C’est bientôt l’heure de la coupure pour de nombreux triathlètes. Le temps de l’entraînement du soir va doucement laisser place, le temps de quelques semaines, au farniente en terrasse ou dans le fond du canapé. Quelques semaines pour recharger les batteries, pour penser à autre chose, ou même pour pratiquer d’autres disciplines avec les copains.
Certaines vont cependant faire leur rentrée, ou l’ont d’ailleurs déjà faite. Peut-être sont-ils débutants ? Ou peut-être avaient-ils tout simplement entamé leur saison plus tôt que nous autres et ont décidé de se reposer avant tout le monde … Quoiqu’il en soit nous sommes en pleine période de rentrée pour la grande majorité des clubs de triathlon.
Chaque année on peut y croiser des néophytes qui débordent d’énergie et qui mettent du cœur à l’ouvrage. Ils y vont bon train sur la plaquette et usent volontiers la chaussure de running. Molo les amis ! Préservez-vous … L’hiver est long et se gère plus facilement sans pépin physique.
C’est le sujet que j’ai décidé d’aborder : les blessures et douleurs de rentrée. Le thème est difficile à traiter et les blessures sont aussi nombreuses que leurs causes. Les origines sont en effet multiples et peuvent aller des déséquilibres alimentaires récents, au traumatisme tout frais, en passant par une adaptation à un vieux truc dont vous vous êtes plaint il y a maintenant quelques mois.
Bref, j’ai décidé de me pencher sur la question afin de TENTER de vous mettre en garde contre CERTAINES erreurs que nous pouvons tous faire à la rentrée. Ma prise de pincettes est volontaire car il n’est pas question de faire une liste exhaustive, mais de tenter d’aider un peu les plus néophytes d’entre nous.
Quelques changements physiques
La trêve d’entrainement n’entraine que rarement une modification positive du comportement alimentaire : bien au contraire. C’est souvent le moment où le triathlète se fait plaisir, se laisse aller, à raison d’ailleurs !
Selon votre métabolisme, il se peut, que s’associe à votre perte de masse maigre (musculaire du fait de la coupure), une légère prise de masse grasse. L’affichage de la balance ne vous le suggérera peut-être pas. La coquine ne fait donc décidément rien pour vous faire plaisir (mesdames) !
Autre aspect des débordements alimentaires : la possible augmentation de l’acidité corporelle.
Vous le remarquerez peut-être à la modification de la qualité de votre peau (plus grasse, plus terne, quelques boutons), à l’odeur ou à l’aspect de vos urines, aux cheveux qui peuvent devenir plus gras … Pensez que le système digestif, tout comme le système respiratoire est un des moyens de communication avec le milieu extérieur. Ce qui y transite détermine la qualité du milieu intérieur.
Inutile de vous expliquer que tout ceci n’est donc pas propice à une reprise sur les chapeaux de roue !
Soyez progressifs vis-à-vis du retour à la course à pied (ou de la prise pour les débutants). Laissez-vous le temps de repasser à des proportions plus habituelles, de vous familiariser à vos nouvelles chaussures, au nouveau terrain d’entrainement. On se sent généralement bien reposé lors de la reprise et on peut faire un léger faux départ. Reprenez court, quitte à être bien en dedans de ce que vous pouvez faire habituellement.
Hydratez-vous correctement et suffisamment, afin de stimuler le filtre rénal, de « rincer » le milieu intérieur. Pourquoi pas opter pour une cure « détox » ?
Reprenez des séances de stretching « à froid », à distance des entrainements, afin de minimiser les répercussions de ces fortes tensions musculaires de reprise.
Tout ceci pourrait vous éviter des pathologies plutôt courantes : crampes abdominales, tendinopathies, périostites , douleurs lombaires, maux de tête, troubles du sommeil …
De nouvelles contraintes
Les moins expérimentés, ou plus débutants, seront peut-être confrontés à des jolies « courbatures » suite à des efforts auxquels ils ne sont pas habitués.
L’utilisation de plaquettes, du pull buoy cheville, du pull buoy « tout court », les premières sorties longues à vélo ou le travail sur piste peuvent en effet laisser quelques traces chez les moins habitués. La courbature n’est pas grave si elle est prise en charge correctement. Le tout c’est d’y faire attention : comme n’importe quelle douleur c’est un signal d’alarme corporel, au niveau de la circulation générale.
Il faut retenir que la courbature est un état « toxinique » d’ordre général au niveau de la circulation vasculaire, à la différence de la contracture qui est un état de tension musculaire sur un ou plusieurs segments.
Pour limiter ces contractures, n’utilisez pas trop les étirements longs, à des grandes amplitudes, faits passivement, s’ils sont placés à la fin d’une séance « inhabituelle » : votre muscle se défendra et se contractera encore plus. Tous ces paramètres sont à réunir pour éviter ce genre d’étirement post-entrainement qui peut même s’avérer traumatique, s’il venait à dépasser les capacités élastiques et/ou mécaniques d’un muscle. En résumé, si la séance était raide, privilégier une récupération souple à des étirements. 😉
N’hésitez pas à pratiquer l’automassage, sans aller trop profondément dans les tissus musculaires non plus : faites ça sans douleur. Cela favorisera le drainage local des déchets et chauffera le corps musculaire afin de le détendre.
Si vous débutez, ou même en reprise, augmentez la résistance progressivement : il n’y a pas de problème à nager d’abord sans plaquette, puis avec des petites qui couvrent seulement les doigts, et ainsi de suite. Faites attention aux petites douleurs d’entrée de saison.
Retenez simplement que toute douleur est un signal d’alarme, d’une région (d’un muscle, d’un ligament, d’un viscère ou autre …) qui n’est pas nécessairement en grande souffrance, mais parfois oui : il faut donc savoir s’écouter un minimum.
Enfin il est bon de noter que le niveau de douleur est personnel et n’est pas proportionnel à l’état musculaire. Il faudra donc surveiller la reprise, afin d’éviter la sur blessure car la disparition de douleur n’est pas synonyme de fin de cicatrisation.
Bonne rentrée à tous et très bonne saison !