Cedric Fleureton se fait Trimer > retour à son premier amour (tri)?

Il serait si facile d’oublier les anciens membres de l’équipe de France, disons que certains s’arrangent plutôt pour nous inspirer avec de nouvelles expériences. Cédric Fleureton exprime parfaitement cela, depuis quelques années, il laisse sa trace dans le milieu du trail. Pourtant, c’est ancien vainqueur de coupe du monde en triathlon a récemment annoncé un retour en triathlon. On s’est entretenu avec lui pour en savoir plus sur ce nouvel épisode. 


Tu as récemment annoncé ton retour en triathlon…

En fait, j’ai profité de l’intersaison pour soigner une blessure à l’ischio-jambier que je traînais depuis quelque temps. Comme j’ai dû réduire mon kilométrage course à pied, j’ai fait plus de vélo (du VTT principalement), la marque BIANCHI m’a prêté un tout nouveau vélo, et comme les sensations étaient bonnes, que ma gène au niveau de l’ischio perdurait, je me suis dit pourquoi pas me remettre à l’eau et refaire quelques triathlon X-Terra avec comme objectif la finale mondiale à Hawaï.

Après 7 ans d’arrêt total, je vais donc reprendre la natation sans trop me mettre la pression (1 à 2 séances bien calibrées par semaine). L’idée n’est pas de chercher à redevenir le triathlète que j’ai été par le passé, mais de profiter de ma condition physique que j’entretiens avec le trail pour aller me faire plaisir sur quelques courses X-Terra.

Alors pour le moment, l’envie de faire du triathlon longue distance ne me tente pas du tout. C’est hors des sentiers battus, dans les pentes raides et techniques que je m’exprime le mieux et que je prends mon pied. Je ne me vois pas le derrière collé à un vélo de chrono pendant des heures…pas possible. Après qui sait ? J’ai arrêté de dire jamais!

Mais, depuis ton arrêt dans le sport triple, tu sembles beaucoup t’éclater en trial. D’ailleurs, tu as bien précisé que le trail restera ton objectif numéro 1… 

Le trail est mon nouveau sport, je m’y éclate vraiment. Avec un minimum d’entrainement, j’arrive à faire des trucs superbes et la plupart  des  courses sont vraiment sympas. J’adore la montagne, les beaux paysages et je découvre à chaque fois des coins magnifiques.  L’état d’esprit aussi me plait, tout est relaxe. Et puis j’y ai mes sponsors (team NB, Polar, Ergysport) et je fais partie de l’équipe de France pour le prochain mondial. Bref j’ai encore quelques belles choses à vivre dans le trail et beaucoup de gens comptent sur moi, d’ailleurs la plupart ne savent même pas que j’ai été un jour triathlète.

Avais-tu conservé un peu de vélo et de natation en complément pour le trail? Est-ce que tu peux nous parler un peu de ton entrainement…

En complément de la course à pied, j’ai toujours gardé l’habitude de faire d’autres disciplines et de tirer profit des entrainements croisés comme je pouvais le faire en triathlon.  Je fais du VTT, du HT, du ski (fond, rando),… mais la natation j’avais complètement arrêté.

En règle générale, j’essaie de m’entrainer une fois par jour, mais avec mon job et ma vie de famille ce n’est pas toujours le cas. Je m’entraine essentiellement au feeling, mon passé sportif et la connaissance de mon corps me permettent d’arriver de manière presque intuitive à programmer un pic de forme au moment où je le souhaite.

Est-ce que l’on peut dire qu’il y a une vie (compétitif) après le haut niveau en triathlon? D’ailleurs, cela doit être drôle pour toi de retrouver Tony Moulai sur des trails…

Il y a bien sûr une vie après le triathlon de haut niveau. Certains comme moi, Tony ou encore David Hauss (bientôt) choisissent de continuer activement le sport avec le trail, mais tous les bons triathlètes ne font pas forcément de bons traileurs, et puis chacun choisi sa voie après le triathlon, c’est des choix très personnels.

D’ailleurs, quand j’ai fait ma dernière saison de triathlon en 2009 et que je me suis cassé la cheville la même année, j’étais loin de penser que je serai le meilleur traileur français 7 ans plus tard. L’envie de ré-épingler un dossard un jour ne m’émoustillait pas vraiment, mes projets étaient ailleurs. Les aléas de la vie en ont fait autrement et je dois dire que de jouer aujourd’hui les « prolongations » en trail  me procure beaucoup de plaisir.  Je savoure chaque jour d’avoir de qualités physiques pareilles. Je crois que j’ai toujours respecté mon corps et Le sport, et qu’aujourd’hui les deux me le rendent bien 😉

J’imagine que tu as suivi Rio…

Évidemment ! Je n’ai pas vraiment de commentaire à faire sur la course à part que la retransmission télé était à ch… Remarque à chaque fois que je regarde du triathlon à la télévision, je me fais la même remarque, je me dis que ce n’est pas le sport que j’ai pratiqué, et que c’est un vrai gâchis vu le potentiel télévisuel de ce sport. Par exemple : pas une image de Murray qui a certainement fait une course incroyable et qui pour quelques secondes aurait pu prendre la médaille de bronze. Le triathlon doit vraiment évoluer dans ce sens pour se faire une place.

Après comme beaucoup, je voyais bien Vincent sur le podium. Je crois qu’il a fait sa course et même s’il a peut-être commis des imperfections, il n’a pas grand-chose à se reprocher. Il y a des fois où l’on fait tout ce qu’il faut pour être en super forme et malgré tout elle n’est pas vraiment au rendez-vous. C’est, je pense, ce qu’a vécu Vincent sur cette course, ce sont les aléas de tout organisme vivant complexe qui évolue dans un environnement  changeant, les champions  sans exception.

Je suis content pour les Brownlee qui ont pesé avec panache sur la course, leurs médailles sont méritées. Après coup, que l’un des deux soit cité par les « Fancy Bears » sur les questions d’AUT me gâche un peu le plaisir, mais connaissant parfaitement les deux phénomènes, je doute qu’il aient besoin de ça pour dominer le monde du triathlon.

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