On se questionne fréquemment sur l’impact des Jeux olympiques sur les élites. Un événement unique ne devrait pas redéfinir notre appréciation sur un athlète. Deux semaines après la présentation du triathlon aux JO, même si beaucoup ne se sont toujours pas remis de leurs émotions, la série mondiale (WTS) sera de retour ce dimanche à Edmonton, Canada.
Cette épreuve sera particulière puisqu’elle rassemblera des athlètes avec des objectifs très différents. La fin du processus olympique a laissé des traces et une minorité des athlètes sont tout simplement usées.
Sur papier, Mario Mola semble déjà intouchable pour gagner le titre mondial. La blessure de Javier Gomez et le retrait d’Alistair Brownlee créent une fin de saison presque sans suspense.
Avec la présentation d’un Grand Prix et une équipe de France qui se fait rare en série mondiale lorsque les épreuves ne sont pas en Europe, Pierre Le Corre sera le seul représentant tricolore. Le sociétaire de Montpelier souhaite profiter de sa constance du début de saison avec de jouer sa carte au classement mondial.
L’ancien champion de France national est actuellement classé 4e mondial. Malheureusement, il part sans grande ambition vu les circonstances. « Je n’ai pas pu m’entraîner depuis deux semaines, car j’ai été malade à mon retour de Rio, explique-t-il. Si on ajoute le temps de repos avant les Jeux, cela commence à faire beaucoup sans réel entraînement. Mais je suis quatrième mondial et j’ai donc décidé de prendre le départ malgré tout. C’est un format sprint qui me permettra je l’espère de m’en sortir. Après il y aura la finale du circuit à Cozumel (Mexique, le 18 septembre), mais c’est difficile de se projeter jusque-là. Ces deux semaines d’arrêt seront difficiles à rattraper d’autant plus que sur la finale, ce sera une Distance olympique et que tous les meilleurs seront là. Alors pour l’instant, je vais à Edmonton et on verra bien. »
Si les attentes de Pierre sont réduites, il ne voulait pas manquer cette occasion d’oublier rapidement sa frustration des Jeux olympiques(25e place) « C’est très dur à digérer, confie-t-il. Il est certain que j’avais moyen de faire beaucoup mieux. Ce fut ma pire course de l’année et une de mes plus mauvaises depuis deux ans. »
Edmonton est une sorte de retour à la normale pour la série mondiale. Maintenant que l’enjeu olympique est passé, les courses devraient s’avérer nettement plus ouvertes et plus denses. Même si Le Corre retrouvera au départ le leader actuel de la série Mario Mola, l’actuel vice-champion olympique britannique Jonathan Brownlee, ainsi que les pointures, Sud-africain Richard Murray et le Portugais Joao Pereira, c’est l’occasion de commencer à investir pour les prochaines années.
Pierre a encore la possibilité de terminer dans les trois premiers mondiaux à la fin de la saison. Cozumel accueillera la Grande Finale et bouclera la saison. À noter que le classement final de la série mondiale offre une dotation financière non négligeable. Depuis la création de la série en 2009, Vincent Luis avec une troisième place en 2015, est le français ayant obtenu le meilleur résultat sur le circuit au tapis bleu.
Si certains peuvent voir les prochains mois et courses comme sans véritables enjeux, c’est bien le contraire. C’est l’occasion de bâtir pour l’avenir et de profiter d’un niveau moins dense pour prendre confiance et accumuler toujours plus d’expériences.
Leçon de Rio, dans les moments importants, il ne faut pas espérer avoir les facultés pour battre un tel, mais se dire que l’on déjà fait.
La course sera sous le format d’un sprint et aura lieu ce dimanche 4 septembre à 22:00 (France) 16:00 (Canada – est)