Depuis près de 50 ans, la planification de l’entraînement des sportifs enseignée et pratiquée couramment suit un modèle proposé par un médecin russe dans les années 60, Lev Petrovitch Matveev ; ce modèle, parfaitement adapté jusqu’ici, montre ses limites dans la mesure ou le sport devient très professionnel et/ou le nombre de compétitions annuelles auquel sont soumis les athlètes d’aujourd’hui augmente très rapidement (la méthode de Matveev se fixait un ou 2 objectifs annuels maximum). Une autre méthode, dite de périodisation par blocs, semble émerger et remettre en cause, en partie, la méthode traditionnelle.
Depuis quelque temps, on a vu apparaître dans le triathlon format court (format M ou S), une évolution constante du nombre de compétitions. Le circuit WTS a ajouté une nouvelle étape à son calendrier, en plus du test Event à Rio. À l’image de Gomez qui a couru toutes les étapes de WTS la saison dernière pour gagner son titre, les athlètes sont maintenant de plus en plus présents tout au long de l’année sur les séries mondiales. L’athlète russe Dmitry Polyanskiy a pris part à 14 coupes du monde l’année dernière.
La planification de l’entraînement dite traditionnelle, et que beaucoup de gens connaissent et utilisent, ne propose au maximum que 3 objectifs principaux dans une saison ce qui est peu dans la tendance actuelle, pour un athlète voulant performer sur le circuit mondial.
Alors, comment planifier une saison pour être performant tout le long d’une saison ?
Une nouvelle méthode existe, mais elle est très peu connue du grand public.
D’abord un petit rappel sur la planification traditionnelle. Elle a vu le jour en Russie en 1965, par Lev Pavlovitch Matveev. Elle s’est très vite imposée dans le monde de l’entraînement sportif par son efficacité et son mode de fonctionnement simple.
Fonctionnement global : On identifie en début de saison de 1 à 3 objectifs principaux, puis on construit autour de ces objectifs toute la préparation physique pour arriver prêt et performant à la compétition. Les phases se découpent principalement en une période de préparation physique générale (remise en forme, développement des habiletés techniques et mentales, développement des qualités musculaires et cardiovasculaires) et d’une période de préparation physique spécifique (intensité proche de la compétition, conditions réalistes à la compétition, affûtage) et enfin d’une période de récupération. On répète ces 3 phases ainsi pour chaque compétition importante que l’on a identifiée.
Il n’est donc pas facile d’intégrer un grand nombre d’objectifs (principaux) dans une saison, car toutes ces phases sont longues.
Que fait un athlète s’il a 4 objectifs principaux dans sa saison ?
Avec ce modèle, il serait obligé de couper dans sa préparation ou de renoncer à certains objectifs.
De plus, ce modèle inclut de longues périodes d’entraînements qui exposent l’athlète au surentraînement, à l’accumulation de fatigue, à la monotonie, au plafonnement et aux interférences.
Il est très difficile de maintenir les qualités physiques que l’on a développées au début de la préparation, on perd donc une partie de l’entraînement fait en début de saison.
La périodisation en blocs, une méthode alternative.
Ce type de périodisation est proposé pour faire face aux problèmes de la méthode traditionnelle.
En effet, elle propose des blocs d’entraînement de 2 à 6 semaines qui se suivent tout au long de la préparation physique. C’est la période nécessaire pour voir apparaître des adaptations morphologiques, biochimiques …
Chaque bloc est très spécialisé et très maniable.
Une période d’entraînement peut durer entre 25 jours et 3 mois selon la fréquence des compétitions. (Elle est donc très pratique pour les calendriers de compétitions très chargés comme sur la série WTS). De plus, on fait évoluer les qualités (générale et spécifique) de façon plus régulière, car on recommence le cycle de blocs plus souvent dans la saison et donc on maintient toutes les qualités entraînées.
En pratique, on réduit le nombre de qualités à entraîner dans une période (un bloc), on peut se spécialiser dans une qualité. Dans la méthode traditionnelle, on jongle avec les différentes qualités et on crée de l’interférence entre toutes ces qualités.
La méthode permet de travailler avec une grande charge d’entraînement (volume, intensité, et repos) dans chaque qualité. Enfin, elle permet de diminue le risque de surentraînement et de monotonie, car il y a un continuel changement de blocs de développement.