Edmonton sera la 8e et avant dernière étape de la série mondiale. Elle est aussi la première course après les Jeux olympiques. Cela explique malheureusement l’absence de plusieurs athlètes notoires, dont le nouveau double champion olympique, Alistair Brownlee.
Cette étape s’annonce tout de même très intéressante puisqu’elle devrait nous proposer ce duel si habituel entre les finisseurs, Richard Murray (AFS) et Mario Mola (ESP), contre ce fameux groupe si select qui s’entraide pour créer une sélection durant la natation et le vélo et qui profite généralement à Johny Brownlee (GB).
Mario Mola pour finir en beauté?
Lorsque l’espagnol s’est aligné sur une WTS, à l’exception de Cape Town, il a signé une fiche parfaite. Avec ses victoires à Abu Dhabi, Gold Coast, Yokohama et Hambourg, il profite d’une avance de 390 points sur Fernando Alarza. Sachant que seuls les 5 meilleurs résultats sont pris en compte, Mola profitera d’Edmonton pour transformer une 4e place en victoire.
Dans son cas, ce titre mondial pourrait permettre de mieux accepter ce que l’on pourrait qualifier de contre-performance lors des Jeux olympiques de Rio. Les attentes étaient clairement plus élevées qu’une 8e place. Javier Gomez avait pris l’habitude de priver les frères Brownlees depuis quelques saisons. Mola pourrait bien être son dauphin.
La course étant en sprint, face à ses progrès dans l’eau, son match si attendu contre Jonny pourrait enfin tourner en sa faveur.
Jonny Brownlee, le nouveau Poulidor de 2016?
Si Jonny Brownlee n’a pas quitté le podium cette saison, il n’a toujours pas connu la victoire. Titulaire de 4 secondes places, le titre mondial est encore envisageable. Il profitera de l’absence de son frère pour mettre les souliers de son ainé et dicter sa loi. Jonny devrait à nouveau pouvoir profiter de ses alliés, dont Richard Varga (SVK). La course n’offrira pas la densité habituelle. Leur offensive risque donc de se faire avec un comité plus restreint.
À noter que Jonny a couru le week-end dernier en Europe. On peut imaginer que les efforts des dernières semaines pourraient finir par créer une certaine fatigue.
Richard Murray veut conserver son titre…
Si Richard Murray est un athlète bourré de talent, c’est seulement l’année dernière et dans des conditions très hostiles, qu’il a mis la main sur sa première victoire sur le circuit. Entre sa blessure et sa couteuse disqualification pour geste antisportif, le Sud africain ne peut plus jouer le titre mondial. Signant le meilleur temps en course à pied à Rio, il est clairement un athlète très en forme. Est-ce que cela sera suffisant pour remporter à nouveau cette course?
Et les autres?
Difficile de savoir dans quelles conditions s’amèneront les autres athlètes, le niveau de motivation n’est pas toujours au rendez-vous. Dans quel état d’esprit on retrouvera les Allemands après une absence forcée par leur comité olympique lors des derniers JO. Steffen Justus, Jonathan Zipf, Franz Loeschke et le jeune Lasse Luhrs ont certainement l’envie de tourner rapidement la page.
Le portugais Joao Pereira a signé une magnifique 5e place à Rio. Si sa natation ne lui permet toujours pas d’être régulier sur le circuit, il ne fait aucun doute qu’il sera dans les prétendants si la course se neutralise durant le vélo.
Seul tricolore à la course, Pierre Le Corre se présentera sans attente. Étant malade pendant une semaine après son retour de Rio, il n’a pas pu s’entrainer convenablement. C’est souvent quand on n’a plus d’attente qu’on réussit le mieux.
Il ne faudra pas oublier la présence d’Aaron Royle (AUS).
Place aux Jeunes.
Si l’après-olympique est souvent vu comme une période où le niveau de compétition s’avère plus faible, il faut avant tout le voir comme la parfaite opportunité pour donner la chance aux Jeunes. Après un bilan olympique décevant pour les Australiens, Luke Willian et Matthew Roberts pourront profiter d’un départ en WTS. Ces deux jeunes sont très prometteurs.
Du côté du Canada, les deux Québécois Alexis Lepage et Xavier Grenier-Talavera auront à nouveau une belle occasion de monter en échelon. Ils seront cette fois-ci accompagnés par Matt Sharpe. Cette athlète originaire de la Colombie-Britannique revient de très loin. Les blessures étant désormais du passé, Sharpe a repoussé ses limites en montant pour la première fois sur un podium en coupe du monde à Montréal. Est-ce qu’il y donnera suite. Il peut certainement être l’un des chanceux à s’envoler avec Jonny Brownlee dès la sortie de la T1.
Seul Suisse au départ, Adrien Brifford tentera de percer le top 20. On retrouvera aussi l’américain et francophile, Rodolphe Von Berg. Il y a seulement trois semaines, il terminait 6e au championnat européen Ironman 70.3 à seulement 22 ans. Est-ce qu’il saura profiter de la technicité du parcours vélo ? On retrouvera aussi le luxembourgeois Bob Haller qui profite depuis quelques semaines du groupe de Jamie Turner (Wollongong Wizards).
La course aura lieu ce dimanche à 14:00 (heure locale), 16:00 (Canada – est) 22:00 (France).