vous ne souhaitez pas faire des ascensions de plus de 6%, un Tacx Vortex Smart vous comblera. Dans notre cas, l’Elite Arion Digital Smart B+ semble être une alternative très intéressante.
Après avoir passé du temps sur votre home-trainer, il faudra probablement passer à l’achat d’un capteur de puissance… Cela n’arrête jamais!