Une récente communication sur le site web Lawyers.com (source) nous a permis de savoir qu’un athlète britannique avait échoué à un test anti-dopage lors de la Grande Finale WTS de Cozumel.
Dans son cas, le test révélait la trace d’un produit anabolisant (clenbuterol) dans son analyse de sang. Cette substance avait momentanément fait les manchettes puisqu’elle permet de réduire la masse grasse et de faire des gains sur la masse maigre. De plus, certains parlent du clenbuterol comme d’un produit masquant. Personne n’a oublié le fameux dossier du steak soi-disant contaminé d’Alberto Contador?
Dans le cas du dossier du triathlète britannique, le dossier est nettement plus compliqué puisqu’il est reconnu que dans certaines destinations comme la Chine et le Mexique, la contamination de la viande dans ses pays est massive.
Il existe donc un doute raisonnable dans les possibilités qu’un athlète soit controlé positif à son insu.
Selon la communication de Lawyers.com, les échantillons A et B présentaient des taux de clenbuterol faibles qui entrainent tout de même une période d’inéligibilité pour cette infraction de 4 ans.
La défense a donc plaidé pour une consommation accidentelle d’une viande contaminée. La fédération Britannique a d’ailleurs accepté de prendre un blâme en appuyant son athlète durant toute la procédure. Elle a confirmé ne pas avoir informé ses athlètes des risques liés au clenbuterol au Mexique.
Cela fut suffisant pour classer le dossier et pour que l’athlète puisse reprendre la compétition.
Pourquoi l’identité de l’athlète n’a jamais été révélée ? C’est la procédure habituelle, tant que l’affaire n’est pas jugée, le secret est garanti à l’accusé. La publication est obligatoire uniquement lorsqu’il y a une sanction. L’objectif est de protéger l’athlète afin qu’il ne subisse aucun préjudice s’il est déclaré innocent.
Christianne Ayotte, directrice du laboratoire du contrôle de dopage de l’Institut Armand-Frappier de l’INRS nous a d’ailleurs confié, « Dans ce cas, c’est un résultat positif du à la contamination et non au dopage. Tout résultat de labo « positif » n’est pas une violation antidopage. Lorsque les vérifications d’usage sont faites, et si une infraction est probable, alors l’athlète peut être suspendu provisoirement et le nom divulgué ».
L’ITU a décidé de ne pas s’opposer au verdict en considérant la défense comme « possible et recevable ». On peut d’ailleurs douter qu’un athlète oserait prendre du clenbuterol sachant que la course est au Mexique et plaidant la viande contaminée.
Simple anecdote ? Évidemment, au chapitre du dopage, on sait que rien n’est simple. Ce cas vient créer une certaine jurisprudence puisqu’elle remet en cause la responsabilité de l’athlète du contrôle de ce qu’il ingère.
L’agence mondiale antidopage (WADA / AMA) via son programme d’éducation alerte pourtant les athlètes sur cette problématique. À en croire nos échanges avec des athlètes et des cadres de fédérations, on peut affirmer que cette problématique est étonnamment méconnue.
Si cette affaire sera rapidement oubliée, on peut tout de même se questionner sur le niveau de négligence des athlètes mais aussi des organisations.
On tient à rappeler que lors de la Grande Finale ITU, des contrôles étaient aussi effectués sur les juniors et les U23. Aucun indice n’a été offert afin de cibler les athlètes.