La série mondiale est particulière, ces courses demandent généralement un temps d’adaption pour les nouveaux athlètes. Le talent athlétique n’est pas suffisant pour réussir à ce niveau. Il faut acquérir ses spécificités et prendre les bonnes décisions en course, cela explique pourquoi les places du podium sont trustés par un groupe très sélects.
Pour pouvoir apprécier le spectacle, il faut donc comprendre son fonctionnement. Voici notre petit guide pour déchiffrer les courses.
La natation.
- La position sur le ponton/plage est en fonction de votre classement mondial. Les meilleurs ont donc les premiers choix. Généralement, des athlètes comme Gomez choisissent de se placer sur les extrémités et le coté intérieur. En éliminant des athlètes sur un côté, cela limitera les contacts. Dans le cas d’un Javier Gomez, il est reconnu pour avoir des départs plus lents. Il a tout de même une capacité à revenir plus tard sur l’avant. Des athlètes comme les Brownlee ont su s’imposer. Comme dit Alistiar, j’ai un couloir et je ne permet à personne d’y rentrer.
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Nouveauté 2017, le top 8 mondial portera désormais des casques de bains avec une ligne de couleurs.
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Le fait de pouvoir être l’un des premiers athlètes à se positionner est d’autant plus un avantage puisque les parcours ne sont pas toujours équitables. Entre la distance et la possible présence de courant, les coureurs doivent faire leur devoir avant les courses pour trouver la voie la plus rapide.
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Pour les autres, le positionnement est plus aléatoire, un athlète peut choisir de se placer à côté d’un nageur très rapide, plus lent ou jugé comme fair-play, d’autres préféront se placer au milieu sachant qu’ils ont la vitesse pour se démarquer rapidement et hériteront alors de la ligne la plus directe. Des exmples parfaits dans ce domaine sont Aurélien Raphael ou encore Richard Varga.
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La course à la première bouée, on estime qu’il faut nager à moins de 1:05 par 100m (1:13 pour les femmes) jusqu’à la première bouée (à 300m) pour être en mesure de bien se placer. Dans certains cas, ce premier virage arrive encore plus tôt et augmente les contacts. Les athlètes qui sont en arrière seront ralentis dans les virages (trafic), cela permet aux meilleurs nageurs de tirer avantage de cette situation. Dans certains cas, la course se joue déjà là. Il est donc important d’être attentif à ce premier passage.
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Certaines courses comme Gold Coast offrent des natations avec du courant, cela est généralement provoqué par les marrés. Il est donc nettement plus difficile de drafter un athlète. C’est donc un terrain plus propice pour les meilleurs nageurs.
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Ce qui se passe dans l’eau reste souvent dans l’eau. Il y a de nombreux contacts et il n’est pas rare de voir des athlètes se faire arracher leur casque et lunette par un adversaire. Certains athlètes ont des réputations, comme celle de protéger leur position où de nager par dessus (afin d’empêcher le mouvement d’un voisin) et de compléter un dépassement.
Le vélo.
La transition est devenu cruciale. La moindre erreur peut se payer très chère. Un athlète ne doit pas simplement bien nager, il doit absolument partir très fort à vélo et accepter d’être à plus de 400watts pendant plusieurs minutes. Cette activation est souvent problématique pour certains athlètes (température de l’eau, effort trop important en natation) et explique leur relegation au groupe des poursuivants.
– Chez Trimes, on a deux théories.
La première cassure s’effectue aux nageurs qui ont plus de 20s d’écart avec le premier nageur sorti. C’est généralement la limite de temps. À quelques occasions, elle était encore plus faible. Cela dépend avant tout des intentions des premiers nageurs. Exemple, si Richard Varga souhaite sachant que les deux frère Brownlee (collègues d’entrainement) sont proches, sa mise en action sera nettement plus poussée.
Dans d’autres cas, lorsqu’un excellent nageur sort avec trop d’avance, parce qu’il sait qu’un groupe trop réduit risque de dépenser trop d’énergie pour éviter un retour de l’arrière, il adaptera son effort pour laisser un nombre suffisant d’athlète rentrer.
La deuxième est ce qu’on appelle le club des 8. Même s’il peut monter jusqu’a une vingtaine d’athlètes, il existe des athlètes habitués à prendre part au groupe de tête. Il existe une certaine entente entre eux. En 2014, à l’exception de Yokohama, Chicago, Londres, et Edmonton (groupe de 3), le club des 8 a fait sa loi. Malheureusement lorsque ses présidents (Alistair ou Jo Brownlee) ne sont pas là, la volonté n’est pas toujours au rendez-vous.
– Fait important, une course peu effectivement se perdre à vélo. Pour une athlète comme Flora Duffy, c’est avant tout sa force à vélo qui lui a permis de devenir championne du monde ITU en 2016. Chez les hommes, si les Brownlees ont su conserver des avances et faire la sélection, ils ont aussi su user leurs adversaires.
-Le parcours qui décide? Malheureusement, en fonction de la technicité ou dénivelé du parcours, le vélo à un certain intérêt plus ou moins prononcé. En regardant les courses, il est intéressant d’analyser les trajectoires et les accélérations des élites. Même si un athlète suit le groupe, cela ne signifie qu’il gère bien son effort. Un athlète en arrière est souvent en difficulté (yo-yo). Plus vous êtes en arrière et plus les virages se passent lentement, cela signifie qu’il faut accéléré plus fort pour suivre le groupe. Il ne sauve pas réellement d’énergie dans ce cas. De plus, il payera le prix en stress.
- Parcours sans dénivelé est synonyme de vélo facile? Non, au contraire, si les relances sont nombreuses, c’est très souvent les plus usants.
-Nation en force? Lorsqu’un pays se retrouve avec plusieurs représentant dans le groupe de tête, ils seront attendus pour fournir plus d’efforts. La réputation d’un athlète joue souvent sur l’entente. On l’a déjà vu dans le passé ou un athlète était identifié comme un domestique pour un autre athlète provoquant un refus de collaboration des autres.
-Une question de coalition? Même si certains athlètes ne sont pas de la même nation, il existe certaines ententes entre partenaires d’entrainements ou athlètes qui veulent mettre en synergie leurs forces. Chez les femmes, on s’attend déjà à ce que le vélo soit nettement plus déterminant. Avec le retour en forme de Norden, Stimpson, Samuels, Duffy, elles tenteront de contrôler la course afin d’éviter le retour d’autres coureuses dont Haug et Spirig.
-Des athlètes qui ne veulent pas collaborer par refus de se mettre au service pour d’autre? Un choix stratégique? Oui et non, tout comme les deux autres disciplines, les athlètes n’ont pas tous les mêmes niveaux sur deux roues. De plus, certains sont -plus limité sur un point technique. Des différences majeurs peuvent se créer juste dans le passage d’une descente et même un virage. Lorsqu’un athlète se considère comme le meilleur coureur dans le groupe, il n’ a plus aucune raison de rouler. On parle alors d’une course neutralisée.
-Le dernier tour, les athlètes se battent toujours pour être à l’avant en rentrant en T2. En se retrouvant en arrière, c’est le risque de perdre le contact avec la tête. En sortant avec 10s de retard, cela peut s’avérer éliminatoire. Rares sont les athlètes qui réussisent à remonter le peloton après une mauvaise transition. De plus, lorsque l’athlète fait des erreurs en T2, il perd souvent le contrôle sur ses émotions.
-Que cela chez les hommes où les femmes, contrairement au cyclisme, être un petit groupe n’est pas forcément un désavantage sur une formation plus nombreuse. Les virages viennent souvent désorganiser les regroupements. De plus, ce n’est pas toujours tout le monde qui souhaite ou qui ont les facultés pour prendre les avant-postes à vélo.
La course à pied.
- Le premier kilomètre est souvent annonciateur pour le reste. Pour les hommes, il faut courir en dessous de 2:45 à 2:50 du Kilo pour faire la coupure. On parle de 3:17 chez les femmes.
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Sur une distance sprint, les écarts de performances sont nettement moins importantes. Un athlète qui réussira à se munir d’une avance à la pose du vélo résistera mieux au retour de l’arrière.
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Les scéanarios pour la suite sont diverses, un athlète à souvent une réputation sur sa manière de finir une course. Lorsqu’un athlète sait qu’il peut se faire battre au sprint, il tentera d’éviter ce scéanario en proposant un effort à l’usure. Fréquemment, il fera des accélérations progressives pour juger de l’état de ses adversaires.
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Les demi-tours sont des opportunités. Même en course à pied, ils permettent sont souvent prétextes pour attaquer. Certains utilisent aussi les ravitaillements à cet effet.
Le plus important?
Contrairement à une certaine croyance populaire qui voudrait qu’un triathlon se gagne principalement durant la course à pied, les victoires s’établissent par une multitude d’efforts en anaérobie, que cela soit au départ en natation, à vélo au démarrage et dans les relances, mais aussi dans les passages entre deux disciplines, les occasions ne manquent pas pour faire la différence.
Avec des mecs comme Varga, Zafferes, Shoeman, Conninx, Raphaël, et même Gomez et petit B,… si tu fais 1’06 au premier 100 soit tu surf dans leurs vagues, soit c’est que tu as pris l’option jaccuzi sur 750m. Perso je vois plutôt la minute. D’autant que le plan d’eau est complètement plat et que la première course de la saison est toujours très nerveuse.
Oui c’est vrai que vu les conditions… Enfin, toi tu parles d’un effort théorique en comparaison à la nat en piscine. faudrait prendre les temps en lac avec « fight » je pense qu’on serait proche de mes temps.
Oui c’est vrai que vu les conditions… Enfin, toi tu parles d’un effort théorique en comparaison à la nat en piscine. faudrait prendre les temps en lac avec « fight » je pense qu’on serait proche de mes temps.