Il existe certaines croyances qui sont longues à déloger. J’ai la chance d’avoir une connaissance m’expliquant que sa course a dérapé lorsque son kit de sel est tombé durant le vélo. Macca ou Crowie, ses idoles ont longtemps désigné ces capsules comme indispensables… Victime de la mode?
L’idée est pourtant très simple, certains athlètes produisent une sueur nettement plus riche en sodium (sel) que d’autres, en conséquence, les scientifiques avançaient que ces athlètes avaient besoin de consommer plus de sel pour conserver un bon fonctionnement et éviter un déséquilibre pouvant cause l’hyponatrémie (trouble hydroélectrolytique défini par une concentration en sodium dans le plasma sanguin (natrémie) inférieur à135 mmol/l).
Un récent papier scientifique International Journal of Sport Nutrition and Exercise Metabolism vient pourtant contredire cette croyance.
Le chercheur Martin Turner, Ph.D, a fait ses recherches dans les différentes publications sur le sujet. L’exemple qui la tout de suite frappé est celui d’un cycliste qui a décidé de changer son alimentation (basse en sodium). Après quelques jours, il a enregistré des performances équivalentes, mais a sa grande surprise, sa sueur n’était plus du tout salée. De plus, l’odeur de sa transpiration était beaucoup moins prononcée. Son profil a tout simplement changé avec son régime.
Turner a donc commencé à émettre l’hypothèse que durant le processus de la transpiration, puisque le corps fonctionnait de la même manière avec un régime bas en sodium, si c’était simplement l’excédant en sodium qui était évacué par la sueur. L’athlète qui aurait une sueur très salée consommerait tout simplement trop de sel.
En fait, il s’est même questionné si cela devait être associé au bienfait d’être actif et d’une baisse pression artérielle. Bouger pourrait compenser une alimentation excessive en sodium.
Rapidement, Turner se rend aussi compte que la prise de sodium n’a pas d’évidence indiscutable sur l’amélioration de la performance. Si certaines études semblent le démontrer, d’autres semblent le contredire.
De nombreux chercheurs renommés comme Tim Noakes s’entendent pour dire que la prise de sel ne permettrait pas de prévenir les crampes et l’hyponatrémie. Un athlète, même sous un régime bas en sodium d’un apport en sodium additionnel.
Mais si vous êtes nombreux à vous faire recommander de consommer du sel avant une course ou pendant l’effort, c’est pour éviter l’hypnatrémie où le corps serait en déficit et en electrolyte. À nouveau, les spécialistes ont renversé cette croyance. Selon eux, la cause principale de ce déséquilibre est provoqué par une consommation abusive d’eau. L’athlète doit donc boire à sa soif et éviter le phénomène inverse, soit la déshydratation.
Cela ne signifie pas qu’il faut plus consommer d’électrolytes durant l’effort, mais que les doses dans vos boisons énergétiques sont probablement déjà suffisantes. D’ailleurs, Turner confirme la non-nécessité de « supplémenter » son hydratation en ajoutant du sodium pour un effort physique intense et dans la chaleur allant jusqu’à six heures.
Malheureusement, le papier ne s’est pas penché sur les efforts dépassant cette durée. Est-ce que votre réserve de sodium peut vous faire défaut? Sachant que les boissons énergétiques apportent des electrolytes, pourquoi prendre le risque de s’en passer? Maintenant, il n’est certainement pas nécessaire d’en exagérer sa prise.
Pour finir, selon les observations de Turner, c’est uniquement lorsque l’athlète diminue drastiquement son alimentation en prise de sel que le corps semble réagir négativement.
La prochaine fois que tu entendras parler ton ami de ses capsules de sel, tu lui diras quoi?